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23/08/2010

Laurent Blanc s'inspire de Nadine de Rothschild pour réussir...

nadine_de_rothschild2.jpgLes unes des journaux ce matin parlent de "l'envie de gauche" et autres ritournelles très très vraies le 23 août, mais peut être un peu moins le 6 septembre, donc ne nous laissons pas détourner par des sujets secondaires et voyons bien la grande actualité, la seule qui vaille: la révolution culturelle en équipe de France impulsée par Laurent Blanc.

Invité hier pendant une heure sur France 2, Lolo, fils de syndicaliste CGT dont il a conservé un goût immodéré pour les chemisettes, a détaillé sa méthode pour faire mieux que l'ami Domenech d'ici 2012. J'ajoute que personne ne se préoccupe de ce que va devenir Raymond, peut être voudra t'il devenir conseiller sécurité de la gauche ? Le dialogue musclé avec les petites frappes, ça le connaît maintenant.

Lolo Blanc, donc, a décidé de demander aux joueurs de cesser de brancher leurs casques mais d'aller parler aux gens, de se causer pendant les repas et de couper les téléphones portables et de rentrer dans leur club le soir après le second match international, plutôt que de rester. "Surtout quand le match a lieu a Paris" l'ombre de Zahia plane encore... Il a aussi dit que les joueurs étaient mal entourés, mal conseillés, que l'argent pourrissait tout.

Cette dernière sortie mis à part, je note qu'un sélectionneur, avant de parler de foot, emprunte au champ lexical de Nadine de Rothschild (Nadine sait qu'avec l'argent, on peut recevoir avec l'argenterie): les joueurs doivent apprendre les bonnes manières. J'en étais là de me dire que c'était proprement déplorable quand je me suis rappelé ce qui avait suivi l'arrivée de Martine Aubry a la tête du PS, suite au congrès de Reims: installation de brouilleurs dans les salles de réunion de Solférino pour empêcher le carillon des portables, interdiction de parler à tort et à travers, sanction contre ceux qui bousculeront leurs petits camarades... Etonnant, non ?

Demain, nous chercherons à aller voir ce prêtre, le père Arthur, qui a rendu son Ordre du mérite et souhaité une crise cardiaque de Sarkozy pour que Dieu, "parle à son coeur"; c'est rare de louer l'église, mais vive le Roi Arthur !

20/08/2010

Carte postale roumgare (aux gorilles...)

P1030122.JPGC'était parti, comme souvent, par une promesse d'ivrogne à la notable exception près que nous la tînmes. Je voulais voir Bucarest, mon ami Second Flore Sofia, nous allâmes de l'une à l'autre en passant par la frontière (à pied, très drôle le Danube par 43° ton sac sur l'épaule...) et Veliko Tornovo, ancienne capitale.

Dans les taxis, notre politique actuelle à l'égard des Roms était très modérément apprécié "Sarkozy crazy" nous disaient les chauffeurs avec un rare sens de la rime. Pas français, pas roumains, pas de pot les roms quoi. A part ça, beaucoup de vie, de poussière, de démesure et de vrac en Roumanie. Bien sûr, quand on visite le démesuré (mais d'assez bon goût, curieusement) palais de Caeucescu, qu'on sait tous les ouvriers morts sur le chantier, on est vite happé par la tentation d'anti-communisme primaire.

Pour autant, après avoir largement discuté avec les autochtones et humé l'air du temps, l'interrogation sur le modèle de remplacement demeure. Les jeunes ne veulent plus entendre parler de politique, quand à la culture, ils se le font eux-mêmes. Les lieux alternatifs sur les toits des immeubles ou les galeries nyctalopes abondent, mais les palais officiels, musées, sont désertés. Pourtant, au musée des arts étrangers de Sofia, on trouve des trésors du XIX et XXème siècle qui prennent la poussière sous le regard morne des gardiens qui ont tous deux portables.

Car le vide idéologique, là-bas a été comblé avec une prodigieuse rapidité par le tout marchand, et le plus vil. Tous les jeunes ont deux téléphones portables dont ils ignorent la fonction vibreur. Le carillon des sonneries plus stridentes les unes que les autres règle les dîners en ville et les interrompt, aussi. Sans que cela ne les choque. Dé-co-ple-xés. La Roumanie a conservé une certaine pudeur, mais on sent bien que c'est l'âpreté économique qui les pousse à cette modestie. Dans la plus prospère Bulgarie, les bars a putes cotoient les casinos tous les 20 mètres, et les boutiques de fringues de luxe aussi. A Sofia, un grand marché aux livres s'érigent en résistance, mais les 7 exemplaires de la biogrpahie d'André Agassi en bulgare (et un en anglais) prouvent que la grande littérature ne fait pas forcément recette...

A choisir un penchant, je prendrais celui de la photo et ne ferait pas la fine bouche. Voit-on fleurir chez nous des "I love Jean-Paul Sartre" ? Guère... Ces vrombissements font plaisir à voir.

Pour finir sans enjoliver l'appétit culturel, une fable qui résume cette après communisme. Le palais de Caucescu accueille aujourd'hui les députés, mais la première personnalité a être apparue au balcon était...  Michael Jackson. C'est à dire au modèle politique, on tourne le dos et on invite un Yankee, ennemi, et un vendeur de disque en plus. Bras d'honneur involontaire mais lourd de symbole, feu l'icône s'empara du micro et hurla "Hello Budapest"... on ne peut pas avoir tous les talents, mais la ville ne lui en veut pas, qui lui a réservé des allées de jardins et des stèles commémoratives. On cultive les nostalgies que l'on peut...

Demain, steak frites parce que goulash goulash, ça lasse...

10/08/2010

Martellement con...

con_france.jpgQuand on tient un bon coup, y a pas, faut qu'on y retourne....

Dans le journal le Point, c'est l'effervescence ils ont fait monter le débat avec leur sens génial du titre "langue française: la polémique".

Le match de boxe oppose, entre autres, Frédéric Martel à Claude Hagège. L'issue est à peu près aussi incertaine qu'un pugilat entre Alain Minc et Sébastien Chabal. Sauf que le match n'a pas lieu, car la réponse d'Hagège est superfétatoire, Martel se prend tout seul les pieds dans le tapis dans un plaidoyer pour la globish culture qui enfonce le mur du con: http://www.lepoint.fr/culture/francais-pour-exister-parle...

Au début, surpris, je partage l'avis de l'auteur. Il est proprement déplorable que nos anciens ministres des affaires étrangères ne parlent pas anglais (Douste-Blazy, Dumas, Védrine) et que Sarko nous fasse honte ont étant le seul à avoir besoin de l'oreillette... Pour cela, nous sommes d'accord. Après, c'est peu de dire que cela barre en couille et je reste poli. Sauf sans doute sur sa critique de l'Académie Française, mais l'institution est si facile à abattre qu'il n'y a pas de quoi se relever...

Il faut le lire pour le croire "Monoprix est une marque vieillotte alors que Daily Monop est branché citadin", plus loin "Starbucks est plus à la mode que le bistrot du coin alors que son café est plus mauvais". Déplorable...

Pire, quand il s'attaque à la culture, les livres français ne sont pas assez traduits et il en déduit que c'est notre langue... Mais non, blaireau, c'est que les tergiversations germanopratines de Tanguy Viel ou Darrieusecq n'intéressent personne dans le monde! Ce n'est pas la langue, mais le talent, la volonté d'universel ! Quand Baashevis Singer écrivait en Yiddish, langue rare, il était traduit partout dans le monde, car il était bourré de talent... Et des Baashevis, il y en eut pléthore en France, Gary, Mauriac, Martin du Gard ont raconté des histoires très françaises mais traduites et couronnées de Nobel... L'idiome n'est pas en cause.

Et des perles comme ça, il y en a d'autres, "nous manquons de mots"... Parle pour toi garçon. Relis Vialatte, Desproges, Perret (les 2), Roger Rabiniaux et tu vas en apprendre...

Une petite dernière car elle n'est pas neutre: Têtu devrait s'appeler Pride, les gays sont l'incarnation de l'ouverture. Hum... Ce n'est pas neutre, notre lascar est un combattant. Un combattant de la cause gay comme culture d'exception. Et ça me gonfle. Son premier livre "le rose et le noir" portait sur ces questions, quand on lui parle de ses goûts il cite toujours Koltès, Chéreau.... L'homophobie est une saloperie vomitive mais l'homogamie n'a aucune espèce d'intérêt. Comme tout communautarisme, Obama a fait Harvard avant d'être noir et Jean-Louis Bory est un immense écrivain avant d'être homosexuel. Voilà c'était mon coup de gueule personnel et j'en profite pour redire, lisez Bory, "le pied" ou "regardez les passants", quels chefs d'oeuvre...

Au final, rendons hommage à Martel, quand même: il tente le difficile exercice de la critique nationale dans ce qu'elle a de plus profond. Mais il le fait avec une telle gaucherie, une telle bêtise américolâtre confondante qu'il s'étale de tout son long. Sa "France scrogneugneu" est à la "France moisie" ce que la filmographie d'Aldo Maccione est au cinéma d'auteur. N'est pas Philippe Sollers qui veut...

Demain, vous je ne sais pas mais moi je m'envolerai pour Bucarest, je leur parlerai d'Hortefeux...