06/05/2010
Cher Eric...
Cher Eric, permettez que je vous appelle Eric, si je dis Besson, les belles âmes demandent "lequel"? Et il y a hic. Pour Eric, vous me direz, la confusion est possible aussi, mais avouez que c'est plus neutre, il faudrait être parano comme Zemmour pour se sentir visé. Est-ce ma faute, d'ailleurs, si vous partagez, outre certaines visions, un prénom ?
Il paraît qu'on ne peut pas vous parler, vous vous drapez dans votre dignité ministérielle et brandissez l'honneur de la République bafouée quand on dit que vous avez quelques similitudes avec les fouines. Il semblerait également que vous goûtiez peu les plaisanteries sur votre compagne, un peu vieille pour Frédéric Mitterrand, mais tout de même suffisamment jeune pour ne pas être née quand vous ratiez l'ENA et jugiez opportun d'en alerter la France entière.
Personnellement, votre mauvais caractère, je peux le comprendre, ça ne me pose aucun souci. A l'époque, vous étiez de gauche, on peut tout à fait être de gauche et avoir mauvais caractère, Philippe Séguin n'a pas le monopole. Il paraît que Delanoé aussi. Et je doute que Dray, Aubry ou d'autres soient des loukoums. Le souci, avec vous Eric, c'est que vous aimez l'argent. On peut être de gauche et avoir de l'argent, rien d'impensable, rassurez-vous... Ce qui est plus ennuyeux c'est que vous ayez marché sur les autres, cumulé des postes pour pouvoir en avoir plus; cumuler les honneurs et les privilèges aussi, pour en dépenser moins. Député et patron de la Fondation Vivendi, vous deviez pas débourser grand chose. Je sais que vous avez monté la fondation Face avec Martine Aubry, mais quand même: diriger la fondation Vivendi de Messier qui sortait de chez Balladur pour un homme de gôche, c'était quand même un peu louche, non ? A la rigueur, c'est votre problème. Des types qui aiment le pognon en France, on en compte des monceaux et pas tous à fleurs, prêts à dénoncer les retardataires au risque de les faire virer, pour une petite prime...
En parallèle, vous sautiez tout ce qui bougeait, peut être parce que vous croyez que c'est ça qui a mené Chirac au graal. Peut être parce que vous êtes un angoissé de l'ego, toujours besoin de vous rassurer, ce qui expliquerait qu'avec votre emploi du temps, vous preniez encore 6h hebdomadaires pour faire du self-defense; prophylactique et pro athlétique pour entretenir le corps du roi que vous rêvez d'être. Donc, oui, on dit que vous ne vous êtes jamais encombré de fidélité. Et là encore, difficile de vous jeter la pierre, des starlettes aux joueurs de foot qui bien souvent sont les mêmes, on se découvre soudain des univers parallèles.
En somme, cher Eric, vous êtes mauvais perdant, âpre au gain et infidèle... Un vrai petit coq français. En plus, vos sorties ininterrompues depuis 3 ans puent la peste brune à peine édulcorée. Le racisme ordinaire façon gros rouge qui tache. Vous savez, on va finir par croire que ce débat sur l'identité nationale, c'est un peu le vôtre... Celui des sanglots de l'homme blanc de Pascal Bruckner, de Houellbecq, celui du beauf blanc qui réfléchit un chouia et qui pleure sa bêtise crasse, son éternelle demie molle et ses bravades de poule mouillée... Vous auriez pu quand même vous faire une psychanalyse tranquille dans votre coin, en demandant conseillant à Carla (je vous déconseille Onfray...) plutôt que de nous imposer votre barnum couillon ou vous avez réuni tout plein de gens sauf des démographes. Dans le bouquin de Luc Bronner sur les ghettos français, on voit bien à la lumière des démographes qu'il y a des choix politiques forts de parquage de la misère, que l'immigration est ultra localisée pour qu'on puisse plus facilement là dénigrer... Tous ces constats irréfutables, vous les connaissez et pourtant, vous avez préféré faire votre tournée des Grosses Têtes.
Et aujourd'hui cher Eric ? Aujourd'hui qu'il n'y a plus d'élection à attiser, maintenant que le FN ressort dans la rue comme une goule assoiffée, maintenant que les bus se font tous caillasser avec vos conneries ? Vous aller vraiment le boucler le polygame putatif (facile...) ? Vous allez faire quoi pour vous relancer ? Encenser les 23 retenus pour la coupe du Monde de foot ?
Franchement, vous voulez que je vous dise, quand je vois ce que devient le sport de haut niveau, je me dis, vraiment, que j'aimerais que vous deveniez ministre; un jeu de chaises musicales avec Rama Yade à votre place qui accepterait, tout pour ne pas sortir des cercles du pouvoir. Et vous, vous iriez, magnifique de fatuité, hurler dans les stades. Faites gaffe à ne pas imiter les cris de singe quand un noir touche le ballon, le naturel revient si vite, paraît il...
Demain, nous lirons ça http://www.etudes-jean-richard-bloch.org/spip.php?article12 un très beau texte sur la France de Jean-Richard Bloch, peu suspect de fascisme, qui mérite le respect rien que pour ces lignes: "’J'ai su de vous (la France, nda) qu’il faut mourir pour la liberté, sans jamais oublier que la tolérance est la première des vertus et l’élégance la première des qualités"
22:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
05/05/2010
Le philosophe de service commandé
Hier, avec le Monde, supplément difficile à qualifier, mélange de pub grand luxe façon Nouvel Obs et notules sur la Culture avec une majuscule car dans le Monde la culture est toujours majuscule. En fait, à part une interview de Russel Banks qui flingue Elmore Leonard, peu de choses à lire. J'allais le bazarder à la poubelle avant de tomber sur un savoureux morceau de bravoure de la part de Raphäel Enthoven.
Le texte s'intitule sobrement "philosophe de service". Le brun ténébreux avec tous ces Labels Rouge de sérieux intellectuel (France Culture et Arte) vibrionne avec aisance sur le thème de la nouvelle figure du philosophe qui nie l'essence du philosophe. On lui demande d'avoir réponse à tout, tout de suite, sans vulgarité ni hermétisme quand la figure du philosophe veut justement que ce dernier ne soit pas contraint par le temps de répondre puisqu'il se pose, seul, les questions.
Enthoven souffle habilement sur les deux revers de la médaille, tactique vieille comme mes robes (soyez pas sectaires, on est plus à l'aise qu'en jean) pour faire croire que l'on est pas ce que l'on est : s'il a du succès, il est "médiatique", s'il n'en a pas, il est has been. Et ainsi de suite, insidieusement, en ringardisant les deux clichés, il légitime ce qu'il est lui même: un philosophe médiatique omniprésent, ancien mari de la fille de BHL et père de l'enfant de Carla Bruni... La conclusion est plus tordante encore: Enthoven raconte comment, avec quelques camardes ils avaient posé autour d'une colonne grecque, grimé en jeunes beaux antiques pour les besoins d'un dossier sur les nouveaux philosophes... Et cette chute mémorable "la prochaine fois, on nous mettra une toge"...
Notons l'usage du "on", qui est un con, c'est bien connu, mais là, désigne "le système médiatique tout puissant contre lequel je ne peux rien, humble philosophe que je suis... Je ne sais pas si c'est sternant, mais consternant, assurément; et la toge bien sûr ON t'obligerait à l'enfiler ? Comme on t'oblige à venir sur les plateaux expliquer l'amour, le SIDA, la folie des hommes, la supériorité des femmes et autres... Quand je lis ça, j'en viens presque à aimer Alexandre Adler, un fou qui a le mérite de reconnaître qu'il aime l'argent et les caméras, plutôt que de tartuffer sur la beauté du geste...
Demain 6 mai, 3 ans d'arrivée au pouvoir de nabot Léon, anniversaire de la naissance de Freud dans une ambiance bizarre, heureusement que mon grand frère a eu la bonne idée de naître le même jour, je saurais comment m'occuper...
14:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
04/05/2010
L'affiche Coumian
Ouais, je sais, le titre, mais "le coup du Coumian" c'était guère mieux...
Sur facebook, j'étais halpagué par d'anciens camarades de collège, de lycée. La camaraderie reste virtuelle, comme beaucoup de choses sur ces réseaux sociaux qui galvaude le terme "d'amis" désignant à la fois votre éternel poteau et un godelureau rencontré dans un dîner... On néologise "ami facebook" emporte le morcif, sorte de pied de nez très air du temps: un soupçon de dérision, un peu de bravache et au fond, du très classique. Mais je m'égare.
Bref, on me titillait les souvenirs quand j'ai vu surgir ce nom de Coumian. Un nom prononcé par d'autres, des pions furibards ou ses potes de conneries de cour de récré. Jamais son prénom, Louis, toujours le patronyme comme marque de respect pour le leader de bande "Hé Coumian, t'as pas les couilles de faire ça". Moi, j'en étais resté là, et je suis tombé sur le cul en l'écoutant.
Miracle d'Internet, j'ai pu découvrir l'univers du jeune homme et il m'a mis la pêche alors que la nuit trop fraîche se pointait. Y a le peps du Jazz manouche, la classe brumeuse d'un jazz ricain de fin de soirée quand on ne sait plus trop qui a évaporé le scotch, la gouaille des titis et l'énergie des lyrics d'un hip hop expurgé de ces poncifs. Paraphraser les bons auteurs est un risque toujours présent, mais écrire des fausses notes est plus pernicieux encore, donc, sur ces deux liens, découvrez donc l'univers du lascar et vous verrez qu'avec "les plis" "jeune file stylée" ou "dors d'or" vous retrouverez la gouache...
http://www.myspace.com/louiscoumian
http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/louis%20coumian
Louis Coumian, tu ne te souviens pas de moi et quand je serai à ton prochain concert, ça ne te fera ni chaud ni froid, mais moi je m'en fous car ton groove me réchauffe...
Demain, mercredi jour des enfants, nous leur expliqueront la réforme des retraites ce qui devrait permettre d'avoir un peu de calme à l'heure de la retraite...
07:15 | Lien permanent | Commentaires (0)