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29/12/2010

Ca y est, on est foutus on mange trop...

obese-america1.jpg

Ce bon vieux Souchon ne s'est pas trompé... Non pas pour sa foule sentimentale, son allo maman je suis un bobo ou autre. Peut être que sur tout ça, il a en partie raison mais là où il a tapé dans le mille, c'est papa mambo:

L'albatros patauge dans l'ice cream.
Nous voilà jolis, nous voilà beaux,
Tout empâtés, patauds, par les pâtés les gâteaux.
Nous voilà beaux, nous voilà jolis,
Ankylosés, soumis, sous les kilos de calorie

Je rassure les fans de mon Albatros, aux dernières nouvelles, très fraîches, il va très bien. Je voudrais en revanche inquiéter les fans des anglais: à ce rythme là, ils ne tiendront plus nulle part, dans les bus, les voitures, les stades ou les avions.

De quoi est-ce que je cause ? Une étude a souligné que nos copains roast beef mâles ont pris 7,7kg en moyenne en 15 ans et presque 6kg pour les femmes... Un François Baroin ou un Luc Chatel saurait relativiser l'ampleur du désastre en arguant que ça ne fait jamais que 500g par an. Mais n'ayant pas cette elasticité intellectuelle, je m'interroge: comment on t'il pu gonfler autant sachant que la cuisine anglaise, quand c'est chaud, c'est de la soupe, quand c'est froid, c'est de la bière ? Deprosges lui, disait "l'anglais mange du boeuf à la menthe, ou du veau à la menthe, voir de la menthe à la menthe"... Pas de quoi concurrencer notre bonne cuisine de Maïté...

Je ne vois que deux explications possibles: un recours systématique à la junk food pour échaper à la cuisine traditionnelle ou un empiffrage en règle devant le foot à la télé... Je penche résolument pour un mix des deux, la junk food ayant pris son essor dans les années 80, au moment où les familles divorcèrent massivement, laissant les mômes se venger sur le Nutella... Et par ailleurs, c'est aussi à cette époque que le nombre de compétitions sportives a commencé à croître de façon exponentielle permettant aux adultes anglais de regarder du foot à peu près tous les soirs... Et pas de foot sans fish n chips and beers... Si les femmes ont pris un peu moins vite c'est A/ parce que l'homme tient le paquet de chips et donc elle en pique moins. B/ Car les anglaises se saoûlent dignement sans tricher, c'est à dire sans manger, ce qui ralentit la prise de poids...

C'était notre chronique la perfide albion on t'emmerde...

Demain, nous nous interrogerons sur cet ami qui m'appelle "mon gros dindon"; en croisant cela avec un castor obtient on un casdon ou un dintor ? Et a t'il droit de fait à un passeport britannique ?

27/12/2010

Déni de richesse...

Phacochere.jpgLa une de Libé ce matin, "Français, riches et radins". Bon, il paraît que nos milliardaires bottent en touche lorsqu'on leur parle du giving pledge, cette initiative américaine des grandes fortunes de ce monde, promettant d'en redistribuer la moitié à des charities après leur mort...

L'enquête explique que les milliardaires français ne veulent pas répondre avant d'explorer les hobbies de ces nabas: voitures de course, clubs de foot, art contemporain, vignobles... Rien de nouveau sous le soleil, panem et circensens.

Nos riches seraient mauvais perdants lorsqu'on leur indique qu'ils donnent moins que les yankees et arguent qu'eux créent de l'emploi plutôt que de gérer des fonds de pensions... La réalité est moins glorieuse pour eux.

Primo, Liliane ou Bernard Arnault investissent leur pognon dans l'art contemporrain, et les nouveaux riches types Fred Jousset ou Alexandre Allard les imite. Ce pour ce racheter un vernis de culture à grands renforts d'euros, mais devrais-je dire, à petit renforts d'euros... Car c'est là où le bât blesse: nos mécènes sont des nains... A part Pierre Bergé (étrangement absent du papier, parce qu'il est actionnaire du Monde ? ) qui donne vraiment beaucoup, nos riches donnent quelques millions d'euros, largement défiscalisés, même quand ils ont des milliards... Jousset, dont la fortune se compte en centaines de millions d'euros se rengorge de donner un million d'euros au Louvre, pardon mais, pas de quoi se relever... De plus, cela reste du don de prestige, dorures et petits fours quand Bill Gates file tout pour lutter contre le paludisme et Buffet finance les universités...

L'article passe à côté du mal Français: le déni de richesse... C'est plus emmerdant que le déni de grossesse car au bout de 9 mois, nos nababs continuent de nier et de ne pas redistribuer. Très intéressant de lire les études INSEE en les croisant avec les enquêtes de France Générosités sur la carte d'identité des donateurs en France. Ce sont les plus modestes qui donnent le plus, proportionnellement... Pourtant, les écarts ne cessent de croître en France, car les riches ont moins de dépenses contraintes et donc plus de marge pour donner: si les écarts de salaires vont de 1 à 7 entre les déciles les plus pauvres et les plus riches, ils passent de 1 à 18 lorsqu'on y inclut les dépenses contraintes (loyer, factures énergétiques...)... Mais nos amis dominants refusent de l'admettre.

Avec un salaire médian en France à 1600 euros, vous pouvez vous considérer riche si vous êtes au-dessus de 3200 euros, le double de la moyenne, logique, non ? Mais non, je connais personnellement des jeunes yuppies à 4000 ou plus me disant qu'ils donneront quand ils seront riches.. Quand ? On sait pas, c'est évanescent,  15 000 peu être... Car les français sont globalement malades de ce trouble de l'enfance: regarder dans l'assiette du voisin. Et à cette aune, on est toujours le pauvre de quelqu'un.

Personnellement, étant au dessus du salaire médian et sans loyer contraint, je m'estime riche ce qui interpellait les mêmes types à plus de 4000 à qui j'en parlais. Pour autant, je ne m'inscris pas dans la logique du ginving pledge. On est toujours le mauvais donateur de quelqu'un... Alors que j'expliquais mon principe de noël décroissant à une copine anglaise, elle m'a demandé si j'allais donner ce que je ne dépensais pas en cadeaux à des charities et je lui avouais minablement que je le réinjecterai dans des dîners avec potes et de nombreux flacons car mes amis sont pour la plupart hydropathes.

Demain, j'improviserai un plan pour me débarrasser d'un ballot de Mon Chéri qui m'a été offert hier. Pas gagné...  

25/12/2010

De la quasi impossibilité d'être un dandy aujourd'hui...

brummel1.jpgPour le déjeuner du 25, j'étais en fort bonne compagnie, avec des journalistes de France Culture, la percutante Cécile Guilbert et l'amusant Frédéric Rouvillois pour 40 minutes étonnantes qu'on peut retrouver là:

http://www.franceculture.com/emission-du-grain-a-moudre-u...

La question était peut-on être un dandy au féminin ? Bon, Guilbert fermait le ban en rappelant que le dandy est réac, voudrait une résurgence de l'ancien régime avec des êtres d'élite et que la place des femmes dans ces mondes implique que les demoiselles sont moins enclins à adorer le dandysme de la même façon que les crocodiles ne raffolent pas des usines de maroquinerie...

Mais ce qui caractérise foncièrement le dandy c'est son refus de la masse, et même du groupe: quand ses idées sont partagées par plus de un, il soupire. Des Esseintes, le héros de Huysmans cherche d'autres peintes et d'autres écrivains à aimer dès lors que ceux qu'il apprécient rencontrent le succès; il doit s'en séparer, ne peut tout bonnement pas apprécier des artistes appréciés par d'autres. 

A l'inverse, le snob suit désespérément ce qui fait l'élite, ce qui fait foi quoi. Le snob lit Houellbecq en espérant que ça devienne mode et lorsque cela le devient, il jubile. A contrario, le dandy lit Echenoz et Pierre Michon, et quand ils sont primés de Goncourt et de Décembre, s'en vont ailleurs vomir leur haine de l'humanité avec des auteurs plus confidentielles, dans des maisons moins connues, le culte du secret.

En écoutant cela, je me disais qu'il était quasi impossible aujourd'hui de continuer à être dandy à une époque d'affirmation du moi qui pousse certains mirmidons à l'égo inversement proportionnel à aimer leur propre statut sur facebook pour entraîner du monde avec eux... PLus personne ne voudrait avoir à tout prix les lumières loin de lui. La posture du rebelle revient très en forme, mais le pourfendeur est snob plus que dandy, il veut le succès et ne le fuit pas, qu'il s'appelle Onfray ou Zemmour ou autres... On n'aurait plus aujourd'hui des Gracq ou des le Clezio souhaitant réellement qu'on leur foute la paix. Certains s'en accommodent poliment comme Echenoz, mais la plupart court vers la mode comme des phalènes affolées par des lampadaires comme ce petit Bégaudeau....

Personnellement (l'auto-analyse étant à la mode) je m'en tartentpignole joyeusement. Je ne suis ni l'un ni l'autre et me contente d'aller là où mes goûts et mon butinage me portent... Je vomis Houellbecq car il n'y a pas de langue et aime Gavalda même si ça fait rire les snobs, j'avale toutes les oeuvres complètes de Dominique Scnhapper, non pas pour être dans une caste restreinte mais parce qu'elle a une pensée aiguisée comme un katana... Je continue à adorer Echnoz et à trouver Michon un peu chiant sans pour autant penser que je doive m'en excuser...

Au fond, sur ce sujet, je plains sincèrement tout ceux (et ils sont légions) qui continuent de s'interroger, angoissés sur les goûts qu'il "faut" avoir: peut-on vraiment trouver Proust emmerdant et pourquoi doit-on dire que Desplechin est génial... A tout ceux là, il faudrait poser au pied du sapin les 1000 pages de la Distinction chez Bourdieu et quelques libres penseurs en plus...

Demain, nous verrons si ça se réveille un peu car aujourd'hui ma promenade post-prandiale fut ponctuée de cris italiens et anglais, mais les français étaient tous au rendez-vous du réveillon...