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12/07/2010

La princesse charmante est une emmerdeuse

enchanted_03.jpgUne promesse est une promesse.

On met tellement de pression sur le prince charmant qu'on en oublie la princesse. Comment expliquer un tel décalage ? Pourquoi les petits garçons pensent-ils sincèrement réussir leur vie sans trouver leur princesse? D'après le garagiste du coin et Marcel Rufo, donc tout ceux qui aiment la psychologie de comptoir, c'est parce que les hommes cherchent leur môman...

Personnellement, ça me laisse dubitatif. Pourquoi chercher ma mère ? Je sais à peu près toujours où elle est et la réciproque vaut. Blague à part, on ne cherche ni notre mère, ni notre grande soeur incestueuse, ni notre meilleure amie (dans ce cas, se poser sincèrement et calmement la question du possible caractère inverti que l'on occulte)... Non, les mecs sont animés par leur cerveau pratique et cette zone leur dit: fils, trouve la fille qui va le plus te simplifier la vie.

Or, la princesse charmante ne risque pas de nous simplifier la vie. Loin s'en faut. C'est une emmerdeuse et une colossale encore. Une diva. Dès le réveil, vous serez épuisé à vouloir combler ses attentes. Car la princesse charmante ne boit pas de jus de fruits en brique, se casse ses dents blanches sur le pain de la veille et ne supporte pas les croissants congelés. Et tout est à l'avenant: elle ne fume pas, ne boit pas de café ou de vin (tâche les dents) de bière et de nutella (le ventre) de poulpe ou de lapin (ce sont de gentils animaux)... Bref, in salade verte et salade de fruits we trust...

Si vous avez une âme de Sisyphe et que vous relevez tous les jours la corvée du rocher alimentaire, vous n'êtes pas sortie de l'auberge. Parce qu'après, il faut parler avec la princesse: et là attention à ne pas la froisser. Parce que pour la paix du royaume, on aborde jamais la question de ces gouvernants. Ni ce qu'ils entreprennent. Pourquoi ? Mais parce que ça pourrait fâcher ! Et les princesses, elles aiment pas les sujets qui créent des pleurs et des larmes... Donc exit la politique, les discussions sur la réorganisation du monde en 48h chrono avec accusé de réception, l'impéritie de notre politique industrielle ou la pertinence des ratings appliqués aux établissements d'enseignement supérieur (si je chope le fumier qui a crée l'indice de Shanghaï où nos facs sont 50ème, je le démonte, mais je m'égare). En plus, tu peux même pas causer de la future liste des 23 des Bleus alors que je sens que Blanc va convoquer Nasri alors qu'on a besoin de muscle, mais bon... Bref, tu causes Bisounours, enfants baveux et paysage sucrés ou vice-versa.

Enfin, maintenant que t'as perdu 10kg à bouffer du tofu/steak de soja et que t'es plus tendu que l'Arbalète de Guillaume Tell à force de parler haute couture, tu te dis que la princesse elle doit comprendre que les galipettes, c'est pas réservé aux gymnastes... Bah replof, va directement en prison, mais je dis pas ça pour les menottes. Non non, son prince elle l'aime, d'ailleurs, elle lui lèche le nez, les oreilles et le cou avec l'ardeur d'un Labrador. Mais ça s'arrêtera là, après elle l'étouffe comme son ours en peluche et lui dit "vite vite, éteins la lumière, on fait un enfant selon les préceptes de la Vierge Marie"...

Tu la vois ta vie avec la princesse ? Belle comme Barbie, mais elle te torture mentalement comme Klaus (Barbie...) l'ordonnait...

Aussi, moi, hier soir, j'ai royalement bouffé un énorme MC DO et dézingué un pack de 12 avec un pote pour hurler devant les casses-mollet bataves et la logique sportive respectée avec la victoire ibère. Du coup, j'ai expulsé ma dose de pithécanthropine (l'hormone beauf) et suis à nouveau en état de discuter des grands enjeux de demain: à quel personnage de Sex and the city je voudrais ressembler, le mini-short est-il la nouvelle mini-jupe, faut-il assortir ses boucles d'oreilles à sa bague et son bracelet aux vernis de ses ongles de pied ?

Demain, repos mon capitaine, mercredi c'est en pleine forme qu'il faut attaquer la commémoration de la prise de la Bastille que l'on célèbre en faisant défiler des chars pour rappeler aux séditieux en herbe qu'on a les moyens de réprimer la révolution en marche (dans une épicerie bio de Tarnac)...

11/07/2010

Le prince charmant est une ordure

crapaud1.jpgPère noël, prince charmant, même combat. Un héros inventé par les parents pour avoir la paix jusqu’à ce que vous réalisiez de vous-même qu’il est certains cadeaux qu’il faut savoir mériter et ne pas de contenter de décréter qu’on les veut.

Ce qu’il manque aux femmes, c’est une Alain Souchon. Quelqu’une qui saurait croquer la douce mélancolie qui envahit les hommes passés 25 ans dans le Bagad de Lan Bihoué, « tu la voyais pas comme ça ta vie, pas d’attaché-case quand t’étais petit. On va tous pareils, moyen-moyen, la grande aventure tintin ». Mais personne ne leur a rien dit aux femmes, alors elles rêvent toujours de se faire construire une villa dans une ville qu’on appelle Bergame et qu’on leur offre des perles de pluie venues des pays où il ne pleut pas. Personne ne leur a rien dit. D’ailleurs, elles ont lu « Belle du seigneur » où le beau Solal se douche et se brosse les dents dès potron-minet pour réveiller son Arianne avec la perfection artificielle d’un matin Ricoré. On leur a tant vendu de mythes qu’elles ne peuvent plus regarder la réalité en face. Désolé les filles, mais Tom Selleck et Cary Grant préfèrent les garçons. Je sais, c’est rude, mais il y a pire.

Ce qu’il y a de vraiment désespérant avec le prince charmant c’est qu’il suscite de telles attentes chez les filles de 20 ans que celles qui approchent 30 sans l’avoir trouvé tournent plus aigre qu’un vinaigre artisanal. En cela, il faut les comprendre, au début elles voulaient toute la panoplie, le pack toute options, mais suite aux désillusions, elles doivent se rabattre sur l’entrée de gamme : un mec gentil, qui ne trompe pas, ne bat pas, ne joue pas et si possible, est partant pour quelques projets durables. J'en ai vu, des princesses de la hype, fashionistas en diable, faussement cynique et prête à jurer leurs grands dieux qu'une seule religion, celle qui permet de s'acheter une nouvelle paire de Louboutin chaque semaine, mais en réalité, des adoratrices de Bachelor qui attendent leur Ken avec la même ferveur que les témoins de Jéhovas.

Exit l’imprévu, la folie, la passion le romantisme et autres transcendances du quotidien, vous ne voulez plus y croire. De même « qu’un tiens vaut mieux que deux tu l’auras », vous jouez la carte de la sécurité. Sans vous en rendre compte, vous êtes passé en quelques temps du « il était mince, il était beau, il sentait bon le sable chaud » à « pourvu qu’il soit pas moche, gros et qu’il foute pas du sable partout dans la bagnole ». La résignation n'étant pas le plus populaire des programmes, vous résistez à cette tendance à l'auto-déclassement et entre refus du bas et impossibilité du haut, vous vous retrouvez le cul entre deux chaises et le seul cul du lit.

Mais la nature a horreur du vide, on ne peut pas toujours se contenter de cynisme mal dégrossi. In vino veritas, in mucho vino grosse chopasse... Vous vous réveillez. Quelle gueule de bois ce matin, celui de vos 36 ans. Vous ne connaissez ni le prénom ni la profession de celui qui est étendu à côté de vous. Vous repensez à Marylin dans « certains l’aiment chaud », disant qu’elle craquerait pour un sax alto, pourvu qu’il ait son propre tube de dentifrice. Depuis votre salle de bains où il pisse bruyamment, votre rencontre d’hier soir vous demande l’autorisation d’emprunter votre dentifrice. Soudain, vous comprenez le fameux mot de Calet, « ne me secouez pas, je suis plein de larmes ».

Il repart, un brunch avec un avocat fiscaliste ou quelque chose d'approchant. Un épouvantail d'ennui érigé pour vous dispensez de venir. Vous errez dans l'appart' toute la journée et le soir, en vous gavant de Hagen Daas à même le pot devant un film à l’intelligence du scénario suspecte, vous vous rappelez comment, petite, vous avez toujours de beaux noëls en entretenant le mythe du père noël. Que devient l’amour triomphant quand le prince charmant a fondu ? Comme la blancheur de la neige : de la boue. Récupérez-là pour un bain.

Demain, nous chercherons à comprendre pourquoi le mythe de la princesse charmante n'existe pas...

 

09/07/2010

Faut-il parler Globish ?

Débat vieux, non pas comme mes robes, mais comme l'indépassable "parlez-vous franglais?" d'Etiemble (Gallimard, 1964) : faut-il ou non parsemer nos discussions de quelques termes de la langue de Wayne Rooney pour faire chic ?

Le débat revient toujours alors que la loi Jacques all good (Toubon) provoque des remous actuels: on doit maintenant parler de téléchargement de pair à pair, de balladodiffusion (podcast) et mettre des pare-feus contre les pourriels (spam).

C'est entendu, ce type de défense est un brin ridicule. De là à dire avec Frédéric Martel dans le Point que cela incarne "la France scrogneugneu qui n'a rien compris et perd la bataille de la culture Mainstream" il y a un pont et pas seulement d'Avignon...

1: premier débat, sur le niveau de la langue. Martel parle couramment et est un véritable anglophile, très bien pour lui, mais la majorité des tenants du besoin de s'ouvrir aux "States" pourrait prendre des leçons auprès de Jacques Delors... Quel intérêt de penser faire le malin en truffant ses phrases d'anglais d'aéroport ? Il faut les voir, et j'en ai vu, des connards de créatifs d'agence de pub, vous dire "ouais, coco, j'ai lu ton draft là... Ouais, tu vois, c'est pas assez impactant, je veux du punchy et du crunchy (sont dans un bateau)... Comment te dire, coco? Tes belles phrases c'est pas qu'on s'en fout, mais shit c'est un peu overpromising". Et ils pensent sincèrement que ça fait d'eux des mecs supérieurs...

2: pensez que s'ouvrir aux States, aller vers la globalisation nous fera gagner la bataille de la culture? Non, et c'est la faiblesse insigne du livre Mainstream déjà évoqué sur ce blog (http://leblogducastor.hautetfort.com/archive/2010/04/03/...

l'important c'est qu'on se trompe de bataille: qu'on loupe la bataille de l'industrie culturelle, c'est possible, mais la culture française va très bien merci pour elle. De Garrel à Amalric, d'Isabelle Carré à Jean-Baptiste del Amo ou Chloé Delaume et Cécile Guibert, les créateurs sont là et bien là et la relève aussi. Après, qu'on soit moins bon pour faire des musées Disneyland... Si le but d'une culture Mainstream c'est de refaire Boltanski au grand Palais et de dire qu'on a gagné parce qu'il s'exporte, je pense qu'on peut se dispenser de jouer ce match...

Tomorrow, we'll escape from the heat unless it starts again like in 2003, which could solve the retirement issue...