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20/02/2014

La différence entre les terroristes et les socialistes ? Il y a ceux avec qui on peut négocier...

vente négociation.jpgUne vieille blague (mais avec un fond de vérité, sans doute) dit que la différence entre une mère juive et des terroristes c'est qu'avec les terroristes, on peut négocier. Un tel adage vaut aujourd'hui pour les socialistes au pouvoir. Impossible de leur faire faire une synthèse. Pas la Sociale, pas la Commune, pas le Grand Soir, juste un truc une petite synthèse à la Jospin.

Bien sûr, Lionel a déclaré à propos de Michelin "le politique ne peut pas tout" et autres renoncements, mais quand l'histoire le juge, il est acquitté. Il compte à son actif la CMU, les 35h, des plans de constructions de logement sociaux, de l'investissement dans la recherche... C'est autre chose que le Mariage pour Tous. Non parce qu'après deux ans de Hollandisme, seule cette mesure surnage, mais elle n'a rien de gauche, elle est progressiste. Cameron l'a fait passer, des tas de progressistes de droite dans le monde pourraient faire passer la même, et une gauche plus empreinte de catholicisme pourrait s'y opposer. Des catholiques qui pensent qu'il "est plus facile pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer au royaume des cieux". Et bah mieux vaut être chameau contortionniste que de gauche dans ce gouvernement. Alors que tout le monde commence à trouver Ayrault fatigué à l'approche des élections, tous les marqueurs de gauche doivent sauter. Ainsi, même Montebourg qui avait mené une primaire sabre au clair, s'exclame désormais que la France meurt d'archaïsmes tels que les 35h et autres rigidités. Vive la sociale-traîtrise...

La seule question qui vaille face à cette déferlante ultra violente de libéralisme décomplexé chez nos gouvernants qui cajolent le CAC 40 et les starts-uppers, précisément ceux qui n'en ont pas besoin, est : d'où vient un tel excès de confiance ? Les milliards débloqués par Hollande ne ramèneront évidemment pas ce qu'il y a d'écrit sur le Pins de Gattaz, pas 1 million d'emplois dans des secteurs saturés de concurrence et mécanisés. Seules les énergies renouvelables, l'économie circulaire, l'économie collaborative, les nouvelles formes de care et surtout la réindustrialisation peuvent recréer de l'emploi. Le reste est poudre aux yeux. Mais pour ce faire, il faut infiniment plus de volontarisme, qualité qui semble bien absente chez le corrézien en chef. Donc, si l'on revient à la question : pourquoi tant d'excès de confiance ? Uniquement par ce vieux chantage qui veut qu'en l'absence d'alternative, Hollande dit qu'il raflera tout à gauche.

Mardi soir nous étions 3 électeurs de gauche, donnant des gages aux bobos en mangeant des sushis et aux couches populaires en regardant le foot en éclusant des bières. Le PSG ayant tué tout suspense, il était vain de parler du match. Nous dérivâmes bien vite sur la vie de la cité et foncions vers l'élection de 2017. Notre hôte dit que, quoi qu'il en coûte, il voterait Hollande. Je me hasardais à dire qu'en cas de second tour Hollande/Sarkozy, je voterai blanc. Le troisième larron m'emboîtait le pas. Stupeur chez notre hôte qui ne nous mis pas dehors (et pourtant il apprécie Manuel Valls). Pas une seconde, il ne défendit le bilan actuel, mais se calfeutra dans un unique argument : "vous vous rendez compte, Sarkozy ?" Oui, et quand je vois la politique actuelle, ça ne me fait plus peur. Malheureusement. 

16/02/2014

Tout le monde il est toc toc

un-monde-de-fous-comment-notre-societe-maltraite-ses-malades-mentaux-de-patrick-coupechoux-963827913_ML.jpgQuand j'étais enfant, un dessin animé connaissait un succès incroyable, malgré un titre effrayant : Le collège fou fou fou. Nous n'avons pas su apprendre de cet éloge de la folie quelques siècles après Erasme. En fiction oui, mais dans la vraie vie, nous continuons à être tétanisée par cette différence mentale. Nous avons fermé la majorité des asiles pour cause de contraintes financières, avons médicalisé à outrance la société et voudrions ne pas les voir. Pire, dans quelques temps, nous allons aligner la psychiatrie sur le reste de la tarification sanitaire, et tarifer à l'acte. Camisole, piqûre, sevrage, médicaments... On boucle ainsi la boucle en traitant de façon folle la folie. Ce n'est pas nouveau, le livre de Patrick Coupechoux nous enseigne que depuis des siècles nous avons un problème énorme avec cette différence et que l'époque actuelle est plutôt pire que d'autres.

"L'industrie de la santé ne guérit pas, sinon elle périrait", rappelle le psychiatre Edouard Zaférian dans le livre. Et elle va bien, puisque le chiffre d'affaires des labos pharmaceutiques pour les seuls médicaments relatifs aux maladies mentales est de 15 milliards d'euros. D'ailleurs, en refermant le livre on est excédé et écoeuré par cette politique de santé mentale à 200 vitesses : la clinique privée d'un docteur proche de Douste et Sarko a ses 44 pensionnaires à l'année qui sont très bien traités, ne vient pas qui veut et discrétion assurée, vs des établissements publics où 10% des postes ne sont pas pourvus (médecins comme soignants) pour cause de conditions trop difficiles et salaires trop faibles... Lorsqu'on songe que le handicap mental a été pleinement reconnu par la loi du 11 février 2005, on se dit que les moyens afférents n'ont pas suivi.

Outre l'inégalité de moyens, le fait saillant du livre est l'inégalité de traitement. On ne veut pas voir les "fous "quand ils sont partout, on les imagine dangereux et criminels à cause de quelques faits divers quand ils sont avant tout des dangers pour eux mêmes... Cela me fait penser que l'ABCD de l'égalité, qui vise à déconstruire les stéréotypes, devrait s'attaquer à la question de la maladie mentale. La chanson de Johnny aurait-elle connu un tel succès si on l'avait intitulé Requiem pour un psychotique ? Qu'il soit permis d'en douter.

Vendredi soir je suis allé dîner chez ma soeur. Elle même avait une maladie mentale un peu honteuse, elle découpait les articles de Télérama et photocopiait les fiches des films avec les noms d'acteurs, réalisateurs, maquilleurs et autres. Alors qu'elle fit cette confidence à la tablée, une autre commensale déclara avoir été atteinte du même TOC. Elles n'étaient plus malades, puisqu'elles se comprenaient. Et nous mêmes étions bien tentés de nous dire que ce n'était pas si grave, sinon elles n'auraient pas été plusieurs à partager cette tare. Ainsi commence la dédramatisation de la folie.

 

 

11/02/2014

Libé est mort, à mort Libé

1798620_10153757192780234_499377234_a.jpgNous allons vivre pendant quelques semaines un nouveau genre de télé-réalité, Libé Story. Les candidats sont les journalistes, qui narrent par le menu leur jour le jour de quotidien en crise. La voix off celle d'actionnaires exaspérés par les "ringards", les "nazes" qui constituent leurs équipes. Commençons par cela : je ne comprends pas pourquoi les nababs, investisseurs immobiliers, ne licencient pas cette piétaille gauchiste emmerdante qui refuse toute forme de modernité.

Ce conflit n'est pas une séparation à l'amiable, car il y a cohabitation forcée et changement de style de vie à l'horizon. Et sur ce point, les vues des deux parties semblent inconciliables. Le narratif de la presse décrit l'opposition comme une bataille entre cow boys et indiens, entre gentils et méchants ou modernes et passéistes.

Tout cela ne permet pas de comprendre ce qui se passe aujourd'hui, pour cela il faudrait avoir la franchise de se dire les choses en regardant avec honnêteté le titre dont on parle et dont le nom, "la marque", excède de très loin ce qu'il représente réellement. 

Libé a infiniment plus subi le tournant d'Internet que le Monde, le Figaro, Le parisien ou la Croix. Les actionnaires sont ils à ce point supérieur à toute la piétaille qu'ils peuvent se permettre d'éluder ce genre de détails ? Evidemment non. La réalité est très crue, plus personne ne comprend l'intérêt de payer le prix d'un café pour un canard dans lequel on ne trouve rien. Ou presque. Des articles de potes et des tribunes à peine enflammées. On trouve tout cela gratuitement sur Internet. Sous Sarkozy on atteignait des sommets d'inanité journalistique; détester n'est pas jouer. 

Pour moi, c'est un drame : je voudrais lire Libé ! Mais comme des dizaines de milliers d'électeurs de gauche, je me suis détourné de cette coquille vide il y a bien longtemps. En écoutant les revues de presse, la réaction est la même : quand cites-on Libération ? Jamais. Pour des unes racoleuses comme de la presse people. Pour un portrait de 4ème de couv' parfois, mais guère plus. Le contenu est d'une pauvreté affligeante, les pages internationales bâclées, preuve de l'absence de moyens (quelques dépêches AFP reboutées, seuls quelques reportages sur la Russie sortaient du lot) les pages économies sont leucémiques et les pages culture, qui ont fait la réputation du titre, sont devenues une caricature d'elles mêmes. Il faut chercher les spectacles ou les livres les plus conceptuels, choquer le bourgeois comme un mantra. Lamentable... L'arrivée de Demorand a largement contribué à renverser le cadavre journalistique.

A peine 100 000 ex par jour, ce titre qui prétend incarner le quotidien de gauche ne représente rien. 4 fois moins que le Figaro ou le Monde, mais 100 fois moins en influence. Ecrire une tribune mordante et vous ne rêvez plus de la placer là, vous préférerez sans doute un pure player Internet. 

Les actionnaires refusent de voir cela, ils ne comprennent pas qu'ils auraient du remplumer la mariée avant de la faire tapiner. Il suffisait de demander à Dodo la Saumure qu'ils ont forcément salué dans quelques coteries où se rassemblent ceux qui aiment le socialisme de la "modernité" du "futur" celui de Blair, Valls ou DSK, où l'on se paye de mots mais où l'on défiscalise, où l'on invoque des concepts creux et où l'on trouve que tout ce qui rappel le social, au fond, ça fait vieillot. Et on veut racheter Libé parce que quand même ça envoi. Si c'est ça la reprise, alors à mort Libé. Et tant pis.