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19/04/2012

Mougeotte, Lang, à quoi bon leur accorder un dernier tour ?

Un-tour-avant-2012-1.jpegLe Monde d'hier, article sur la crise qui couve au Figaro. Ne voulant pas insulter l'avenir, Dassault Serge, propriétaire de la feuille et archi dépendant de la commande publique commence à se dire qu'il n'est peut être pas des plus futé de garder à la tête Mougeotte Etienne. L'homme lige de la Sarkozye triomphante est le dernier grognard, au Figaro comme au Grand Jury il charge avec une violence inouïe contre Hollande, l'accusant grosso modo de sympathie bolchévique. Souvent, au Grand Jury, on entend les soupirs de ses collègues, exaspérés non pas tant par les convictions (ce ne sont pas des gauchos) que par le ton et les arguments choisis, Mougeotte décrédibilise la droite. Donc, exit Mougeotte. Pour le remplacer, Alexis Brezet de la rédaction, ou sinon, dans la bonne tradition française de s'enculer en couronne, Barbier de l'Express ou FOG du Point. Une ligne éditoriale vaut bien une autre pour ses éditocrates à la pensée plus malléable qu'un carambar au soleil (et aussi salissant). La chute de l'article ne manquait pas de m'interpeller. "Le plus délicat sera de trouver une porte de sortie honorable à monsieur Mougeotte". 

Yves ne fit qu'une promenade, Montand ne fit qu'on tour donc (Desproges). Entendons nous bien, ce n'est évidemment pas l'âge du capitaine qui est en cause, mais bien la garantie sans limite de l'impunité de Mougeotte. S'il avait commencé sur le tard une carrière de journaliste engagé et qu'après un premier dérapage on eut voulu le recaser, passe encore, mais l'homme faisait partie du trio gagnant avec le Lay et Bernard Tapie de la privatisation de TF1 il y a 25 ans. L'homme à un quart de siècle de démolition systématique de toute idée de progrès, de mieux disant culturel. Alors pourquoi lui donner encore un os à ronger, pourquoi l'affubler d'un ultime jouet éditorial qu'il ira casser ? Incompréhensible. C'est cette même logique irrationnelle à l'oeuvre qui permet à cette Pompadour exténuée du mitterrandisme, Jack Lang, de retrouver un siège à St Dié dans les Vosges. Pourquoi mais pourquoi ? Lui qui a connu et abusé (l'homme n'a jamais voulu livrer sa déclaration de patrimoine, mais l'on voit bien que ses appartements de la place des Vosges n'ont pu être achetés avec le seul traitement d'un prof de droit, puis directeur du théâtre de Chaillot puis ministre, même comme cela, ça colle pas) des ors de la République et qui surtout, depuis 2007 est allé à la soupe en face. Mission à Cuba ou en Corée du Nord, vote fatal sur la réforme des institutions, Lang s'est prostitué pour trois colifichets... Et au motif qu'il aura eu la dent dur sur les réformes scolaires de Sarkozy, on le relance... Je serai à la place des possibles impétrants vosgiens éconduits pour laisser passer la seul personne à abuser plus du lift que Rafael Nadal, je me présenterai sur une liste dissidente.

Au fond, dans un cas comme dans l'autre, on montre au pays cette triste morale qu'il y a toujours une justice à deux vitesses et que certains doivent tout craindre lorsqu'ils perdent leur emploi passé 45 ans, ils auront alors 7 mois de chances de retrouver un emploi. Pour les autres, en toute impunité et avec un cynisme décomplexé, les craintes s'évaporeront comme par enchantement.

Demain, la campagne officielle s'achèvera et face à la crainte du désoeuvrement, je ferais mes malles pour Madrid, voir ce qu'il faut que la France redoute...

17/04/2012

Extension du domaine de l'abject

Unknown.jpegEtre contre la communication, en soi, ça n'a pas de sens. On peut faire des merveilles de clips pour sensibiliser, faire partager, convaincre, émouvoir ou révolter. Là, je viens d'en voir un qui m'a fait vomir. En 3 minutes. Problème, ce n'est pas une campagne pour un nouveau produit minceur, mais l'agence Ogilvy a cru bon de réaliser ce clip au sujet des SDF à Paris, elle est visible là si vous souhaitez gerber aussi:

http://www.youtube.com/watch?v=PWJQoHl_LwE&feature=pl... 

Pour ceux qui n'ont pas pris 3 minutes on y voit des jeunes cons de créatifs d'agence de communication très heureux de venir écrire des slogans sur les cartons des SDF ce qui leur a permis -sans dépenser un euro- d'avoir un peu plus à manger, de prendre une douche... Alors ils sont contents, ils sont citoyens. Une légende urbaine de la communication veut qu'un aveugle vivant près du pont de Brooklyn ne récoltait jamais un euro jusqu'à ce qu'un publicitaire passe par là et écrive sur une pancarte "le printemps arrive et je ne peux pas le voir" et sa sébile était emplie de $. Bon. Tant mieux si c'est arrivé, mais la prétention démiurgique du scribe communicant est proprement révoltante. Surtout lorsqu'elle s'orchestre ici dans un film aux images léchées et avec une musique entraînante... Y a des séjours en camp de rééducation qui se perdent. Mon amoureuse me voyant m'empourprer à la maison à l'évocation de ces connards me parle d'une autre histoire dans le même univers.  http://www.rue89.com/2011/04/10/joel-avocat-des-riches-qu.... La différence est manifeste et pas seulement du parti communiste puisque l'avocat des puissants devient avocat des sans-voix. On y voit la fragilité de celui qui met sa vie en adéquation avec ses idées. Ca me remonte le moral.

Car là où il y a extension du domaine de l'abject, c'est que ces connards de chez Ogilvy se sont lancés dans leur croisade sans aucune humilité, sans compréhension des drames auxquels ils sont confrontés. Ils ont fait comme n'importe quelle présentation, préconisation ou recommandation qu'ils destinent à leurs clients traditionnels : analyse SWOT, contexte des SDF à Paris et plans d'actions avec pancartes... Là où le bât se déchire c'est que l'univers des SDF n'est pas pris en compte. On a l'impression dans ce film que la détresse des SDF n'est que matérielle. Quiquonque à jamais passé une demie journée dans un CHRS (centre d'hébergement et de réinsertion sociale) à parler avec les travailleurs sociaux sait que les affres sont pluridimensionnels: il y a la solitude, la peur d'être volé ou agressé, la perte de confiance en soi et la perte du goût de la vie, l'incapacité à se projeter. Bien sûr, il y a la faim et le manque d'un toit, mais ça, on n'a pas attendu cette palanquée de trous de cul pour le savoir. Je maintiens que des camps de rééducation et une justice devrait imposer à ces agences de travailler un jour par mois dans ces centres où à faire des maraudes ou des soupes toute la soirée, en parlant avec ces SDF pendant quelques heures, ils verraient bien que leur action ne doit pas se borner à des pancartes. Surtout, ils comprendraient qu'ils devraient retirer ce film. Bon, en attendant, je vais continuer à lire du Juan Marsé parce que quand la réalité est ce qu'elle est, la fiction n'a jamais été aussi vitale. 

15/04/2012

L'insoutenable faux suspense entretenu par les Tartuffes éditocrates

livre-marketeurs-menteurs-L-xLJF2L.jpegJe devrais être plus fort et me décoller de cette campagne déplorable, mais je n'y arrive pas. Du coup j'écoute, je regarde et j'attends toujours un miracle. Cet aprèm encore, je me suis cogné Copé et Fillon en chauffeur de salle et spadassins à la petite semaine. Le premier est trop rustre pour faire mouche. Le second trop bien élevé, quand il fait mine de s'énerver, ça sonne faux. Le messie est arrivé, il a raconté des conneries plus grosses que lui sur la BCE évoqué sa détestation de l'égalitarisme et pis il est reparti. Bon, est-ce qu'il regagne une voix sur ce truc où la place était noir de monde grâce aux cars UMP (ce que ça a dû leur coûter pour amener les militants...) ?

Bah non, parce qu'au même moment, Hollande faisait exactement la même chose, le PS avait mobilisé du monde, Hollande est venu et il a fait le job. Ni plus ni moins. Et c'est voulu. Hollande ne cherche pas à séduire ou à gagner, il évite juste l'incroyable connerie qui pourrait le faire perdre. Peut être, s'il avait senti une possible défaite, aurait il fait une autre campagne que ce somnifère interminable qu'il nous inflige depuis deux mois. Car malin comme un singe, Hollande sait bien que c'est fini, il ne peut pas le dire, mais il agit en futur Président. Il a rencontré Parisot, se détend sur les riches et les entreprises, recentre ses attaques sur le seul Sarkozy. Et il attend que la montre s'écoule pour qu'il soit officiellement président.

Cette évidence continue d'être niée par les Tartuffes qui pourtant ont lâché Sarkozy, mais ont besoin d'audimat: c'est exactement comme un match de foot avec trois buts d'avance à dix minutes de la fin et les commentateurs vous disent "ne zappez pas, il peut encore se passer des choses". Alors, ils racontent des carabistouilles et des fables sur la remontée de Sarkozy... Rien du tout, il a pas repris un point en trois mois. Il a simplement bénéficié du retrait des petits candidats à droite et de l'affaiblissement de Bayrou. Mais au second tour, il est laminé et ça n'a jamais bougé.

Que Sarkozy mouille sa chemise jusqu'au bout, on peut le comprendre et qu'il crame son pognon (enfin, celui de l'UMP et un peu le nôtre sans doute) pour s'égosiller est une chose, mais les centaines de commentateurs est pénible. La réalité basique, élémentaire et indémontable : l'antisarkozysme est majoritaire dans ce pays, une chèvre l'aurait emporté. Une chèvre ça m'aurait chagriné, mais plus le temps passe, plus je regrette qu'Aubry n'ait pas gagné la primaire... Putain 5 ans avec le Père Queuille et le changement pour ses quelques centaines de potes, bonjour tristesse.