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07/11/2009

Mercatique décomplexée

Deux très beaux exemples ce week-end.

En un, la nouvelle pub télé qui déchire. Roc Eclerc, "parce que la vie est déjà trop chère", superbe slogan qui devrait permettre à la marque, créée par le frère de Michel Edouard Leclerc, de taper les PFG, à ne pas confondre avec le club de foot, là, c'est les pompes funèbres générale. Il paraît qu'ils voulaient sponsoriser la météo et que France 2 a refusé, sans doute pensaient-ils qu'il pleuvrait tout le temps...

En deux, un nouveau salon, aujourd'hui et demain, "nouveau départ". Pas un raout pour les anciens alcoolos ou les accidentés de la route. Non, et c'est en entier que c'est beau: "1er salon du divorce, de la séparation et du veuvage". L'argument massue du fondateur ? On connaît tous une personne séparée... Bah oui! Donc mon garçon, diversifie le concept avec le salon de l'inceste et celui du viol avec un débat Emile Louis et Francis Heaulme sur les bonnes pratiques....

Demain, pour éviter que les enfants continuent de s'ennuyer le dimanche, nous les emmènerons au Salon nouveau départ....

06/11/2009

Longue vie aux canards (sans OGM)

Claude Lévi-Strauss étant mort (l'action des jeans Diesel a grimpé de 10%) j'ai acheté beaucoup, beaucoup de journaux "sérieux". Le Monde, la Croix, le Figaro et évidemment Libé qui y a consacré 16 pages.

Le matin, je lisais ma revue de presse large (il paraît qu'Etiemble, au début du siècle dernier, passait deux heures par jour à lire la presse de Rivarol à l'Huma; aujourd'hui Alain Duhamel fait pareil. Je vote quand même Etiemble) en écoutant la radio ou en regardant les Matinales de Canal ou France 2 pour voir les différences... Force est de constater qu'elles existent, et pas qu'un peu.

Je sais que PPDA disait "la télé ne suffit pas à s'informer, mais on n'est pas informé si on a pas la télé". Ca nous permet de confirmer la totale immodestie de ce romantique sous cellophane mais derrière la figure (poudrée) de style, rien. Car de l'info, à la télé, moi, je n'en vois pas. Des très bons débats, parfois (hier la passe d'arme Besson/Onfray, siouxement doublé par le matois Slama chez Taddei était savoureuse) ou de l'investigation. A la radio, d'excellents reportages hors cadre, hors champs, mais pas d'infos, les journalistes de ces rédaction suivent toujours frénétiquement l'agenda médiatique qu'on leur donne. Bien sûr, certains grognent avec talent (Thomas Legrand) mais toujours toujours, ils aboient après la caravane, qui passe, et ils ne vont pas déterrer les poubelles.

Or, le gouvernement prend une bonne mesure: permettre aux 18-24 ans de bénéficier pendant un an d'un abonnement gratuit à un quotidien. Sur le oueb, volée de moqueries de type influents (enfin, autoproclamés comme Versac) qui déclarent à l'unisson "15 millions de perdus pour préparer les jeunes au passé", je suppose que les mêmes saluent les 7 millions débloqués par l'Etat pour renflouer Dailymotion, un investissement stratégique et de service public, puisqu'ils vivent à 100 % de la pub (et donc maintenant de 7 millions sans contreparties, de l'Etat). Je trouve triste que les amis de l'écrit ne s'unissent pas: bien sûr, de rue 89, à TED.com, à d'innombrables sites, de l'infos sur Internet, il y en a, mais parler de passé pour la presse écrite me semble aussi con que, mettons, parler d'Internet comme "pire saloperie jamais crée par l'homme" (J. Séguéla)

En attendant, et puisque demain c'est le week-end, moment propice pour décanter, je vous livre ça. Je pense que ça se passe de commentaire...

La charte des devoirs professionnels des journalistes français

Un journaliste, digne de ce nom,

- prend la responsabilité de tous ses écrits, même anonymes ; 
- tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles ; 
- ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine en matière d’honneur professionnel ; 
- n’accepte que des missions compatibles avec la dignité professionnelle ; 
- s’interdit d’invoquer un titre ou une qualité imaginaires, d’user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque ; 
- ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être exploitées ; 
- ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière ; 
- ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit un texte quelconque ; 
- ne sollicite pas la place d’un confrère, ni ne provoque son renvoi en offrant de travailler à des conditions inférieures ; 
- garde le secret professionnel ; 
- n’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée ; 
- revendique la liberté de publier honnêtement ses informations ; 
- tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles premières ; 
- ne confond pas son rôle avec celui du policier.

Paris, Juillet 1918 - révisée en janvier 1938

05/11/2009

Le prince concert...

Bon. Moi, 4 mois, 3 semaines, 2 jours et ce plan interminable sur un foetus gisant sur un carrelage m'avait laissé un peu froid. Disons qu'honnêtement je ne lui aurais pas donné la palme. Ca tombe bien, je suis pas critique. D'après Truffaut, la France compte 60 millions de critiques de cinéma (ce qui expliquerait l'énorme four de Cinéman. Bien fait.) autant que de sélectionneurs de l'équipe de France de foot... Je ne prétends à rien de ce point de vue, mais je fus emballé, hier, par le concert.

A priori positif, il y a Berléand et Guillaume Gallienne. A priori négatif, on les voit 3 minutes.

Pendant les deux autres heures, on regarde, médusé, des inconnus en faire des tonnes. C'est une énorme farce qui s'accepte, d'où la jubilation. Quand il y a un débat au siège du PCF français, avec le drapeau de l'URSS en 1967 et que le PC faisait 100 % aux élections et qu'on voit des jeunes barbus, le poing levé, on se gondole. Ca tombe bien, car sinon, ça parle dictature, goulag et ennemi du peuple. Mais c'est le choix du ton artistique, l'âme slave qui déborde et l'absence de ton moralisateur à la façon d'un Alexandre Adler qui fait que l'on se laisse transporter et que le portrait caustique des russes découvrant le libéralisme parvient à nous faire franchement rire plutôt que pleurer. Pleurer, on en est pas loin pendant le long concert final, un certain nombre de spectateurs (j'ai le nom, mais pas de délation sur ce blog) se sont d'ailleurs largement abandonnés aux larmes. Emotion musicale ? Nostalgie de l'idéal communiste ? Pas le propos. Le beau c'est ce qui désespère, disait Stendhal, ce film l'illustre parfaitement, et c'est la meilleure critique que je puisse en faire.

Demain, c'est vendredi. Déjà. Fout comme le temps passe contrairement au mandat de Nabot Léon comme disait ce matin Maxime Gremetz. Donc, Maxime Gremetz n'est pas mort et d'ailleurs il ira sans doute voir le concert.