26/07/2010
Baiser plus pour hypotendre moins...
Je m'excuse d'emblée pour ce titre qui a dû choquer le couvent des Ursulines, abonné à ce blog.
Les creux de l'actu, fatalement, poussent à réfléchir aux creux des reins. Pas besoin d'avoir deux Masters en sémiologie de la presse pour voir que lorsque les températures montent, le niveau d'info baisse et on fait tout pour rendre sexy le sérieux. Exception faite pour l'affaire Woerth-Bettencourt, mais je crois que la réponse est dans la question...
Donc, pourquoi ce titre, parce que le ministre de la santé brésilien s'est alarmé de l'explosion d'hypertension dans son pays... Au Brésil, ils ont du pétrole, mais ils ont aussi des idées pour prévenir plutôt que guérir: en plus des 5 fruits et légumes par jour (au Brésil, c'est plus simple, ils t'entourent littéralement) le ministre propose de forniquer 5 fois par jour... Une mesure salutaire qui coûterait peu, dit-il. C'est faux.
1/ Pour les jeunes, cet objectif est envisageable, mais le temps qu'ils et elles se trouvent régulièrement, ils vont perdre un temps précieux et donc, cela risque de faire grimper le chômage... Pour ceux qui s'attraperont plus vite, tous les spécialistes des jeunes comme Marcel Rufo ou Edvige Antier vous le diront, c'est à cause de l'alcoolisme qu'on se perd dans le sexe pré-marital, et ça coûtera cher en cirrhose..
2/ Pour les quadras (donc exclus des jeunes, Castor fasciste...) il y a des choses plus urgentes à faire, comme devenir grand chef, donc ça risque d'être compliqué et l'hypertension reste.
3/ Pour les sexas, comme leur nom l'indique, ils ont le démon de midi, et si on l'encourage par une politique publique, ils risque de se trouver légitimés. Mais les appareils cardiaques, surtout par cette chaleur... Ca va coûter très cher en AVC cette histoire...
Nous, en France, on est pas menacé par un tel plan national, la seule prévention qu'on encourage, c'est la masque à Grippe A et on ne peut pas les réutiliser, vu qu'ils sont pas en latex...
Demain, nous épierons l'actualité pour voir s'il lui reste des replis lubriques...
21:56 | Lien permanent | Commentaires (7)
25/07/2010
Après St Tropez, le gendarme en préfecture
Et de deux ! Après la Seine Saint-Denis, l'Isère aura un keuf comme préfet. Comprenez par la: bonnes gens, dormez tranquille, l'Etat veille pour vous. Concernant celui du 9-cube, un maire d'une ville dite "sensible" me disait qu'il l'appelait parfois vers 23H pour lui dire "allo, oui, c'est le préfet je circule dans votre ville, tout va bien". Etonnant, non ? Non, consternant...
Plutôt que de tacler systématiquement Nabot Léon, disons du bien : je pense qu'il se sous-estime lorsqu'il avance avoir "flingué le poste de ministre de l'intérieur" pour 10 ans. Avec toutes les conneries qu'il instille, cette logique martiale qui fait passer la France pour une vaste aire de jeux de gendarmes et de voleurs, il faudra sans doute 20 ans pour se relever...
Je dis 20 ans, mais je devrais dire 28. Si je date ça avec une précision de Carbone 14, c'est qu'en 82, Gaston Deferre n'avais pas son Lagaffe en élargissant les prérogatives des préfets: pour être cohérent et accélérer la décentralisation, on accordait audit Préfet de nombreuses prérogatives en matière sociale. Des obligations de cohésion, veiller à l'environnement, au patrimoine culturel et autres... C'est à cause de cette très grande diversité de tâches ainsi que de la neutralité politique que l'on confiait généralement le poste à des ENArques. On peut penser ce que l'on veut de l'énarchie, mais ils s'en acquittaient très bien.
Mettre des gendarmes à la place signifie: pour les gueux, rien à espérer de l'emploi, de la culture et autres, il faut d'abord casser la gueule aux délinquants. C'est la fin de l'égalité Républicaine, de l'équité, on accepte l'idée de ghettos...
Ultime point pénible avec cette martialisation, elle s'accompagne d'une connivence avec le politique dérangeante dans la mesure où elle va de pair avec une dépendance au politique : on rajoute de l'inertie en complexifiant les circuits de décision. Sarkozy critique la lenteur des fonctionnaires, mais, à vouloir tout régenter en matière de sécurité publique, il empêche même les flics de faire leur boulot. Exemple valant son pesant de cacahuètes: lors des émeutes de Villiers le Bel fin 2007, les compagnies de CRS attendaient l'aval du chef de l'Etat, en voyage en Chine...
Plutôt que de mettre des képis dans les préfectures qui feront des rodomontades defunesques chez Elkabach pour annoncer "la guerre aux guerriers", mieux vaudrait laisser des fonctionnaires consciencieux et laisser les flics faire leur boulot en allant dans la rue plutôt que de les presser de faire du chiffre. Ca donne une situation à la grenobloise où les flics déboulent, habillés en Robocop avec l'obligation d'interpeller. Stressés, ils hurlent sur des jeunes qui le sont autant et la surenchère s'enclenchent. La trouille est toujours mauvaise conseillère et pas certain qu'on l'éloigne avec l'envoi massif des recalés de la 7ème compagnie dans les palais de la République...
Demain, nous rachèterons les journaux avec délectation, il paraît que ce sera la semaine "de tous les dangers" pour Woerth...
09:20 | Lien permanent | Commentaires (5)
21/07/2010
Les codes des politiques pour éviter les sorties de route...
Stéphane Rozès, à propos des conflits d'intérêts, expliquait que nous sommes entrés dans une civilisation de la transparence, corollaire de la société de la communication, où tout se sait. Premièrement, non, on ne sait pas tout puisqu'on ne sait toujours pas qui est le père de la petite Zora Dati, mais en fait, je crois que c'est la première rumeur qui était valable: Bernard Laporte. C'est pour cela qu'on le voit et surtout (heureusement) l'entend moins; il pouponne...
Ceci étant posé comme disent les piliers de bar en vomissant en sortant d la bodega à 5 du mat', je crois au contraire que nous sommes entrés, pour nos politiques, dans la société du code.
Un code, ce n'est jamais qu'un moyen de faire comprendre à des amis ou initiés que nous sommes entre nous et à exclure les autres. Un code bancaire vous permet ainsi de ne dépenser vos sous sans que les autres y ait accès sauf s'il vous le demande poliment avec un cran d'arrêt ou un 9mm, outils qui permettent de dépasser les codes.
Les codes sont très employés dans le sport comme dans la sphère intellectuelle. Les sportifs français se reconnaissent entre eux et s'épargnent la pression des résultats avec leur célèbre "je vais tenter de faire le mieux possible" quand les américains emploient souvent un lapidaire "je viens pour gagner". Dans le champ artistique, la blague éculée de l'album ou le livre de la maturité dit bien ce qu'elle veut dire: un manque d'imagination profond de la critique qui choisit dans son répertoire de dix stéréotypes répertoriées pour encenser ou enfoncer, selon qu'il s'agisse d'un jeune premier, d'un éternel second ou d'une vieille gloire sur le retour.
Au fond, ce n'est pas très dérangeant, cela rend juste monotone la lecture des suppléments littéraires des gazettes ou les interviews dans l'Equipe. Mais artistes et sportifs peuvent s'exprimer par leurs oeuvres ou leurs exploits. Que ces tics de langages creux envahissent et déborde notre classe politique est bien plus emmerdant. Car au fond, on en vient à se demander si notre personnel dominant (mettons les partis de gouvernement pour aller vite) pense encore par lui même... Leur parole étant suivi d'actes (enfin, parfois) cela confine véritablement à un massacre en termes d'imagination.
C'est affolant de voir à quel point le discours politique réel se reproduit jusqu'à la caricature comme le montre très bien "le petit journal" en tapant sur les politiques et leurs éléments de langage.
Mais au-delà de ce psittacisme pour commenter les réformes et les résultats électoraux, nos aspirants au pouvoir s'enferment de plus en plus dans des postures de camp: le premier droit de l'homme, c'est la sécurité. Clin d'oeil à droite. Il faut une rigueur, oui, mais une rigueur juste. Clin d'oeil à gauche. Le problème n'est pas d'avoir plus de fonctionnaires, mais d'avoir des fonctionnaires qui travaillent mieux. Clin d'oeil à droite. C'est la casse de notre pacte social. Clin d'oeil à gauche.
Tout cela doit être pensé par des sondeurs et des consultants en ère du temps, je suppose. Je ne m'explique pas pourquoi cette faiblesse de la langue si ce n'est par croyance aveugle qu'on gagnera ainsi les élections en faisant adhérer les masses, qu'on pense stupide.
On a atteint, de ce point de vue, un sommet lors de l'interview de Sarkozy pour le 14 juillet. Des codes pour rassurer son électorat sur la sécurité et la fiscalité qui, pire que vide de sens, était truffé d'erreurs. Julien Bayou, sur son blog, en a recensé 20 ! http://www.onfaitcommeonadit.com/2010/07/18/20-gros-menso...
Et pendant ce temps la gauche hurle avec les loups, par code, au lieu de penser son programme... Comment ne pas frapper un candidat qui a dit "La France tu l'aimes ou tu la quitte" en lui répondant que nos starlettes sportives ou d'entreprises gagnent de l'argent grâce à nos infrastructures, se font soigner chez nous, mais place leurs éconocroques dans des pays au climat fiscalement plus sains, preuve ultime de leur mépris de la France... Ca, "la rigueur juste" ne s'y attaque guère...
Faut pas désespérer Billancourt, mais en entendant Valls et Hollande, il y a de quoi quand même. Petit rappel, en termes de richesses produites, la France est 2,5 fois plus riche qu'en 1980 et que ni le chômage, ni la pauvreté n'ont baissé, bien au contraire... Ou est l'artiche ? Du coup, un Mélenchon disant tranquillement sur Europe 1 "si je suis élu, comptez sur moi pour faire les poches aux banques", ça manque de code, mais politiquement, c'est plus constructif.
Demain, oh allez, demain nous verrons bien, la torpeur estivale interdit de se projeter.
17:39 | Lien permanent | Commentaires (2)