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13/04/2010

C'est Gérard Philippe qu'on assassine...

Lundi, soirée vide avec de mornes compte rendus à faire rapidement puisque j'ai passé la journée à procrastiner délicieusement... Je ne pouvais évidemment me résoudre à ne faire que cela, mécaniquement, donc je branchais le tube...

Je me souviens, lorsque c'était sorti, que les critiques avaient crié au navet. Bien que joyeusement porté à la mansuétude par mes premiers verres de Moulis depuis 15 jours, je ne sais que dire... Fanfan la Tulipe remasterisé c'est pas nul; c'est bien pire.

Commençons par la pommade: Guillaume Gallienne. Déjà à l'époque, il est plus pute que cabot, gouailleur en diable, mais la vache quel talent ! Il suffit qu'il regarde Vincent Perez en disant "quelle nuque" et je souris. Sinon. Bah rien.

La mise en scène reprend celle de l'époque en enlevant toute fantaisie. Heureusement, on évite les ralentis, mais on sacrifie au rituel qui veut dans les films de cape et d'épée que les types se battent comme des ninjas. Affligeant...

Les acteurs ? Bourdon est un honnête roi de France, Muller,boarf... Mais alors les duettistes... Pour Penelope Cruz, il lui sera beaucoup pardonné pour avoir souvent brillé sous la direction d'Allen et surtout d'Almodovar. Manifestement, là, le metteur en scène (à qui on doit tout de même "Taxi"...) a oublié de lui dire qu'elle était ridicule de sirop, dégoulinante de miel quand Lolobrigida (pas forcément meilleure actrice) savait relever un brin d'espièglerie quand elle regardait Fanfan. Là, on dirait Roucky regardant Rox ou l'inverse, faut que je me penche sur la question...

Et puis, il y a pire: Vincent Perez. Soyons magnanimes, impossible d'égaler Gérard Philippe, évidemment. Je passe sur le melon qu'il faut pour accepter de reprendre le rôle.. Mais Perez excelle dans l'exécrable, je pense que même Romain Duris aurait été moins nul comme Fanfan. Avec lui Fanfan est queutard et vantard, nul chafouinerie, nulle grâce... A chaque plan, il fonce sur ses partenaire avec une aisance pachydermique. Au final, rien à sauver, fors Guigui Gallienne, donc. Du coup, j'ai été assez peu distrait et achevé mes compte rendus...

Demain, nous nous remettrons de nos émotions en hésitant entre un film italien et Quevilly/PSG...

12/04/2010

193 minutes inside...

En ce lundi au soleil, revenons sur ce truc de zozos : le marathon de Paris.

Lors de la première édition, il y a 34 ans, on était dans une approche doux dingue... 1 500 fadas avalaient les 42 bornes avec un parcours inhumain qui passait par les grands monuments parisiens et détour par la butte Montmartre. Rien que d'y songer, je souffre.

2010, parcours tout plat pour optimiser les chronos et permettre à tous les non athlètes de finir. Car on étaient 40 000 inscrits, 35 000 au départ, je crois, et beaucoup relevant plus de l'allure du sportif du dimanche bissextile que du champion. C'est très mode le marathon, d'ailleurs l'Oréal est le grand sponsor du truc avec GDF: rapport avec la course à pied ? Je cherche encore, peut être que le marathon parce que je le vaux bien et que quand je vois la ligne d'arrivée, je mets les gazs ? Mais bon, ça reste minimal comme lien....

Le côté mode est pénible, il amène une foule de connards, fagotés en robocop avec des baskets chromées. Ils font de la muscu' à outrance, courent avec un Ipod qui crache de la techno russe à 120 db et avalent red bull sur red bull sur la ligne de départ. Ils viennent pour le côté extrême, se faire mal. Je les ai tous vu hier vomir ou s'écrouler dès le bois de Vincennes après 10 bornes. Bien fait pour ces cloportes.

La course en elle même est un vrai défi mental. Physiquement, pas du tout. Tout se joue avant, si vous êtes un champion, vous mettrez moins de 3h, si vous vous entraînez correctement, vous finirez entre 3h et 4h (j'ai mis 3H13) et sinon, vous finissez en plus de 4h parce que vous n'avez plus 20 ans ou que vous avez abusé du MCdo en pensant que 42 bornes c'est 4 fois 10 bornes, alors que c'est un peu plus complexe... Mais cet entraînement, il est derrière nous, il nous permet d'avoir un moteur qui avance à une certaine allure, la vraie difficulté c'est de forcer son cerveau à la maintenir, d'ignorer les jambes qui ressemblent à celles de Pinocchio. Je ne suis pas masochiste mais il y a une vrai jouissance à transcender ses limites.

Sinon, le marathon c'est que du bonheur pour le moral. 30 000 types qui courent pour eux, se passent les bouteilles au ravitaillement quand les autres les ratent, relèvent ceux qui chutent s'encouragent quand d'autres grimaçent... Cette course reste, en dépit de sa starisation et le côté modeux, un vrai moment solidaire. J'ai rarement vu des gens applaudis comme les coureurs aveugles qui font ça avec une guide, ça me laisse pantois. En plus des 40 000 fous, il y a des centaines de milliers de personnes sur le bord de la route qui vous encourage, leur champion et les autres, vous, pour la beauté du geste. Ils soutiennent l'ensemble des participants, ce qui, n'est-ce pas, change des stades de foot...

Quand on a fini certains vomissent, d'autres se contentent dignement de marcher comme un cow-boy (mon cas)... Dans le métro, des étrangers vous sourient en regardant votre grosse médaille dorée autour du cou. Alors, la douleur s'estompe et on sait bien qu'on y retournera...

Demain, nous parlerons littérature car après la course, la lecture est l'activité la plus indiquée....

10/04/2010

Le suicide n'est pas simple comme un coup de fil...

Curieuse sensation en lisant les journaux. Bien sûr, j'étais le premier a faire des blagues sur France Télécom, faut pas se priver et c'était trop facile. Néanmoins, tirer sur une ambulance prête modérément à la gaudriole. Or, hier voilà que le parquet de Paris accepte d'ouvrir une enquête sur les 35 morts chez France Télécom. Je trouve ça triplement con mais surtout désespérant de déresponsbilisation de la société.

Commençons par reconnaître les torts de France Télécom: certes, l'opérateur historique a été extrêmement bousculé en dix ans changeant de métiers comme aucune autre entreprise en France. Néanmoins, cela ne justifie en rien des méthodes de management avec mobilité forcée indigne. Voilà c'est dit, pas bien France Télécom, en plus demande de rendement, exigence de productivité.... Atroce...

Néanmoins, quelques trucs me chiffonnent. En préambule, l'enquête porte sur 35 suicides liés au management... Résumer un acte aussi désespéré, aussi noir, aussi définitif que le suicide à un mal être au travail a quelque chose de vomitif. On connaît l'argument fallacieux "mais ils laissent des lettres sur leur lieu de travail". Pardon, mais jusqu'à preuve du contraire, on peut partir, démissionner, hurler, foutre un pain à son manager, personne n'est condamné au suicide à cause de son travail. N'importe quel imbécile de 18 ans qui lit Durkheim et on a fait des progrès depuis, sait qu'un suicide est TOUJOURS lié à une multitude de facteurs, de nombreuses fractures, fêlures ou autres, résultants d'accidents de vie (je laisse à Nabot Léon l'idée qu'il y a un gêne du suicide: est-ce qu'Axel Khan pourrait lui expliquer deux trois trucs sur la génétique ?) et pas simplement le travail...

Primo, 35 suicides, c'est atroce, mais il y en a bien plus à l'éducation Nationale, dans la Police, la Santé, les gardiens de Prisons, Renault et autres...

Deuxio, des mobilités forcées, tous les groupes poussent à ça sous couvert d'obligation au nom de la sacro-sainte mondialisation... Idem pour le rendement et la rentabilité.

Tertio, est-on en train de devenir aussi cons que les ricains ? Vous savez ce peuple où les mecs qui fument trois paquet par jour attaquent Marlboro et ceux qui prennent 15 kilos en bouffant Mc DO matin midi et soir se retournent contre l'enseigne de Ronnie ?

Je trouve cela désespérant de déresponsabilisation. D'ordinaire, on attend beaucoup de l'Etat et on peut parfois confesser légitimement certaines déceptions cet égard (litote). Néanmoins, est-ce une raison pour se défausser avec le même aveuglement sur l'entreprise sans se prendre par la main? Je ne défends pas France Télécom (manquerait plus que ça), mais avouez tout de même que c'est consternant de manque de lutte et de courage à tous les étages. La base qui n'a pas su faire plier, alors qu'en coupant les fibres et les câbles ça fout vite un boxon sans nom... Et le haut, qui, affolé par la perte de valeurs de ses stocks options qui chutaient à la vitesse des corps par les fenêtres, a préféré se taire.

Résultat, on se tourne vers la justice et on peut déjà gager un pourrissement du truc: les juges, humains, vont forcément aboutir à reconnaître une part de responsabilité de FT. Du coup, la direction va cadenasser comme jamais ses directives, pratiquer la langue de bois comme jamais, veiller à ne plus rien faire pour ses salariés en privilégiant les managers qui auront des bonus en fonction du "bien être observé dans leurs business unit" ou autre conneries approchantes... Bref, un énorme enfumage en perspective et qui l'aura dans le cul: l'ensemble des salariés de FT...

Demain je m'élancerai pour 42,195 km avec la ferme attention de finir en meilleur état que le premier taré à avoir fait ça....