07/07/2010
Comment peut-on encore être un jeune de droite aujourd'hui ?
Rions un peu dans ce bordel: parlons de ceux qui aiment encore la droite aujourd'hui et pour demain.
Pas Chatel que j'écoute au moment ou j'écris (un ancien DRH de l'Oréal qui défend Woerth, ha ha ha) Bertrand ou Baroin... Non, non, des jeunes de droite. Ces derniers temps, ils filaient bas. Faut dire que depuis leur cultissime lipdub qui avait permis de montrer l'inculture abyssale des jeunes populaires: suite à une daube pareille, les micros s'étaient insinués parmi les allées de l'université d'été et on entendait des jeunes critiquer des noms au PS. Aubry est sectaire, Royal est folle, Hollande est mou et ainsi de suite... On voit la portée des arguments. Le seul Marx qu'ils connaissent est chef étoilé à Bordeaux, Blanqui un morceau de veau et Luxemburg un jardin ou une terre fiscalement accueillante...
DSK a leurs faveurs, forcément, il a leur idées (enfin, pour ceux qui s'intéressent à ce truc suranné) et en plus, une certaine élégance qui fait tant défaut à leurs rangs, de Balkany à Estrosi... Pour le reste, les arguments portent généralement au même niveau que les attaques de Guillon et Porte qu'ils honnissent. Le parallèle s'arrête là, les ex duettistes d'Inter faisant exprès d'être drôle (parfois) quand les jeunes le sont à leurs dépends.
Jean Ferrat se demandait à quoi peut bien ressembler un jeune Républicain indépendant, moquant les seuls pousses de l'époque à ne pas rêver d'un autre monde mais à ressasser les phrases toutes faites de leurs pharmaciens de parents...
Entendons nous bien, je n'ai rien contre une droite qui s'engage par conviction politique. Il en faut pour tous les goûts, mais écoutez monter leurs longues plaintes, aux jeunes pop'. C'est la pensée HEC en marche, la pensée de l'absence de pensée. Tout ce qu'ils veulent, c'est du comptable, des indicateurs, du buzz... Ils créent du buzzomètre pour la vente de PQ, les entrées de musée ou la popularité des ministres avec le même enthousiasme. La santé, l'éducation, le logement sont des indicateurs ou des référentiels qu'il faut prendre en compte pour réorienter les chiffres, mais faut que ça mousse.
C'est à cause de cet abandon total de pensée, ce culte voué à "l'influence", ce rêve "d'exister", cette révérence pour le "charisme" à cause de tous cela, on a une génération Dati, Yade, Chatel, Asparu... Tous en ont commun de n'agir que pour exister et le malheur c'est qu'ils sont plus légitime, plus starifiés par les jeunes de droite qu'un Bruno le Maire, un des rares à cogiter dans ce camp ("des hommes d'Etat" est un excellent livre). On pourrait rajouter Valls dans l'autre camp, mais si Valls est de gauche, moi je suis curé...
Parmi les petits thuriféraires de l'absence de pensée et du culte du chiffre, un chroniqueur radio et starlette du web a sorti le billet le plus con que j'ai lu depuis longtemps et pourtant on m'en envoi. Si vous voulez rire un peu, c'est là: http://mry.blogs.com/les_instants_emery/2010/07/etre-de-d...
Je vous reproduis la conclusion pour vous épargner la vision exhaustive: "La droite n'est jamais aussi forte quand elle est au pied du mur. La gauche n'est jamais aussi faible quand elle ne se construit pas autour d'un homme". C'est l'analyse du sémillant jeune homme (qui a fait HEC...) en réaction à l'affaire Woerth, étonnant, non ?
Si avec ça en face, la gauche se ramasse en 2012, j'écluse une piscine de vodka bien russe (what else?) que je remplirai au fur et à mesure de mes larmes....
08:43 | Lien permanent | Commentaires (9)
06/07/2010
Salauds de pauvres ?
On vit une époque formidable, une séquence politique aussi.
Il est des concomitances d'annonces à même de nous mener entre rire et larmes selon la quantité de rosé ingurgitée.
Bon, soyons minutieux quand même sinon on va encore se faire taxer de populisme, de démagogie ou autres. L'ami Woerth recevait 150 000 en fraîche pour la campagne de 2007... Une paille. Non, je le dis sincèrement. 150 000 euros, une semaine de salaire de Ribéry, ça booste une campagne, c'est pas légal, mais ça change rien à l'affaire pour les 5 millions d'invisibles en France éloignés de l'emploi ou les 8 millions de pauvres. 150 000 euros c'est un de ces télé crochets dégueulasse ou autre émission à la con pour laquelle ils se battent par milliers à espérer décrocher la timbale qui les sortira de la misère. Après quoi, conseillés par des amis véreux, ils auront tout claqué en 6 mois. C'est comme ça.
A l'opposé, l'argent appelle l'argent et se protège. Il en a toujours été ainsi mais aujourd'hui ça prend des proportions inégalés. 30 millions qu'on rend à dame Liliane c'est 1000 enseignants chercheurs qu'on ne recrute pas, c'est beaucoup 1000 enseignants chercheurs. Même une politique libérale pourrait s'en émouvoir en recrutant 500 chercheurs très bien payés qui n'iraient pas aux Etats-Unis, mais non.
Dans le même temps, donc, François Harry Potter Baroin annonce qu'il a bien pris acte des mesures qu'on attend de lui et qu'il va porter le rabot sur le logement des étudiants et les hausses des allocations aux personnes handicapées... Voilà voilà voilà...
C'était notre série, ne pas rire, ne pas pleurer, comprendre. Bah, je comprends pas.
Demain, mercredi jour des enfants, nous irons leur demander si Daniel Radcliffe et François Baroin ont pas échangé leurs costards ce qui expliquerait en partie les choses...
09:05 | Lien permanent | Commentaires (1)
04/07/2010
Il est temps, certes...
En ce jour de l'indépendance des Etats-Unis, de finale de Wimbeldon et de départs en vacances, je m'en voudrais de jouer les pères la morale, mais les bras m'en tombent.
Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes, pour vous apprendre que la politique c'est sérieux car si on ne s'en occupe pas, elle s'occupe de vous. Il est vrai que la bande de pieds nickelés au pouvoir depuis 3 ans, nous a fait perdre de vue tout cela. Quand Christine Lagarde explique doctement que pour s'en sortir il faut adopter la "rilance" mélange de rigueur et de relance, je me dis "ah si, on peut donc tomber plus bas"... J'invente rien, elle l'a vraiment dit et elle est contente de son petit effet d'annonce travaillé avec un communicant.
Et dans le fond, j'en blog des posts à longueur de semaine, ça me réconforte de savoir qu'on ne peut pas faire pire, je me remets à rêver, à peu de frais, à une alternance digne en 2012. Je me dis qu'au PS, il ne programme pas la révolution, qu'ils reviendront sur le bouclier fiscal sans toucher aux successions, sauveront la carte de l'hôpital sans revenir sur les forfaits, mais au moins un peu de dignitas et gravitas comme dirait Méluche. Je me disais que le lipdub "tous ceux qui veulent changer le monde", pas pour eux...
Et puis, je lis dans le JDD qu'Aubry chante dans sa cuisine avec son mari sur les paroles d'un nouvel hymne. Je me dis qu'ils ont évité de faire cette connerie... Bon, le résultat est moins grave que le lipdub de l'UMP dans la mesure où ils ont évité de se mettre en scène comme des dindonneaux poliomyélites. Mais les paroles.... Comment la forme peut tuer le fond, comment chanter le socialisme pour les Nuls. Si vous y avez échappé et que vous êtes un brin masochistes, ça s'écoute là...
http://www.youtube.com/watch?v=qeo5h_1ZKF4
Demain, nous fouillerons le oueb pour trouver le même morceau avec le Modem, comme disait Zaia, quand on tient un bon coup, y a pas, faut qu'on y retourne.
12:04 | Lien permanent | Commentaires (6)