Une quarantaine de force pour Royal !

Aujourd'hui, Saint-Nicolas, l'occase est trop belle de parler... de Pimprenelle Royal.

Je vous aurais bien parlé de Timsit d'abord tant j'ai ri à son spectacle. Il y a un rapport avec Royal, en fait. Certains pisse-froids dans la salle se mordaient les lèvres plutôt que de rire. Ce sont les homologues de gauche des bobos droitiers qui s'interdisent de rire chez Bigard ou Gerra, alors qu'ils trouvent ça drôle, au fond. Les deux comiques troupiers évoqués sont surtout beaufs et donc, une blague ça va, mais à la huitième vanne sur Bertrand Delanoé, "Notre Dame de Paris"', on peine à pouffer... Ce qui gêne chez Timsit pour ce certain public, c'est sa -supposée- méchanceté. Evidemment, par rapport à notre personnel politique, Timsit est un croisement génétique d'un Labrador et de Winnie l'Ourson, mais le bon peuple de gôche trouve qu'il va trop loin quand il se moque de nos travers racistes voir, pire, des portugais...

Et bah Pimprenelle/Ségolène qui est le croisement génétique d'une reine maléfique façon le Seigneur des Anneaux pour le caractère et d'une Miss France pour la culture tout en sourire, elle a très bien compris ça. Elle tance tout le monde, crache des flammes sur sa -supposée (si elle est socialiste je suis curé)- famille politique et après, elle critique la dureté du monde politique.

Ce matin, alors que le Téléthon peinait à récolter les 100 millions d'euros et que la Normandie nous apporte une nouvelle Miss, Ségo a pris Bayrou de court en proposant une alliance dont personne ne veut. Elle aime bien dire qu'elle vient dîner quand on ne l'invite pas. Elle a déjà fait le coup à Dijon et Vincent Peillon a dû réviser ses thèses sur l'abaissement national (très juste expression cela dit) pour dire que ce mouvement de plongée inclut la pintade picto-charentaise. Là, c'est Bayrou, donc, qui va devoir composer pendant son discours de clôture (qui l'écrit lui même, LUI) pour répondre à la proposition qui lui a été faite de laisser 5 strapontins sur sa liste pour les petits hommes orange. Autant dire un suicide politique (mauvaise année pour le orange?). Corinne Lepage l'a bien compris et elle a aboyé sur la Madone qui a déjà répliqué qu'elle ne comprenait pas pourquoi tant de haine...

C'est terrible ce besoin d'exister sans comprendre qu'elle n'a aucune légitimité POLITIQUE. Dans Libé vendredi, le portrait était édifiant. On voyait l'ex Mme Hollande dans une voiture électrique verte, toute contente de faire ses expériences en vue de 2012 ou 2017 ou 2022, la haine des autres conserve... Elle a autour d'elle une petite secte d'illuminées (désolé, mais ce sont des femmes...) comme Bouchet-Petersen ou Françoise Degois qui phosphorent tels les Shadocks pour trouver des idées de Happening et exister, surtout exister...  A Dijon, elle est venue pour dire qu'elle était là. Il s'agissait d'un colloque sur l'éducation, mais des idées sur le sujet, à part le pass contraception, elle n'en a pas. Pas grave. Pareil pour Bayrou, elle lui donne ses 5 places sans dire comment elle envisage de dégager une ligne politique avec ce monsieur qui aimait à bosser avec Carignon et Longuet. La piquée du bocage n'est pas à une contradiction près: elle prône une politique de justice sociale, de gauche, écologique et le tout sans toucher aux impôts. Forcément, c'est pas très populaire les impôts... Prendre les gens pour des cons à ce point, ça force le respect.

Pas de chance pour elle, nous ne sommes pas aux Etats-Unis. Là-bas, les mémoires de Sarah Palin, son homologue yankee (même plastique, même rigueur morale, même vide intellectuel sidérant) se sont vendues à plus d'un million d'exemplaires et elle est en train de conquérir l'Amérique profonde, celle qui ne veut pas d'un noir qui se prosterne devant un japonais comme président. Chez nous, son opus Femme Debout (non mais rien que le titre...) s'est écoulé plus mal que les mémoires de Jacky Sardou et elle ne remplit plus les salles, mais elle continue à avancer, pathétique gourou de sous-préfecture. Ségolène, c'est Rael qui fait la tournée de trop...

Sauf que, et c'est là où il y a un sauf qui peut. Elle ne convainc personne, mais amuse tout le monde et les caméras la suivent avec le même voyeurisme morbide que les ex lofteurs. Résultat, le débat d'idées de reconstruction patine autant que celui sur l'identité nationale. Reste un espoir: j'ai vu que nos copains italiens s'étaient révoltés. Vent debout contre ce répugnant dirigeant, ils ont lancé un appel Internet et se sont retrouvés par centaines de milliers pour demander le "No Berlusconi Day". En France, l'initiative voulait faire la même chose pour Sarkozy. Inutile, de toute façon, il se tait de lui même, maintenant, quand il sent le vent du boulet (pas souvent quand même). Pour Ségo, en revanche, la mesure serait salutaire. Une quarantaine. Quarante jours où l'on entendrait pas ses élucubrations débilisantes... A t'on besoin de l'apport de Royal ? Non, ces idées neuves ne sont pas justes et ses idées justes ne sont pas neuves. Amis journalistes, soyez sympa foutez nous la paix avec Gogolène, si vous avez besoin de votre ration de conneries suivez Morano, Estrosi ou Manuel Valls...

Demain, apaisés, nous réfléchirons à la France de demain, celle où l'histoire sera optionnelle et nous demanderons si ce n'est pas une ruse de Chatel pour faire en sorte que les lycéens évitent d'apprendre ce que fut la résistance avec son programme du CNR que nabot Léon détricote jour après jour depuis près de trois ans...

 

Harpagon 1 / Aragon 0

De retour de Marseille, je suis effaré en parcourant les journaux que j'avais un peu délaissé (on survit, en fait) de certains comportements. Comment voulez-vous moralisez le capitalisme après ?

L'or flambe et contrairement aux bananes, ça n'est pas bon. Voir nos concitoyens se ruer sur les Cités d'Or (outre que c'est une ineptie financière), consacre l'éternel recommencement depuis le veau du même métal. C'était bien la peine de décapiter le gros Capet, d'écrire des déclarations, des chartes, de se séparer des soutanes, des kippas et autres nikabs, tout ça pour se ruer vers l'Or comme des vulgaires rednecks. Ainsi, ce week-end, j'ai dîné avec quelqu'un qui me montrait son Blackberry grâce auquel il peut suivre en direct le cours du lingot. Bon...

Ensuite, heureusement, j'ai passé trois jours avec des directeurs d'ESAT, des établissements pour travailleurs handicapés. Je dis directeur car ce sont aux 3/4 des hommes. Ils sont diplômés en diable, bossent comme des ânes, le stress au travail ils me diraient qu'il y a des LOL qui se perdent, mais ils ne parlent pas comme ça. Des responsabilités par dessus la tête et le besoin de lutter au quotidien avec des bureaucrates bornés qui ne voient pas la différence entre un schizophrène et un aveugle... Ils sont payés selon des barèmes de conventions collectives, gagnent correctement leur vie, sans excès (en fin de carrière ils gagnent moins qu'un jeune remplisseur de tableur Excel et powerpoint), n'ont pas de bonus mais font des heures sup'. On a planché sur économie sociale, solidaire, rapport à l'argent et l'espace de 2/3 jours, je commençais à voir poindre l'altercapitalisme.

Ce matin, je suis retombé sur terre, Baudoin Prot, le directeur général de la BNP exposait avec un cynisme inébranlable pourquoi il licenciait 750 personnes quand 300 pékins allaient se partager plus d'un milliard de bonus "pour rester compétitifs", CQFD. D'ailleurs, il paraît que les américains veulent s'implanter chez nous pour ça: la qualité de vie, le système social et maintenant la solidité de nos banques.... Finalement, je me dis qu'il est dans son rôle et qu'avec son compère Pébereau qui dort à Bercy, qu'attendre d'autre?

Mais j'ai lu ensuite une nouvelle VRAIMENT accablante. La fille de Liliane Bettencourt a saisi le juge des tutelles pour foutre sa mère sous bonne garde. Sa mère, grande mécène de la culture a déjà cédé le jus de fruit de l'Oréal a sa fille qui règne donc sans jamais avoir eu à bouger ses fesses sur plusieurs dizaines de milliards de dollars. Mais la fille n'a pas digéré que sa mère donne un milliard sur 25 ans à François Marie Bannier qui l'a sans doute claqué en régalant plein de monde... Evidemment 1 milliard mon bon monsieur ça fait des sous, mais des sous virtuels, moins que ce qu'elle gagne en intérêt chaque année... Ca ne fait rien, virtuellement on veut une plus grosse cassette, on aura pas le temps en 1000 vies d'en dépenser la moitié, mais ça ne fait rien, c'est à moi et pour ça je suis prêt à assigner ma mère à résidence avec un bracelet électronique et lui interdire l'accès à ses comptes. Ca m'a franchement miné, j'en viendrais presque à vouloir ressortir des tables ce fameux "tu respectera ton père et ta mère", surtout à l'heure où ils n'auront plus le droit de nous foutre des fessées...

Demain, je vous dirais si Timsit a réussi à inverser la tendance...

La musique adoucit-elle les moeurs ?

Hier colloque sur l'insertion des personnes handicapées via le travail protégé. Economistes, philosophes, expériences italiennes et canadiennes, nous sommes entre gens sérieux. Ca glose éthique, convoque les grands principes de droit, morale et autres...

Prenez la même assistance de sachants, vous la mettez face à une dégustation de whisky et un concert de cornemuse... Les décibels montèrent. Arrivés au resto avec une délégation d'une cinquantaine, nous avions emporté dans notre bus le joueur de cornemuse. Il y avait d'autres cliens dans le restaurant et qu'ils recoivent ici, sincèrement, mes excuses. "A gentleman is a man who can play the bag pipe and who does not", il n'était manifestement pas un gentleman... Ca j'aurais pu m'en douter seul après qu'il a tenu à prouver à une assistance circonspecte la véracité des légendes urbaines sur le kilt...

En rentrant, Taddei, faisait un débat sur l'avenir du porno. J'ai éteint et repris les Taiseux, de Jean-Louis Ezine. Le silence a parfois du bon même s'il ne rapporte pas un kopeck (dommage vu le prix de l'or, aujourd'hui).

Demain, nous verrons si nous avons survécu à une soirée dans un complexe hôtelier que l'on nomme le world Trade Center, après hier je suis un brin inquiet....