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29/08/2010

40 ans après les MILF ont plus la côte que le MLF...

1455feministe.png Il y a 40 ans, elles avaient fière allure, défilaient par milliers et refusaient de faire la vaisselle... Patrick Juvet s'en offusquait dans son cultissime "ou sont les femmes?". Curieusement, on imagine pas Christophe Maé ou n'importe quel autre chanteur à l'eau de rose reprendre ce genre d'hymne. 

Jeudi, les héritières se sont regroupées au Trocadéro. Elles étaient une centaine à hurler "un homme sur deux est une femme" (un peu plus, même, en fait) "il y a plus inconnu que le soldat, sa femme" et autres "l'Adam dure depuis trop longtemps". Spectacle un brin pathétique qui a dû réjouir tous les néos machos de l'époque. 

Il y a 40 ans, les machos fumaient comme des pompiers et récusaient le droit aux femmes de s'asseoir à table où l'on parlait de choses importantes. Heureusement, des Simone de Beauvoir, Babeth Badinter ou Benoite Groult ont en partie remédié à ces problèmes. Les filles d'aujourd'hui leur doivent beaucoup, c'est sans doute le principal héritage de 68, d'ailleurs et c'est tant mieux. 

Mais les cancers idéologiques reviennent souvent après avoir muté: de même qu'on trouve des néos racistes et des néos antisémites plus malins que Drumond, on trouve des néo machos vomitifs. Au moins peut on reconnaître à un Eric Zemmour d'être un bon macho à l'ancienne. Son livre "le premier sexe" est de ce point de vue un modèle du genre. Hilarant. L'imbécilité la dispute à chaque page à une ignorance crasse et un humour beauf. L'équivalent d'un David Douillet, d'un Bernard Laporte ou d'un Bigard, assez simple à combattre.

En revanche, l'affadissement du mouvement féministe avec des têtes de gondoles déprimantes comme Isabelle Alonso ou Antoinette Fouques quand il faut laisser parler la géniale Caroline Fourest, est inquiétante face à l'émergence de ces nouveaux machos.

Plus malins que leurs aînés, ils évitent les clichés domestiques (y a des bonnes pour ça) et convient les femmes à leur table... Mais derrière, on réalise qu'ils restent entre eux pour parler de choses sérieuses, considère qu'Aubry bah, on peut rien lui confier de sérieux car c'est une gonzesse et que l'empyrée féminin, c'est le porno. Vous les entendrez toujours louer les effeuilleuses ou autres comme des femmes qui assument sans complexe leur beauté pour mieux les y cantonner... On retrouve là-dedans un pithécanthrope comme Emery Doligé (http://mry.blogs.com/ si vous voulez savoir comment vit le monde sans cerveau et ravi de son phallus...) ou l'imbuvable David Abiker et ses histoires de bites... Ils vomissent le MLF et rêvent de MILF avec des émois adolescents. C'est aussi les pseudos-romantiques à la Nicolas Rey ou son pendant politique le priape Bernard Kouchner, ou certains journalistes façon Christophe Barbier ou Yves Calvi. Il suffit de voir les émissions de débats ou les mecs débattent entre mecs de l'avenir des retraites, la reprise économique ou la politique de santé en imaginant pas qu'une gonzesse puisse avoir voix au chapitre...  

Heureusement, ces blaireaux n'empêcheront pas certains changements et sur ce, je vous laisse pour écouter Aubry clore l'université d'été du PS avec un discours d'Homme d'Etat...

Edit 12H08: Martine envoi du lourd ! Et elle cite Yourcenar sur les anciens, et Marie n Diaye... Et avec un discours curieusement à gauche pour des socialistes... Merci Martine, en 2012, j'espère un nouveau tome de la Saga de l'enfance, "Martine à l'Elysée" après les conneries du Petit Nicolas....

27/08/2010

Le roman Français va bien, merci pour lui....

arton539.jpgLa phrase de Stendhal n'a pas pris une ride "la politique dans un roman, c'est comme un coup de pistolet au milieu d'un concert". Souvent, les aspirants politiciens qui se piquent d'écriture truffent leurs romans de considérations politiques vibrantes d'incompétences, mais peu leur importe. Chez Larher, la politique dans le roman c'est un coup de pistolet. Tout court. Une détonation de starter dès le départ du livre qui s'avale comme un 800 mètres, à fond tout du long et en une longue foulée de lecture...

Le pitch ? Quel intérêt le pitch, est-ce qu'on résume La Recherche par "le petit Marcel veut devenir écrivain" ? Mais non... Là, Lépopold côtoie les révoltés et les cyniques, les damnés de la terre et les âmes damnées dans un vaste n'importe quoi laborantin diurne et un pandémonium nocturne des plus réussis.

L'auteur, ce qui ne gâte rien, a le souci de ne jamais ennuyer son lecteur. L'écriture cursive prend tout de même le temps des détours par des images osées mais toujours réussies ("elle était belle comme une augmentation de salaire", "ça va, comme un genou après une arthroscopie"...). 300 pages qui s'avalent comme un tiramisu et sans faire grossir, que demande le peuple ?

Quel sera le destin d'un livre parmi les 700 de la rentrée, d'un premier roman parmi les 80 et des brouettes? D'un premier roman français qui parle de politique avec causticité, justesse et grincements ? Si vous ne lisez pas de romans, passez votre chemin, mais si vous cherchez une fiction pour oublier les intolérables remugles de l'actualité, lisez "qu'avez vous fait de moi?" !

Demain, nous nous féliciterons que l'université d'été du PS soit en direct sur Internet, ce qui est un progrès pour Internet, pas forcément pour l'avancée des débats...

25/08/2010

Robert Mouchabeuf quitte le PS !!!!!!

debuter-immersion-touchersol.jpgA côté des anecdotiques catastrophes au Pakistan, en Chine, ou les 33 morts dont 6 députés (!) à Mogadiscsio, à côté de ces restes du monde pré-machés donc, l'info de ce début de semaine n'aura échappé à personne: l'Auvergnat rend sa carte de l'UMP.

Qui ça ? Amine Benalia-Brouch. Vous voyez pas ? Moi non plus. Personne d'ailleurs, fors ses potes et entourage. Mais si, "le militant raillé par Hortefeux". Ha, oui, c'est vrai...

Vous me direz, et vous aurez 1000 fois raison, on s'en fout. Oui, sauf que l'info a été repris par tous les médias, radios, journaux, télés. On l'a joint par téléphone en le privant d'identité car tous l'ignore, il est "l'Auvergnat de la dernière université UMP", rendu anonyme comme n'importe quel participant à de la télé-réalité.

En soi, qu'il quitte l'UMP, je le comprends. Enfin, non: je me demande pourquoi il y est rentré en tant qu'Auvergnat. Comme disait Coluche, un arabe qui vote Sarkozy c'est un crocodile qui rentre dans une maroquinerie... Mais que les journalistes en fasse un scoop relève bien l'Etat de surenchère de poubelle dans laquelle la presse se trouve depuis le "discours de Grenoble". Le Monde, notre caution de sérieux ouvre son article sur le sécuritaire en parlant d'un "symbole"... Mais dirait-on que le départ de Robert Mouchabeuf du PS est le symbole de l'exaspération de la base ?

Les faits se suffisent pourtant à eux mêmes. Démantèlement de camps, femmes d'un côté, hommes de l'autre. Proposition de déchéance de nationalité pour ceux qui l'on récemment acquise... Récemment ? Je suppose que c'est une proposition du MEDEF calqué sur les CDI en entreprises, tu as une période d'essai qui est reconduite et pendant ce temps là on peut te virer sans motif... Beurk.

Et plutôt que de fouiller ça profond, d'appeler des constitutionnalistes, des juristes et des historiens, la presse veut prouver l'échec du modèle Sarko par la défection de Robert tout le monde, ou Aziz tout le monde pour être plus touche pas à mon pote mood... Vraiment, là, les canards touchent le fond (les castors descendent parfois sous l'eau mais pas tout en bas...)

D'ailleurs, hier matin, 4 pages dans Libé sur "les chrétiens sont pas contents" et d'ailleurs Fillon qui est très chrétien se tait, donc il perd le vote catho. Je veux bien pleurer la mort de la presse écrite après, mais certains matins, ça ne m'étonne qu'à moitié...

Demain, nous célébrerons l'anniversaire de la déclaration des droits de l'homme en écoutant le chant des partisans avec du vin de France, un grand couscous, des pâtes, des tapas et de la vodka pour faire passer...