22/11/2009
Un livre à offrir aux Besson
J'ai reçu un commentaire disant que le débat sur l'identité nationale n'était pas forcément téléguidé par l'Etat. J'en déduis donc que d'autres personnes de la société civile portent ce débat en eux. J'ai alors lu un excellent livre de cette rentrée littéraire même s'ils n'a pas eu le prix Renaudot (je recommande à ce propos une excellente vidéo siglée Lagardère où Beigbeder dit qu'il "kiffe sa race" et surtout que Renaudot a inventé la publicité au... 16ème siècle. Voilà voilà voilà.... Avec deux conneries pareilles, il a clairement sa place à l'académie dans le fauteuil de Levi-Strauss). Le bel opus, donc, s'intitule Les autres, c'est rien que des sales types de Jacques A. Bertrand (Julliard).
C'est le genre de livre qui devrait être remboursé par la taxe professionnelle (foutons un peu la paix à la sécu). On y trouve des phrases comme "il peut arriver que le pauvre con soit redevable de l'impôt sur la fortune et que la première personne à pénétrer dans une salle soit justement le Dernier des Cons". Vous l'aurez compris (enfin j'espère) ce n'est pas un roman, mais un livre. C'est très bien quand même. L'auteur y dépiote soigneusement tous les travers un peu beaufs, toutes les idées reçues qui pointent dès que l'on interroge les identités et c'est à se taper le cul par terre.
Il serait urgent qu'Eric Besson le lise. Mais aussi Patrick Besson, talentueux chroniqueur, mais qui à trop vouloir prendre le contre-pied des bien pensants prend son pied en pensant à mal. A Luc Besson aussi, qui n'écrit jamais de conneries parce qu'il est analphabète. En revanche, il en profère et en film des monceaux et se serait bon que quelqu'un lui lise pour l'aider à réfléchir. Tant qu'à faire, donnons le aussi à Philippe Besson qui écrit bien mais des romans si alourdis de bons sentiments qu'ils en deviennent moins digestes que des Kougloffs... Voilà, si cette première prescription prend, on pourra leur offrir à tous les hommes de bonne volonté.
Demain, nous verrons qu'à rester dans les homonymes, on pourrait offrir le livre de Jacques A. Bertrand à Xavier Bertrand. Car si le patron de l'UMP se présente toujours comme un gentil garçon, dans le fond, c'est rien qu'un sale type.
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19/11/2009
La morale des français....
Oui, je sais, parfois on voudrait s'extirper de cette fange d'agenda, mais bon, une main pareille... Surtout quand vous avez un pote argentin que vous faites chier depuis des années avec le petit gros aux mimines baladeuses... En même temps, je l'entends déjà; il me répond généralement qu'en matière de petit gros, de Napoléon à Clavier et Sarkozy, on a rien à dire...
En plus, je m'en veux: je dis l'argentin, mais il est français. Juste, il a fui Videla en 1976 et on peut pas tellement lui en vouloir. Il s'est même cogné la vie en kibboutz avant de pouvoir toucher à la France, la France des droits de l'homme de Jaurès et demain de Camus au Panthéon d'après l'envie de Sarko (comme il a pas le temps de lire, il a achevé les oeuvres complètes et en a retenu: "un mec qui voulait la chute des étrangers atteints de la peste, c'est ça ?'). La France où avec son diplôme d'ingénieur chimiste, il se retrouve libraire parce que les équivalences sont pas toutes équivalentes selon l'université où qu'on l'a passé, "l'homme argentin n'est pas entré dans l'histoire". Enfin, sauf le petit gros, le petit Maradona donc.
Aujourd'hui, donc on a une nouvelle réponse à la question d'Eric Ganelon Besson : être français, c'est avoir une morale. Bien sûr on a gagné hier on a dit qu'il n'y avait que ça, qu'on emmerde le reste du monde et qu'ils vont entendre parler de la France, l'an prochain, en Sud Afriquie... Oui, sauf que ça la fout mal, alors aujourd'hui on a envoyé une ribambelle d'experts, de Roselyne à un arbitre et Pascal Boniface, qui avaient demandé de la farine au maquillage pour dire qu'en fait, tout bien réfléchi, hier c'était pas digne de la France... La France, c'est la morale, c'est pas gagner comme un raccroc.
Le même jour, Total ne disait pas autre chose: le secrétaire général du groupe déclarait sans rosir "c'est triste, on ne saura jamais qui est coupable de l'accident de l'usine AZF". Sous-titre: on paye peau de balle et allez vous faire mettre. Voilà, c'est bête, ça manque à notre morale. Et la liste de cette morale boursoufflée est infinie. Messier et ses 20 millions contre Vivendi ? Mais il en va de ma morale, monsieur. Forgeard, d'EADS, et ses 8 millions d'euros qui avait répondu à Benoît Duquesne (impossible d'oublier) "mais monsieur, quand je vois tous les quolibets que j'ai essuyé, j'aurais préféré ne pas le toucher cet argent". Pas de souci Nono, passe les moi, j'encaisserai la vindicte populaire....
Je pensais donc à cette impérieuse morale qui guide les français, les bons, les vrais. J'allais voir en mauvais français, je suppose "la subversion des images" à Pompidou, une expo rassérénante car on voit que les surréalistes avant tout c'est une bande, un groupe, du co-ll-ectif... En haut de l'édifice, il brillait un soleil hivernal un peu frais certes, mais étincelant sur les cimes de Paris, pourquoi se priver ? Les loufiats du resto le Georges servaient, indifférents au ramdam de leurs collègues, au sujet desquels je sais pas s'ils étaient français mais ils étaient beaucoup plus sombres de peau. En hommage à Stendhal ou à Jeanne Maas, ils étaient noir et rouge, du rouge de la CGT.
Ca aussi c'est français. Gueuler plutôt que de bosser. Et donc, loin des débats sur le stress au travail et des maux de dos de Bernard Thibault, il y a avait cette poignée d'humains qui chantaient "solidarité" à des touristes incrédules. Hier, ils étaient aussi en jacquerie sur l'Ile de la Jatte ou devant l'Institut Pasteur où ils refont des trottoirs à des heures indues et avec des cadences intenables. Je ne sais, donc, s'ils sont français, mais ils voudraient bien sûrement. J'ai la faiblesse de croire qu'ils le méritent aussi, mais je ne suis pas ministre. Je leur souhaite et puis allez, finissons gaiement j'y crois: depuis hier soir, le travail manuel n'est plus si dénigré... Comme disait Raffarin "il faut redonner une place centrale à l'intelligence de la main".
Demain, vendredi, nous dirons à cette semaine qu'on l'a assez vu et qu'il faut laisser la place...
22:13 | Lien permanent | Commentaires (9)
Humour français...
Qu'est-ce qu'être français ? Bon, tout a été dit depuis 15 jours là-dessus... Hier, évidemment, tout le monde s'est engouffré dans la brèche pour dire que c'est être un gros beauf qui soutient une équipe de platriers et que si on est contre, on est un mauvais français. Bon, ça n'est pas complètement faux (euphémisme...). Apparemment, il y avait 12 millions de bons français pour suivre ce match. On pourrait ajouter qu'il n'y a en face que 14 mauvais français: 10 des 11 titulaires (pas Lloris le gardien, Légion d'honneur comme propose Versac sur facebook), les 3 remplaçants et le coach.
Facebook, justement, revenons y. Pendant le match, je suivais les commentaires qui pleuvaient sur facebook. Ca m'a rappelé que c'est ça, être français: l'humour. Du "je ne veux pas de Raymond au PS" de Benoît Hamon (les politiques et facebook, dans un autre post notamment pour le reportage photo de Jean-Jacques Queyranne avec Laurent Gerra et le Beaujolais Nouveau; deux trucs qui filent mal au crâne...) au "on sera tranquille au ciné pendant la coupe du monde" à "les irlandais veulent faire avec le match comme avec le référendum: rejouer, le résultat est pas bon". Ca fait chaud au coeur. Comme ce matin Libé donnait ses colonnes aux philosophes et qu'ils parlent tous d'identité nationale (bien la peine de faire philo...) donc, j'ai fini sur injonction de Roudinesco (un des deux meilleurs papiers avec celui Zlavoj Zizek) par aller sur le site de Besson et la marrade est là: http://www.debatidentitenationale.fr/ils-s-expriment
J'ai une tendresse pour celui de PPDA qui, même en quelques lignes, laisse l'empreinte de son style leucémique comme disait Desproges. Qu'est-ce qu'on se marre en France...
Demain, on apprendra que l'Europe s'est dotée aujourd'hui d'un Président pour la première fois, mais on s'en fout, il est même pas français.
Le nul.
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