La France, en fait, c'est pas si mal...

Après s'être gondolé et pas seulement à Venise, mais bien partout en France, revenons un instant sur le clip des jeunes UMP. Les jeunes pop'...

Ne tirons pas sur l'ambulance, c'est toujours jubilatoire, mais là, vraiment, c'est bien trop bas... Non, élevons le débat. Enfin, essayons.

Après réflexion, donc, on peut s'estimer heureux d'être en France, ce pays ou Frédéric Lefevbre dessine un coeur avec ses mains, Rachida Dati chante sur "la révolte qui gronde" et Eric Woerth prouve que le sens du groove n'est pas nécessaire pour être ministre du budget. N'y voyez là aucune ironie, aucun cynisme... Les réactions à ce clip m'ont enchanté par leur unanimisme. Pas pour taper sur la majorité gouvernementale, je m'en fous et préfère quand on la matraque pour des choses plus importantes comme les réformes, mais quand même, ça fait du bien. Ca fait du bien parce que le même clip est courant, voir monnaie de singe courante, dans toutes les dictatures mais aussi aux Etats-Unis, en Italie, en Russie, en Autriche, en Pologne ou aux Pays-Bas...

Voir l'indignation des plumes du Figaro et du Point, habituels cire-pompes du pouvoir en France prouvent quand même, qu'on a gardé ici-bas, n'en déplaise à Marie n'Diaye, un sens de la décence en France... Plutôt que de hurler avec les moralistes cul pincés que jamais le Général ou Mendès ne se seraient commis dans ce genre de pantalonnade, on peut se réjouir que certaines bornes paraissent encore bien enracinés. Espérons que cela se concrétisera dans les urnes un de ces quatre...

Demain, nous rigolerons bien en voyant que Gaston Kelman qui donnait des leçons d'antiracisme facile à tous les blancs, avec un livre confondant de connerie "je suis noir et je n'aime pas le manioc", est devenu conseiller spécial... d'Eric Besson. Vi vi vi. C 'est tellement beau que je vous en ferai une belle note. Demain.

Post scriptum: 19H39... Au Grand Journal, Benjamin Lancar, le Président des Jeunes Pop' explique que le message du clip c'est l'engagement car les jeunes ne s'engagent pas. Devedjian dit qu'il le referait, car c'est chouette le karaoké ça amuse les jeunes, c'est ce qu'aurait du comprendre Luc Ferry, qui est en décalage...

Pendant ce temps, Vincent Peillon ne commente pas, refuse de répondre par oui ou non, quand c'est le jeu et que les questions sont complexes. Il a évidemment des défauts, mais quand même, l'a de la moelle, Peillon...

Préparez vos mouchoirs...

Dans un portrait du Nouvel Obs il y a quelques semaines, Jean-Louis Gergorin. Une phrase me revenait en mémoire, obstinée: "je vous jure que j'ai tout perdu, je prends même le métro". L'indécence faite homme, me disais-je. Au milieu des réfugiés politiques, climatiques et des victimes diverses de religion qui pour un mauvais choix de terrain ou un regard de travers perdent vraiment tout, notre intrigant de Clearstream pleure abondamment sa voiture avec chauffeur...

Jean-Louis Gergorin vit non loin de chez moi. Il prend le bus, beaucoup, le 68 pour ne rien vous cacher... Je l'ai souvent croisé. Hier, je l'ai surpris à la sortie du métro. A chaque fois, je perçois le même effroi quand ses yeux croisent les miens. Vu les standards de l'époque, son visage reste dix fois moins connu que celui d'un Bernard Menez, cent fois moins que Victor Lanou. Heureusement pour lui. Car je sens la honte qu'il éprouve à se voir reconnu par un quidam comme moi à la sortie ou à l'intérieur des transports en commun.

Je suis le témoin de sa déchéance totale jusqu'à la coupe surannée de ces costumes. Tout en lui semble s'être figé au faîte de sa gloire, dans son for intérieur... Dérisoire sanction et d'ailleurs je m'en fous de Gergorin, mais en rentrant chez moi je me disais tout de même que j'aimerais que les mêmes micro-drames s'appliquent à Balkany, Longuet, Santini et une foultitude d'autres portés vers des carrières publiques uniquement pour les sucreries du pouvoir, que ce soit les chauffeurs ou les dîners que l'on quitte sans payer...

Demain, il sera grand temps d'aller chercher un sapin, non ?

Le monde de Nemo...

Ce post ne concerne pas le petit poisson rouge. Mais ma nouvelle idole, Philippe Nemo http://www.catallaxia.org/wiki/Philippe_Nemo

60 ans, mèche plaquée à l'eau, normalien et un vrai vrai sniper. Comprenez moi bien, j'étais, ces derniers temps très déçu par la langue de l'ennemie: compassée, policée, polie, craintive et prévisible. Laurence Parisot, niveau poilade est à des années lumières du Baron Seillère. Là, on rigolait, quand Parisot dit "un patron, c'est quelqu'un qui fait des profits, d'accord, mais qui après décide d'être généreux", bon, c'est une Vittel fraise, quoi. Fade.

Arrive Philippe Némo, je vais éteindre le poste. J'apprends qu'il a introduit Hayek en France. Friedrich, pas Salma Hayek, faut demander à François Henri Pinault, aucun rapport, même pas sexuel paraît-il, mais ce blog refuse les gossips donc revenons à Philippe. Alors je lui donne sa chance. A la question "pourquoi le libéralisme est-il un bon système?" il a osé ça: "Humain et moral de ce système, faire en sorte que chacun rende service à autrui… Les entrepreneurs font beaucoup de sacrifices pour satisfaire des besoins".

Voila, ma nouvelle idole, après Alexandre Adler qui expliquait qu'il fallait enfoncer les pauvres dans la fange où ils se complaisent plutôt que dans sortir, le coup du libéralisme par altruisme, c'est énorme. En prolongeant sa logique de défense, les violeurs pourront dire qu'ils ont agi par altruisme: ils voulaient apporter du plaisir sexuel à leurs partenaires et ont même fait des sacrifices, attendre deux heures caché dans un parking. Les cambrioleurs agissent pour pousser les dérobés à renouveler leur intérieur. Vous pouvez continuer ad lib...

Demain, nous continuerons à rigoler avec les jeunes populaires qui nous disent que le vrai risque c'est de ne pas en prendre...

http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-12-10/regionales-regardez-l-ump-degaine-son-lipdub-les-ministres-poussent-la/917/0/403663