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08/11/2010

Néo poujadisme et besoin de ouate...

h140_280-rouge.jpgBon, si j'étais un homme sérieux, de ceux qui ne pratiquent pas l'esquive et la chistera à outrance, je détournerai mon regard d'une émission de télé avec Drucker un dimanche. Mais oncle tisane qui invite Méluche et le ciel qui se mascarellait intensément, j'étais piégé...

En plus, toute la gauche lui tombe dessus en lui demandant ce qu'il va foutre là-bas. Le matin même Pierre Laurent rappelait que "le candidat du front de gauche ne serait pas celui du populisme". Le piège était si évident. Et là, surprise, Jean-Luc s'est repris. Il a rassuré, pas de tête sur une pique, il ne sera pas directeur des programmes, il était calme et avançait benoîtement "les sportifs qui ne paient pas leurs impôts en France mais viennent se faire réparer chez nous ? On veut bien, mais pour payer la sécu qu'ils commencent par payer leurs impôts"... Et tout à l'avenant, une belle ferraille avec Serillon pris en flagrant délit de ne pas avoir lu correctement le bouquin de Méluche qui lui ressorti sa non lecture à propos de la Chine. Un peu trop de complaisance avec Drucker, bien sûr, mais bon, c'était bien le jeu. Un adoubement de Jacques Généreux et la mention de nombreuses autres têtes pensantes, preuve que le parti de gauche ne se résume pas à la figure du tribun.

Le néo poujadiste a, et c'est heureux, rangé le temps d'une après midi, ses dérives de langage. Mais à propos de ces mêmes écarts, tout de même... Quand on est un responsable politique intègre et qu'on est face à la ploutocratie actuelle qui, du point de vue des valeurs a tout de même été élu sur ça: 

http://www.dailymotion.com/video/x1pf9t_je-veux-une-repub...

Comment peut-on accepter ces dérives permanentes ? De voir ces députés qui ont tenté par amendement de supprimer le salaire d'Hirsch a la tête de l'Agence du service civique avec un Copé avouant heureux "ne pas avoir découragé ceux qui l'ont proposé" et de rajouter, vomitif, "je pense que c'était important de rappeler à certains quand ils vont trop loin"; en gros, laissez nous continuer à être mafieux et dégager les intègres pénibles... Comment en vouloir à Villepin de dire le jour même "Sarkozy est un des problèmes de la France"... D'accord, il eut été plus juste de dire "la politique clientéliste, incohérente et oligarque menée par Nicolas Sarkozy en collaboration avec le MEDEF est un des problèmes de la France", mais c'était plus long à dire...

Ceci pour dire que la tentation poujadiste existe dès lors qu'on est dans la nasse, avec la triste assurance de ne pouvoir rien faire face à un butor... Mais j'espère sincèrement que le virage ouaté de Méluche hier en appellera un durable et très large à gauche... Après les retraites, la dernière réforme à venir sera imbuvable et déjà annoncée: l'idée que la dépendance n'est pas un risque à mutualiser mais un risque privatif; en clair, personnes dépendantes, munissez vous d'une assurance privée... Youpi. Et il ne faudra surenchérir à aboyer car la gauche n'est pas outillée pour remporter un concours de roquets face à des experts comme Chatel, Morano, Estrosi, Copé ou Hortefeux... Il faudra au contraire s'opposer et se présenter en bon Saint-Bernard du peuple...

Demain, vous je ne sais pas mais moi, après un dernier gros barnum, je ferais un sac de voyage bien garni, fait pas chaud à Toronto...

06/11/2010

Au fond, les mecs, a-t-on tellement progressé depuis pithécanthrope ?

t4e8f180.jpgHier soir, réception sommaire dans un bar à couscous gratuit... Du monde, plein, des sourires et embrassades et joies. Des verres aussi, de quoi remplir une honnête brouette et des ti punch à jeun qui firent mal.

Des cadeaux aussi, beaucoup, puisque la raison de cette réunion impromptue était ma montée en âge... Des livres qui montrent que les gens ne sont pas contentés de franchir le pas de la librairie en disant "z'avez le dernier Houellebecq" mais du Woody Allen en BD, du Ziejk, du Bernard, du Chevillard, du Clerc... N'en jetez plus. (et une superbe playlist, mais là ce n'est pas l'objet).

Et un Gary aussi, apporté par un bon ami qui a dû prendre la poudre d'escampette trop tôt, non sans m'avoir dit "tu verras, ça t'aidera à réfléchir sur ce que c'est qu'un homme". Ledit livre est "au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable". Je ne l'ai pas encore lu puisque je suis rentré dans un état où les lignes m'apparaissaient avec une précision suspecte mais dès que le concert de Djembé s'arrête dans ma tête, je m'y mets. Ce qui m'a amusé c'est qu'un copain m'offre ça, alors que cette question je ne cesse de l'entendre dans la bouche de copines qui se demandent ce que c'est qu'un homme ? Mais demandez ça à un Castor je vous jure... 

Et bah, au fond, je crois que nous sommes restés des pithécanthropes. Un peu évolués mais quand même. D'ailleurs, j'ai commencé à écrire ce billet avec du Schubert et j'ai trouvé le Connemara d'Ostende au gré de pérégrinations ouebesques et je suis resté dessus, c'est étonnant et c'est là:

http://www.youtube.com/watch?v=fc9lSGqpyfo&feature=pl...

Car au fond, les mecs, on est un peu comme ça, même quand on lit Zijek', on a tous un fond hétérobeauf et des penchants pour la facilité. Même si on est inverti et pas beaufs, ça nous soulage de pouvoir se défouler plus aisément que les femmes. Ensuite, vous mettez tout ce que vous voulez derrière cela, se démonter la tête pour ne pas se laisser démonter par la panique d'affronter son chef, sa solitude ou juste la réalité en face. Etre un mec c'est ainsi pratiquer l'art consommer de l'esquive avec un goût immodéré; trouver que se cogner le réel pour parler comme Lacan, c'est trop pénible. On préfère le foot même si on sait que c'est pour de faux, que c'est l'argent qui gagne, on préfère aussi chanter à tue tête here's to you http://www.youtube.com/watch?v=7oday_Fc-Gc&translated=1 parce qu'on pendant qu'on fait ça, on a pas à réfléchir...

Ca déteint sur la politique, Chirac avouait qu'il s'était lancé en politique parce qu'il avait une phobie des dimanches seuls avec sa femme et ses gosses, Sarko doit surmonter sa petite taille et Villepin oublier la médiocrité de ses poèmes... 

Bon, voilà, cela dit même si on a peu évolué, je rassure tout le monde, ça me va à merveille, j'aurais trop peur d'être une femme pour les mêmes raisons: la réalité, quelle barbe...

Demain, donc, ce fameux dimanche et je n'ai même pas de gosses... Merci encore les amis pour tout ces livres, demain, je saurais quoi faire !

04/11/2010

Ah, la belle Princesse de Clèves...

princesse-de-cleves-1960-05-g.jpgJ'ai un point commun avec Nicolas Sarkozy... Moi aussi j'ai beaucoup souffert sur la princesse de Clèves. Par un vilain hasard de calendrier et un amour immodéré pour la classe de seconde qui me poussa à y rester deux ans, je l'étudiais 3 fois de suite... J'en fis dans ma fiche de lecture ce brillant résumé "au XVIème siècle, déjà, Madame de Lafayette inventait les Pages Jaunes". Bon, avec le recul, j'aurais dit le Who's Who mais surtout j'aurais fermé ma gueule et reconnu que la dame des galeries est une styliste hors pair. Quelle langue !

Cette langue qu'on retrouve dès le début du film de Tavernier, quand la mère de Montpensier lui glisse avec un quart de sourire, "l'amour est ce qui cause le plus de discorde dans les rapports humains. Je remercie chaque jour le ciel de nous avoir épargné ces tracas à votre père et à moi". C'est y pas sublime ça ? Imaginons la même scène dans un film d'Eric Rochant...

-Putain, mais maman, je kiffe trop Guise et Montpensier me fait chier... J'en ai trop marre je vais me suicider...

-Laisse béton, te fais pas chier. L'amour ça fout tout en l'air, je te jure. Regarde avec ton père, si on évite de se faire la gueule, c'est qu'on s'est jamais vraiment kiffé...

Merci Tavernier d'avoir pris le truc en main. Bon, bien sûr, le casting m'inquiétait un brin: j'adore Leprince Ringuet et Vuillermoz mais Lambert Wilson... ET pire, Gaspard Ulliel !!! Ce Romain Duris même pas capable de jouer Tomasi et qui a déshonoré Anthony Hopkins en jouant un Hannibal Lecter moins effrayant qu'un Julio Iglesias en boxer short et après ski. Mais le premier est grand et le second, ma foi, fait pas trop mal ressortir toute la fatuité de ce connard de Guise. 

Le casting fonctionne, les dialogues et pour cause confinent au sublime le rythme bien soupesé, on ne s'ennuie pas un instant pendant les 2H20... On en viendrait presque à vouloir le relire, mais il y a tant de chef d'oeuvres à découvrir que bon, je vais faire l'impasse une bonne vingtaine d'années encore...

Demain, nous constaterons avec une certaine incrédulité que la semaine déjà s'échoue...