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27/08/2011

Plagier n'est pas jouer

 

28 carton rouge donne par un arbitre 180240.jpgQuand j’ai entendu les accusations de plagiait à l’encontre de Macé-Scaron, je n’ai pas voulu y croire. J’avais lu ce livre et la pauvreté stylistique la disputant à l’ennui infini de la narration, je ne pouvais pas décemment accepter que l’auteur ait pu se faire aider pour arriver à ce navet.

Dans la foulée, seconde incompréhension : alors que l’auteur, merdeux, reconnaissant « une connerie », on volait à son secours. Quasi contre son gré en somme, et avec la manière. Voilà donc que notre éditocrate (Marianne, RTL, France Culture, I Télé, le Grand Journal) était défendu vaillamment par Bruno Roger Petit dans un article confondant de bêtise, d’approximations et de mauvaise foi éhontée. Le tout était de réhabiliter rapidement l’auteur de Ticket d’entrée en rappelant qu’il est un écrivain, un vrai. L’article est là : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/185647;comment-demonter-l-accusation-de-plagiat-contre-mace-scaron-en-une-lecon.html

L’auteur du billet nous rappelle que Montaigne (JMS a commis un livre sur Montaigne) lui-même empruntait à Plutarque. Sous titré « et vous les nuls qui attaquez Joseph, vous êtes incultes et confondez plagier et emprunter ». Bon, mon cher Bruno, moi aussi (mais l’avez-vous lu ?) j’ai lu Palimpsestes de Genette et je sais que depuis la Bible les livres empruntent les uns aux autres. Mais pour les magnifier. Clin d’œil, trame de fond, astuces formelles, narratives ou autre… Un livre sans « A » évoquerait l’absence de « e » dans la Disparition de Pérec, ce serait une boutade pas un plagiat. Même quand un cuistre comme Emmanuel Pierrat écrit « longtemps je me suis couché en after » c’est simplement une galéjade, l’auteur ne prétend pas imiter Proust… Tout est du même tonneau argumentatif made in China. Il paraît que son défenseur est un grand chroniqueur politique. Renseignements pris sur Internet on le sait impertinent car il jete ses fiches à la fin du journal de Télématin ou parce qu'il critique la ligne de Teknikart au point d'en être licencié. Ce point me le rendrait presque sympathique mais cela signifie malheureusement qu'il avait auparavant désiré y rentrer donc bon...

Un autre papier lu également sur la toile car les échos s'y répandent avec plus de force, montre que JMS a également repompé Mc Inerney. Ca devient inquiétant car le niveau de ces copiages montent et son livre reste aussi nul. C'est donc qu'en plus de ne pas savoir écrire, le beau garçon ne sait pas lire non plus. C'est inquiétant pour le métier qu'il a choisi, mais compréhensible vu ce que son emploi du temps télégénique et bodybuilding relationnel comme physique, ne lui laisse guère le loisir de se livrer à ces activités intellectuelles viles.

La morale ou l'absence de, c'est selon, c'est que même dans la rubrique fait divers, la presse littéraire n'est plus au niveau: tout n'y est question que de postures, de clans et de qui défend par qui par intérêt ou conviction. On questionne la méthode, le pourquoi et s'interroge gravement sur la possibilité de rendre son prix la Coupole. La question est évidemment là... Mais la centrale: que vaut une oeuvre, une production ou un rien n'est jamais abordé dans cette histoire, tout ce que l'on sait du livre à part sa récompense à la con, ce sont ses ventes. Ticket d'entrée et tickets de caisse en somme...

Demain, nous essaierons de reparler d'oeuvre, pourquoi pas de l'enfance de Gorki, mais lire n'est pas chose aisée dans la toufeur sarde, prévoir deux ou trois jours...

23/08/2011

Faire payer les riches : la querelle des Tartuffe et des Tartarin

200px-Tartuffe.jpgHa ! La belle pièce de rentrée qui s'est invitée pendant l'été, sous couvert d'ultime soubresaut de la crise financière : la bataille de l'impôt des riches.

Comme souvent avec les succès populaires en France, il s'agit d'une adaptation d'une pièce à succès aux Etats-Unis. Là-bas, l'acteur Oscarisé sur le terrain de la finance, Warren Buffet, brillait dans son plus beau rôle : une tribune à destination de Barrack Obama, "Taxez moi". Superbe, plein de puissance, de conviction, presque de rage, Buffet mérite sa statuette pour avoir sincèrement fait vaciller les critiques. Il a montré qu'un homme possédant un million de costumes ne pouvant toujours qu'en porter un en même temps, si l'on voulait lui laisser de quoi se changer, on pouvait tout de de même lui en reprendre quelques uns pour les donner aux nécessiteux.

En France, c'est le casting qui pêche. Pierre Bergé voulait le rôle, mais on le trouvait trop vieux. Alors, on a pris Maurice Lévy à l'essai. Mais Lévy en a tant fait dans le genre Harpagon que le tout ne prend pas : "Il faut nous taxer ! Mais juste un peu. Et juste un an. Et avec beaucoup de contreparties"... C'est pas crédible. Un autre second rôle s'est mis à brailler, Geoffroy Roux de Bézieux. Le PDG de Virgin Mobil est quelque part entre Bernard Ménez et Jean Lefevbre, un second rôle talentueux au fond, mais si peu convaincu par le système qu'il se cantonne volontairement dans des bouffonneries. Là, il explique que les riches ont une responsabilité citoyenne, mais en s'étant goinfré avec des méthodes si peu éthiques dans les délocalisations que même Escobar en eût été gêné.

Du coup, tous les autres acteurs de premier plan qui auraient été légitimes, les Arnault, les Pinault, ont expliqué qu'ils ne sentaient pas le script. Alors, on a fait ce truc très français, un remake vaudeville. Une espèce de "taxe moi si tu peux". D'un côté, Baroin, Pécresse et Fillon font un trio très plan plan avec des répliques mollasses "on va y aller, mais sans toucher aux niches, sans froisser les restaurateurs, sans vexer les patrons". Bon, c'est mou et si Tartuffe qu'on s'ennuie. On attend que le camp d'en face nous réveille. Montebourg et Mélenchon contre attaquent et nous sommes victimes de nos préjugés sur ces acteurs : ils apparaissent tant comme des Tartarins que nous n'écoutons plus le texte. C'est dommage. Montebourg, notamment, fait mouche en rappelant un rapport de hauts fonctionnaires de 2010 soulignant que sans les cadeaux fiscaux décrétés depuis 2002, la France serait à 3% de déficit. 2002, étonnant, non ?

Demain, nous laisserons Tartuffe et Tartarin pour pâtes aux truffes et tarte tatin... Demain, que la Rhur ose ou que la Sarre daigne....

20/08/2011

Grèves dans le sport pro : extension du domaine de l'indécence contemporraine...

capitaliste-234x300.jpgLes cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît. Pourquoi le sport ferait-il exception ? "Au fond, le sport c'est quand même une belle saloperie fasciste" écrit Laurent Binet dans HHHH (Grasset). Fasciste, peut être, mais aujourd'hui que l'on a -un peu- remisé ces idéologies au placard, le sport est quand même une belle saloperie capitaliste. La lecture de l'actualité sportive a quelque chose de vomitif. Même plus irritant, dérangeant, outrageant, non proprement vomitif à regarder tous ces nababs débiles patauger dans leurs dettes sans plus pouvoir demander à des états mécènes de continuer à dépenser à fonds perdus.

La fête est finie et personne ne veut l'admettre, alors on fait payer la note à la communauté même si elle a, pour la pratique sportive, la même passion que feu Churchill. Quand on y songe, à travers l'Europe, l'industrie sportive emploie quoi ? Quelques dizaines de milliers de personnes ? Et encore. Je parle de l'industrie, pas des gens qui font du sport. 

Que des sportifs soient professionnels, cela peut se défendre. Mais salariés au point de devenir rentiers, il y a un bug. Ils ne sont pourtant responsables de rien, n'ont pas pris les risques économiques autour de cette industrie ; d'autres l'ont fait pour eux. Des agents, du milieu, des connaissances, des margoulins, des petites frappes et des marlous... Ce milieu est le plus vérolé qui soit. Alors que les saisons de football reprennent dans une Europe désargentée, comment ne pas s'arrêter sur les montants des déficits: 2 milliards pour la Liga espagnole de football, 3 milliards pour la premiere League anglaise. Rapporté au nombre de personnes concernées, les dettes grecques, italiennes, même américaines ou japonaises, c'est peanuts.

La réalité, évidente, c'est que le modèle économique du sport de haut niveau imite celui de la grenouille de la Fontaine, mais elle gonfle en même temps qu'elle se rend curieusement indispensable. Nababs en mal de frisson pour la soutenir à bout de bras, politiques en mal de popularité, de projet de société depuis la mort des églises qui se rabattent sur cet opium du peuple cheap, médias en mal d'imagination et en besoin de "contenu". Du temps du pain et des jeux narré par Paul Veyne, l'empereur investissait moins à perte pour faire venir quelques nubiles qui testaient le tranchant des griffes léonines. 

Ou sont-ils, les chefs politiques pour siffler la fin de la partie quand les grèves de joueurs surpayés commencent. Que ce soit du foot en Espagne http://www.lequipe.fr/Football/breves2011/20110819_152625... 

ou du basket aux Etats-Unis, http://www.lefigaro.fr/autres-sports/2011/08/19/02021-201...

A lire l'article sur l'Espagne, le politique accorde une remise fiscale de 50% aux clubs surendettés pour continuer à payer 100 000 euros par mois des mecs qui cirent le banc ? Quand ce n'est pas le pouvoir espagnol qui annulent simplement les dettes du Real. En face, les joueurs hurlent qu'on les dépècent. Ils n'ont plus de quoi faire le plein de leur 8ème Mazerati... Les patrons crient à la mort. On laisse sans peine les dettes courir car il faut bien que le peuple s'occupe, sinon il casse tout dans les rues. Vous verrez que le ministre des sports espagnol d'un côté et Obama de l'autre vont s'y mettre. Alors que partout on parle d'austérité, une enclave résiste encore et toujours, mais la potion magique de ces irréductibles a un goût de rendu... 

Des grèves illégitimes j'en connais assez peu, contrairement à tous les connards qui commettent l'abus de langage de parler de "prise d'otage" pour demander de conserver les acquis sociaux, mais celles-ci dépasse les bornes... Quand on voit ces millionnaires parler d'exploitation, il y a vraiment des révolutions qui se perdent...

Demain, nous parlerons d'"une société sans école" d'Ivan Illich, parce que c'est aussi cela, le mois d'août à Paris...