10/10/2010
De la limite du Label...
Dimanche, quand on ne peut plus aller courir parce qu'on a péché par excès de zèle et se retrouve sur le flanc, je me suis dit que j'allais en profiter pour aller voir le dernier Woody. A reculons. Déjà, nous sommes dimanche et je ne l'avais toujours pas vu alors que depuis des années, j'y vais le jour de la sortie comme on va à la messe... Là, je ne le sentais pas et j'eusse du me conforter à ma première impression...
Bien joué, bien écrit, quelques répliques. Evidemment, tant de talent ne peut pas tout planter. C'est comme les mauvais Sagan qui ne sauraient sombrer dans le médiocre; pour autant, ce n'est pas bon. Ca se laisse regarder comme une tisane se laisse boire quand il pleut. C'est mou, c'est lent et c'est inachevé: ça fait beaucoup pour un même film. Evidemment, ça ne remet pas en cause mon admiration pour le réalisateur de Zelig, Manathan et récemment Match Point, mais celui-là, on peut faire l'impasse...
Alors, heureusement, il nous reste des livres que l'on peut apprécier au soleil, en plus. La femme est l'avenir de l'homme et quand je lis Cécile Guilbert ou Maylis de Kerangal, j'ai quelques raisons de croire qu'elle peut être celui de la littérature. Alors, un label Livre Inter, une jeune auteur, je fonçais... Dans le mur. Chloé Korman est normalienne et on le sent; son roman est une dissertation de 300 pages bien ourlées. L'intrigue se déroule sur trois générations, explore différentes classes sociales et promet quelques explorations politiques de haut vols. Ca fait beaucoup de promesses qui n'engagent que ceux qui le lise. Et la déception est à la hauteur de l'attente suscitée par les excellents 10 premières pages qui posent les fondations du roman. Pour le reste, tout n'est que procrastination et ennui profond. Comme pour Woody, eu égard aux 10 premières pages, je lui redonnerai sa chance pour le second, mais cette fois, je le feuilleterai avant...
Demain, nous reviendrons sur un très très grand livre qui a inversé cette déveine "le vol de l'histoire" de Jack Goody où comment la domination européenne est le plus grand exemple de storytelling jamais fait...
13:42 | Lien permanent | Commentaires (2)
08/10/2010
Pour rire de tout, allez voir Gaspard Proust !
Les nazis ont fait quelques erreurs. Non, pas sur les idées. Bon, certaines étaient un peu limites. Mais sur la stratégie ! Attaquez la Pologne au lieu de la Suisse c'est vivre en face de la banque centrale et braquer un Kebab....
Bienvenue chez les cht'is c'est 20 millions d'entrées, autant que de victimes du stalinisme; au moins à l'est la lobotomisation était gratuite.
On dit que les juifs sont malins, ils ont quand même choisi la seule terre arabe dépourvue de pétrole.
Mais, sans la colonisation, tous ces pays sous-développés n'auraient pas pris conscience de leurs ressources naturelles...
Et enfin, la première phrase du spectacle "je suis peut être pas Claude François, mais moi au moins je sais me servir d'un sèche cheveux"...
Tout est à l'avenant, grinçant, flirtant avec jubilation sur le mauvais goût, la mauvaise conscience, les femmes, les handicapés, les beaufs, les gens de gauche, les journalistes de Télérama, les pages roses du Figaro, Proust est un vrai sniper : il n'a aucune cause à défendre...
Je m'en voudrais de faire trop long, je trahirai le propos, mais ces quelques souvenirs que j'extirpe de ma mémoire ne sont pas forcément les plus puissantes saillies... Je cherchais désespérement quelqu'un qui s'affranchisse des codes mainstream (Elie Semoun) où qui ne joue pas avec ça pour sa starisation (Guillon, Porte) ou ne se cache pas derrière des marionnettes. Je n'en trouvais pas, un peu Timsit, mais 100% Proust qui d'ailleurs quitte la scène alors qu'on l'applaudit encore. Il ne reviendra pas, bien d'accord avec Desproges que les rappels sont ridicules: on a jamais bu un plombier revenir donner un petit coup de clé de 12 après avoir réparer une fuite...
Voilà, il faut en profiter, c'est du grandiose, du brutal, c'est fin, c'est fait, c'est tout et c'est en octobre vers la Place de Clichy...
08:04 | Lien permanent | Commentaires (6)
07/10/2010
Ouverture : on ferme ! Mais, et si on n'avait jamais ouvert ?
Ce matin, les journaux révèlent que Kouchner a donné sa lettre de démission en août dernier, se plaignant des "humiliations répétées de la part de conseillers". Il a donc mis plus de trois ans à réaliser qu'il n'était pas en charge des affaires étrangères, tâche qui était dévolue à Levitte, Guéant et Sarkoz lui même.
A priori, en octobre, le tiers mondiste deux tiers mondain devrait partir, ainsi sans doute que Fadela Amara. Resteront donc au gouvernement (je m'avance là) Jean-Marie Bockel et Eric Besson, le Ganelon ultime est inoxydable.
Alors, comme disait Beigbeder, l'amour dure trois ans et l'ouverture aussi. Le temps, comme vous expliqueront les neurobiologistes de laisser le couple s'approcher, se séduire, s'accoupler et s'assurer que leur enfant est viable. C'est là où le parallèle casse: l'enfant ne fut jamais viable.
J'imagine donc que dans les rangs de la droite populaire, ce sera la jubilation, la preuve que la culture hors sol ne fonctionne pas. Ils n'ont pas tort, je ne voudrais pas de personnalité d'une droite modérée dans un gouvernement de gauche, façon Jupé, ou le brillant Bruno le Maire... Mais ils ont également tort, car la plupart des personnalités d'ouverture sont en réalité des hommes de droite.
Martin Hirsch et dans une moindre mesure, Fadela Amara, font exception: ils sont des dirigeants associatifs avant d'être politique. N'importe qui ayant exercé des responsabilités associatives vous le dira: quand on peut agir, il faut y aller. Amara, il lui reste Lisieux ou une autre circonscription pour pleurer car elle fut roulée dans la farine: caution beur d'un gouvernement douteux, peu à l'aise avec les thématiques de banlieue, on la prie de fermer sa gueule depuis 3 ans en profitant d'un appart de fonction et de sa bagnole. Et elle le fait en bafouant l'éthique et abritant sa famille. Triste.
Hirsch, lui, et je n'en démords pas, a réussi: RSA bien doté, statut des compagnons d'Emmaüs, dotation autonomie jeunes trop faible certes, mais existante... Et il s'est barré dès qu'il n'avait plus rien à faire là.
Quand aux 3 politiques, rappelons quelques vérités. Bockel s'inspire de Blair, il a donc toujours été centre droit et d'un point de vue sécuritaire, il s'inspire plutôt de Pasqua donc le poing levé, chez lui, c'est pour s'abattre sur un type qui refuse de parler...
Kouchner ? French doctor, créateur de MSF, certes... Ministre sous Jospin, d'accord. Mais Kouchner qui a voté Barre en 1981 (Rantanplan a mis 7 ans à comprendre qu'il fallait miser Mitterrand), a bossé pour Total en Birmanie, a monté BK conseil avec des recos bidons à 700 000 euros pour des dictateurs africains. Quand on aime l'argent à ce point, faisant fi de toute considération morale, difficile de prétendre être de la ligné de Blum et même Mendès....
Il y aussi Migaud, à la tête de la Cour des Comptes. Grand socialiste celui-là: nommé à la tête de la Cour, son premier rapport prône le gel des salaires des fonctionnaires les 3 prochaines années... Debout la gauche.
Enfin, Besson. Certains rappellent qu'il s'excitait sur le programme économique de Sarkozy juste avant la présidentielle... D'accord, mais rappelons en une belle sur Iago. Il aime tellement l'argent qu'en plus de ses mandats de députés, il a dirigé des fondations: FACE, montée par Martine Aubry mais surtout la fondation Vivendi Universal... Celle-là même qui était présidée par Jean-Marie Messier, ex-dircab' de Balladur et incarnation de ce que la ploutocratie a de pire chez nous. Eric Janus Besson plongeait donc avidement ses mains dans les affaires et voudrait faire croire en 2007 qu'il fut toujours de gauche, qu'il est un scalp pris à un PS dépassé...
Le PS n'a pas à pleurer de ces départs, pas plus qu'il ne devra le faire si jamais Jack Lang s'en allait. Je reconnaîtrai le talent de conquistador de Nabot Léon le jour où il ira chercher Badinter... Je peux donc dormir tranquille...
Demain, nous aurons sans doute encore des crampes aux zygomatiques car ce soir, c'est Gaspard Proust...
07:36 | Lien permanent | Commentaires (3)