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04/01/2012

Inglorious fat bastards

images.jpegPour une fois, la crise n'a rien à voir avec cette mauvaise nouvelle. Qu'il croissance ou qu'il récessionne, le monde riche mange. De plus en plus et de plus en plus mal jusqu'à en donner raison à Alain Souchon.

http://www.youtube.com/watch?v=tXXGCbvPByo.

Non, l'estomac ne tient plus la rime et les poètes échevelés se rassemblement dans les quartiers riches. Tous les Albatros des faubourgs populaires qui n'ont pas la rage de la réussite par le sport pataugent dans l'ice cream et leurs culs de géant les empêche de voler, même dans les supermarchés. Alors, ils roulent en bouboule vers un destin auxquels les destine Bilderberg, version mondiale du MEDEF.

Pourquoi, Castor, en cette Saint Odilon, parler d'obésité ? Ca pourrait être en hommage au Bouddha, la toile d'Odilon Redon, mais non. En réalité c'est un article d'une page dans le Monde d'hier qui m'a presque donné envie de vomir, ce moyen choisi par des adolescentes mal dans leur peau pour maigrir. L'article parle de l'obésité aux Etats-Unis. Marronier ? Pas seulement. Plus que chaud le marron, gonflé aux OGM et aux produits saturés de mauvaises graisses rendues acceptables socialement par le coût low cost. Un chiffre m'a retournée l'estomac : aux Etats-Unis, on compte 5 fois plus de fast food que de supermarchés.

Deux tiers d'américains en surpoids, un tiers de réellement obèses. Face à ce triplement des masses avec les conséquences catastrophiques évidentes en termes de santé publique, les industriels de la malbouffe augmentent leur lobby. Mais le politique désarme aussi avec une facilité déconcertante. Peut être parce qu'il n'est pas concerné. Je me souviens d'Obama en campagne en 2008. Il a beau infiniment mieux passé auprès des classes populaires que Mc Cain grâce à sa blackitude et son côté cool, quand il s'était rendu dans un supermarché d'une zone très populaire et demandait ou on trouvait de la mâche aux noix. Incompréhension totale des locaux. Cette salade chérie du président, les pauvres hères de ces faubourgs ont délaissé ce genre de nourriture au profit des pizzas.

Par ailleurs, 40% d'augmentation sur tous les produits frais, tout est fléché pour faire manger des pizzas, des burgers et des tacos au nouveau lumpen quand les californiens millionnaires qu'on nous montre à la télé avancent le sourire et les sushis aux lèvres. Cherchez l'erreur. Le système s'organise : jadis impossible de travailler aux champs avec une bedaine, elle fondait avant que de se former. Désormais, voiture pour cent mètres, mécanisation des tâches et le tour est joué. Pas besoin d'un physique émacié pour taper sur des touches d'ordinateurs et le boom du télé travail va en ce sens... 

En France, pays où la bouffe est sanctuarisée et protégée par l'UNESCO, nous n'en sommes pas là. Mais les courbes sont aussi inquiétantes et reprennent la même triste dichotomie sociologique : rat maigre des villes, rat obèse des champs de bétons. Et alors qu'il faudrait taxer Nestlé, Kraft Food, Mc Do et Pizza Hut surtout en période de crise et proposer des ristournes aux AMAP ou coopératives agricoles, voilà que notre star des régimes cathodiques, le docteur Pierre Dukan, écrit un livre blanc (à 4 euros quand même, prôner le 0% ne vaut pas pour ses bénéfices) où il propose des points de bonus pour les candidats au bac ayant maintenu leur IMC entre 18 et 25, c'est à dire aux tailles acceptables. Bravo le veau, Dukan ! Dans une France où la scolarité n'a jamais été aussi inégalitaire socialement et là où l'obésité est discriminante dans le monde professionnel, en rajouter une couche de mauvaise graisse semble de bon aloi. Cher docteur Dukan, rassurez-vous puisque vous voulez les désigner à la vindicte publique, pas la peine de mettre au gros un signe distinctif, historiquement assez mal connoté, ça se voit tout seul. Un peu comme l'intelligence de vos propos.

Demain, vous je ne sais pas, mais moi j'irai voir dans les libraires ce chronique de la discrimination ordinaire, livre dont on me dit le plus grand bien car il propose une radiographie de la France qui va mal avec des solutions pour en sortir, le tout pour le prix d'un big mac, que demande le peuple ?

01/01/2012

Trois injonctions contradictoires en guise de résolutions...

contresens.jpgMes amis qui travaillent dans le médico-social, aux côtés des aliénés, ne supportent pas l'emploi abusif par les journalistes du terme de schizophrène. Il leur sert généralement à expliquer qu'il y a des tensions opposées. L'attitude schizophrène de politique qui prônent l'écologie en enterrant le fret par exemple (pourquoi ça me vient, j'en sais trop rien).

Pour 2012, donc, plutôt que de parler de 3 résolutions schizophrènes, préférons 3 injonctions contradictoires même si cela revient grosso modo au même. Pourquoi 3 ? En deca c'est risqué, attendu que dans ce genre d'exercice, il en est souvent deux qu'on laisse tomber. Au-delà, c'est inutile, puisque le cerveau, cet avare cognitif selon l'excellente formule de Patrick Scharnitzky, ne retient plus les infos.  Pourquoi s'infliger cette torture ? Parce que les résolutions n'étant jamais complètement tenues (là je pense aux vaticinateurs du jogging ou de l'arrêt de la clope), autant essayer de comprendre les deux pôles qui s'affrontent et de les contenter tant bien que mal. Il ne s'agit pas d'un double renoncement, mais au contraire d'une tentative de double contentement.

Je sais, présenté comme ça, ça a l'air aussi con que la stratégie du MODEM: les meilleurs de gauche, les meilleurs de droite, au centre. Passons. Une espèce d'éloge de la mesure ? Un renoncement au punk ? J'avoues que pour faire rêver politiquement on a vu mieux mais en matière de santé la chose est plus aisée à comprendre: ne pas forcément essayer de vivre plus de cent cinq ans si cela signifie avoir une existence à la Michel Berger qui ne fumait pas, ne buvait pas, faisait du sport et bouffait macrobiotique. D'un autre côté, une existence no future autrement plus souhaitable, si c'est pour mourir à 27 ans comme Hendirx, Winehouse et tous les autres touchés par la malédiction, quel intérêt ? Donc, pour 2012, essayer de se comporter mieux sur quelques points.

1 : Cesser de procrastiner et se laisser du temps de glande. Cesser de procrastiner, parce qu'à 32 ans, ce qui en années castor correspond grosso modo à 32 ans en années humaines, le temps va plus vite et il faut en profiter pour mener à bien des projets très chronophages. Heureusement que j'ai une passion très discrète pour le sommeil, mais même avec des journées de 18h, j'ai toujours l'impression de pas en foutre une ramée. Cela dit, le temps de glande permet de stimuler les neurones, donc c'est pas encore en 2012 que je cesserai les heures de lecture dans mon bain avec oreiller de bain. Juste tenter de limiter, comme la demie heure passé à lire sur le canapé pour se remettre du bain...

2: Lire des classiques sans cesser de regarder ce qui sort. Il faut que je relise les Misérables cette année. Pas pour faire comme Alain Duhamel (relisez Renan ! dit son dernier édito) mais parce que je l'ai lu trop tôt et qu'un chef d'oeuvre pareil, je l'avalerai avec un plaisir de gourmet. Ce d'autant qu'un certain nombre de daubes récemment produites de Bégaudeau à Defalvard me sont restées sur l'estomac. Cela dit janvier 2012 annonce un Larher et un Guillot alors je ne peux délaisser les étals de la rentrée, quand même.

3 : Ne pas enfoncer Hollande, sans pour autant le soutenir. Bien sûr, il est catastrophique pour ceux qui aiment Gramsci, Blanqui ou le Orwell politique. Pour tous ceux qui sont de gauche par conviction, par aspiration, par idéal, il tout bonnement impossible de se reconnaître en François Hollande. Cet homme est sans doute très drôle et loin d'être idiot mais la gauche par d'une envie de changer le monde, d'une révolte: ou est la sienne  quand on voit ça ? http://www.dailymotion.com/playlist/x1uul0_DM-news_voeux-... .

Les exaspérés du sarkozysme peuvent logiquement se porter sur Mélenchon ou surtout Eva Joly qui semble avoir digéré la campagne assez dégueulasse dont elle fut victime pour bien rebondir. Deux choix de deux gauches différentes et de combat. Et ne pas se tromper de colère en ne visant que l'Elysée et l'héritière de Jeanne d'Arc plutôt que d'enfoncer un flamby qui le fait très bien tout seul en étant incapable de trancher le moindre dossier. Aussi lamentable soit-il, il demeure le seul objectivement capable de débarasser de la clique actuel et de ce point de vue, on est pas sorti de l'auberge...

Demain, bah va falloir s'y mettre, et résolument encore; en attendant on peut procrastiner devant le Zapping de l'année, la meilleure émission d'analyse qui existe.