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06/02/2010

Pauvres pizzas...

Pauvre pizza, symbole de tous les maux. La gastronomie italienne, en général. Western spaghetti et soirée pizzas relèvent tous deux de la beaufitude totale. Pourquoi tant de haine ? Personnellement, je me damne pour les calzones, les siciliennes et autres trouvailles d'un gastos de la rue Caulaincourt ou les pâtes sont aussi fines que les blagues d'Hortefeux sont épaisses. Me reviens en mémoire, aussi, cette pub pour Pizza Hut avec Mikhaïl Gorbatchev qui avait eu une indigestion sur le tournage tant il fallait refaire la prise. Pitoyable comédien, sans doute voulait-il aussi s'étouffer pour oublier la trahison à la cause communiste. Eric Besson lui, fait du full contact, c'est meilleur pour la ligne et plus prudent...

Pourquoi est-ce que je vous raconte ces salades ? Ah oui, Valérie Pécresse. Non, je ne dis pas que Valérie Pécresse est une pizza, mais sa dernière initiative pour enflammer sa campagne a comme protagonistes ce symbole de la culture jeune http://www.lesindiscrets.com/article-8633-nouveau-flop-po...

Qu'apprend t'on dans l'article si vous avez la flemme et je ne pourrais vous blâmer ? La tête de liste UMP pour la région a loué une péniche et convié les invités sur facebook pour une soirée avec des pizzas autour d'Yves Jégo. Comment ça "qui ça" ? Yves Jégo ! L'homme qui a sauvé la France de la révolte dans les DOM-TOM en évitant courageusement de s'y rendre et qui reste "un indéfectible sarkozyste". Il est notamment l'auteur d'un savoureux "dictionnaire amoureux de l'Ile de France" que j'ai feuilleté d'un derrière discret dans une librairie. C'est étonnant. De la part de Frank Ribéry ou Frank Dubosc (je n'ai rien contre les Frank, le hasard...) on peut s'attendre à ce genre de pensée incertaine, mais par écrit, le nègre limite la casse. Là, si Jego a pris un ghost writer (oh le teasing pour Polanski !) il  est allé le chercher parmi les éclopés neurologiques de la Ferme Célébrités...

Donc, Val' a invité Jego sur une péniche avec 30 crevards par l'odeur de la pizzas alléchés pour parler po-li-tique. A savoir, la scolarité de Jego (il a du mérite d'avoir persévéré, quand ça veut pas), sa première cuite (il a des excuses), sa sexualité (il a bien le droit)... Le tout jusqu'à 21H15 et ensuite, on plie les gaules au revoir Madame. Ca pourrait prêter à rire (un peu quand même) mais c'est surtout fou d'imaginer que le personnel politique d'élite - elle est quand même ministre de la matière grise bordel- pense sincèrement que ce genre d'opération leur sera profitable. Tout ça pourquoi ? Parce qu'ils seront allés au contact des jeunes... Oui monsieur, les jeunes ! Ceux qui font l'élection... Ceux qui font des lip dub, ceux pour qui Copé était allé en boîte de nuit en 2004 avec comme excuse "c'est ici que l'Ile de France vit et on ne risque pas de voir Monsieur Huchon", je ne l'ai pas oublié celle-là... L'UMP court tellement après les jeunes que c'en est pitoyable.

Une seule exception, un clin d'oeil bas (si j'ose dire) mais drôle. Pour les municipales 2008, Copé (bis) et c'est authentique avait fait des t-shirts de toute beauté. Copé est maire de Meaux, les habitants de Meaux sont les meldois. Que croyez-vous ? Si si, le t-shirt "Meldois d'abord". Personnellement, sachant que Copé est fils de proctologue, ce slogan continue de me faire hurler de rire...

Demain, repos dominical mais quand même, avec une droite aussi conne, comment le PS peut il perdre les élections majeures ?

04/02/2010

NPA, triste reflet du miroir aux alouettes

L'an dernier, après moult remous internes, naissait le NPA. L'idée de départ était séduisante: étendre le plus largement possible la base idéologique de la LCR pour un grand rassemblement des "gauches de la gauche". Lassé des critiques sur son éternel refus de "mettre les mains dans le cambouis de la gestion", Besancenot a poussé les hiérarques de la LCR à se réformer pour être en adéquation avec la société, les quartiers populaires et la "France d'en bas".

Un an après, "un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Bensaïd n'est plus là pour voir le spectacle actuel et tant mieux, il en pleurerait. Le penseur de gauche le plus exigeant, exégète de Trotsky et Lénine voulait former des générations de militants rompus à la rhétorique à la sauce grecque. Dans les années 70, rentrer à la LCR voulait dire donner 10% de son salaire pour la cause, se former à l'université du parti, connaître l'oeuvre de Kerenski, David Rousset, Proudhon, Fourier, Lafargue (ad lib...) ... Vouer aux gémonies Ramon Mercader moins sexy que Sharon Stone avec son putain de pic à glace... Bref, la LCR s'était 3 000 irréductibles "Anti". Ils ont pas formé que des cons... (Bensaïd, donc, mais Plenel, Dray, Cambadélis, Michel Field (oui, bon, d'accord....) loin s'en faut.

Il y avait une espèce de romantisme fiévreux dans la LCR et dans les manifs, service d'ordre carré, que du politique, de l'argumentaire et beaucoup beaucoup beaucoup d'humour et de chaleur... LO l'austère et LCR la rigolarde. Avant de tenir des propos débiles sur la guerre en Irak, Romain Goupil (autre ancien de la Ligue) a tourné des films qui montrent très bien cet esprit mêlant érudition et humour potache comme un bras d'honneur poli à un système trop fort pour eux.

Ce parti a vécu. J'ai voté pour lui souvent. Désormais le NPA n'a pas mon bulletin. Je veux bien voter pour des clowns, car le clown est libre et indépendant, mais les bouffons du régime ne m'amusent pas... Le NPA c'est le triste reflet du miroir aux alouettes de notre société du spectacle politique. Des castings façon Star Ac', du recrutement démago de militants qui n'ont plus besoin de lire quoi que ce soit... Il faut lire, écouter, voir, les reportages sur les congrès NPA, le niveau des nouveaux venus ne volent pas toujours plus que les blagues d'Hortefeux, à contre-sens. Au fond, NPA est un mauvais nom, ce devrait être NPAS : nouveau parti anti Sarkozy. Moi non plus, je n'aime pas Sarkozy, mais ça ne fait pas un programme et ça ne permet pas de faire les malins avec des actions qui emmerdent la gauche.

Quand Bensaïd apostrophait Jospin sur Villevorde de Renault ou sur son "le politique ne peut pas tout" suite à Michelin, il secouait le PS pour l'obliger à être de gauche. Quand Besancenot défend une candidate "voilée, féministe et laïque" (bah voyons...) en disant que l'Abbé Pierre a été élu en soutane, il oblige le PS à se sentir merdeux... Et à 2 ans de la présidentielle et des législatives, cette stratégie est d'une intelligence discrète...

Demain, nous continuerons à lire du Rosenvallon... Que c'est triste d'être sérieux à 30 ans....

02/02/2010

Beau et goy à la fois ...

J'allais commencer à m'attaquer à ma promesse de deuxième partie de la culpabilité par le management, mais j'ai été interpellé, non pas par les forces de l'ordre, mais par des réflexions diffuses comme quoi il faudrait être juif pour rire du dernier opus des frères Coen. Bon, je l'ai vu et j'ai dit ha ha ha. Ca m'ennuie un peu, car Télérama dit aussi ha ha ha et ma foi, à 30 ans avoir déjà des goûts téléramesques, n'est-ce pas...

Ceci dit cela m'a fait cogiter : je suis juif au sens où Besson l'entend. Si on remonte mes ascendants pour chercher à m'expulser, et que l'on remonte par le versant féminin (la mère on est sûrs que c'est bien la mère. Judaïsme, le contrat de méfiance) on trouve des noms à consonance du genre qu'on en retrouve dans les bouquins de Baashevis Singer. Maintenant, moi le judaïsme... D'accord, je connais les termes techniques (genre "le yiddish pour les nuls") mais je parle pas Hébreu, porte pas de kippa, bouffe pas casher et ainsi de suite... Donc mon sentiment d'appartenance pour parler comme Monsieur Besson, il est pas énorme.

Sans doute quand on vous explique que parmi vos aïeux, certains vivaient avec la valise d'affaires et d'argent sous le lit, le lit près de la porte, la porte près de la gare... Vous êtes peut être un peu plus sensible que d'autres aux histoires de persécution,  au devoir de mémoire et autres. Mais ça s'arrête là, je serai très emmerdé si pour sa saison II, Besson lançait un débat sur "qu'est-ce qu'être juif en France?".

Ensuite, faut pas mélanger et je pense que le dilemme vient de là: ashkénaze/sépharade, c'est pas synagogue ou synonyme si vous voulez. La France véhicule une culture juive cliché sépharade. Or, pardon pour eux, mais ce n'est pas très spécifique, pas très clivant au sens culturel. La mère juive, ma foi, on la retrouve aussi chez les italiennes ou les auvergnates.  Le côté poi poi poi c'est méditerranéen... La Vérité si je mens, c'est Folklore, mais ce serait aussi drôle avec Djamel...

La culture ashkénaze, elle, se transmet plus sur un héritage séculaire : la mauvaise conscience, bien sûr, mais aussi le sens de la vie, le pourquoi des choses, des habitudes comme des grandes questions. C'est pour cela qu'une série très juive comme Seinfeld me faisait rire et moins certains potes. Aux U.S. la culture juive est ashkénaze, d'où le film des Coen qui parle à tous vs La Vérité si je mens. C'est emblématique d'une culture à chaque fois. On a Bedos, Villalonga et BHL, ils ont Woody Allen, Philip Roth et Seinfeld (OK, les premiers ont ausi Baer, Derrida, Bensaïd et Chabat, mais j'aime bien être de mauvaise foi sinon pas de plaisir)...

En clair, si vous vous sentez un tout petit peu d'affinités avec ladite culture "a serious man" est fait pour vous. Sinon, bah, y a un truc qui sort demain avec Cornillac et Kad qui a l'air d'être à la comédie ce que François Bégeaudeau est à l'humilité...

Demain, donc, nous ferons l'impasse sur le chef d'oeuvre franco-français et pourquoi pas finirons un bouquin de Javier Marias...