14/12/2010
Rater son tir à bout portant...
Pourtant pourtant...
L. qui va beaucoup au cinéma et dont les goûts rejoignent souvent les miens m'avait dit que je passerais un bon moment, même si en sortant, plus rien. R. en avait remis une louche, elle avait adoré. Bon... J'adore Rochdy Zem, alors pourquoi pas, Lanvin ça va, Gilles Lellouche ? Surcôté, mais ne nous arrêtons pas à ces pécadilles.
Comment résumer cette 1H25 confondante de connerie ? Tout tient en réalité dans les 5 premières minutes : rien ne tient debout, pas une once de vraissemblance... C'est un peu comme en maths (bon, ceux qui me connaissent savent que je suis très fâché avec les maths mais je suis quand même certain du principe qui suit) si l'hypothèse de départ est foireuse, tout un bon raisonnement ne vaut pas tripette.
Et là, c'est tout le drame: la réalisation est nerveuse, musclée, la musique juste bien balancée, pas trop affolante pour rien et les acteurs se donnent à fond... Mais tout ça pour absolument rien car on tombe d'étage en étage au point de rejoindre les mineurs chiliens devant ce festival d'événements non crédibles... Cet aide soignant mignon, amant poule qui se mue en tueur d'élite en un éclair, sa femme enceinte pour qui personne n'a d'égard, le mec à moitié mort qui cavale le lendemain matin (avec une piqûre d'adrénaline) mais pitié !
Normalement, les seuls qui ratent des occasions à bout portants ont sur le dos le maillot de l'équipe de France ou du PSG, mais le résultat est le même: on se demande pourquoi on a passé 90 minutes devant l'écran...
Demain, pour nous venger de tout ça, nous conseillerons quelques livres à ceux qui n'ont pas fini leur cadeaux de noël...
20:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/12/2010
Anarchimère...
Dans un article du Monde, j'ai trouvé cette très belle phrase de Ricoeur "la fatalité, c'est personne; la responsabilité, c'est quelqu'un".
Ca n'a l'air de rien, mais cet apophtegme définitif m'a alerté sur ce qui m'exaspère chez mes amis, car ce sont pourtant mes amis, anarchistes. L'anarchisme fut mode au XIXème, il prouvait une certaine indépendance d'esprit, et de toutes façons, il était constructif puisqu'il bâtissait des utopies... Là où ça se complique, c'est de savoir vers quel bord penche l'anarchie, les lignes sont parfois ténues et durs à suivre, certains anars de droite flirtent méchamment avec la blonde éructante sur "l'occupation immigrante"...
Quoi qu'il en soit, historiquement, les anars me séduisent pour leur ultrapolitisation désespérée et au XXème, que ce soit Blondin, Nimier, Desproges ou aujourd'hui Luchini, j'apprécie leur compagnie.
Il y a aussi les anars de gauche engagés, ceux qui ont lu "à ceux que la gauche désespère" du maire courage de Sevran, Stéphane Gatignon, mais qui ont refusé de rallier un drapeau. J'en vois beaucoup s'impliquer en pensant changer le monde par le boulot, dans des projets d'entrepreunariat social ou dans des oeuvres médico-social. Il est alors délicat de critiquer leur posture puisqu'au quotidien, ils s'impliquent. Pourtant, alors que pour vomir mes croissants ce matin, je lisais un article sur la montée des extrêmes partout en Europe avec ses "partis de la liberté", m'est avis que cette résurgence anar ne vaudra rien de bon par chez nous en 2012... Et m'est aussi avis qu'elle grimpe elle grimpe vers nulle part, cette anarchimère.
On la retrouve, en plus des citoyens engagés chez un tas de plumes de chroniqueurs mondains trop apeurés de se revendiquer bêtement "de gauche"... Prenez Nicolas Bedos, ce n'est pas anecodtique c'est le plus gros "buzz" (je sais mais on est dimanche, j'ai le crâne trop endolori pour trouver le vocable idoine) de la rentrée, il fait un carton avec sa petite chronique ; pour marquer des points, il tue le père qui reconnaissait que ce n'était pas facile tous les jours d'aimer Lionel Jospin, mais que bon, si on le faisait pas, on récupérait Sarkozy... Dont acte. Et bah Nicolas Bedos c'est la figure du nouveau comique dégagé, le rigolard qui moque la gauche et en premier lieu le PS qui a, à ce petit jeu, secondé l'église catholique dont on a trop éculé les clichés sur les prêtres pédophiles...
Et je reviens donc à Ricoeur en faisant un détour par Benoît Hamon qui rappelait au moment du congrès de Reims qu'il n'a "jamais été aussi facile d'être de gauche qu'aujourd'hui", comprenez là que la crise est bien celle du libéralisme, l'assèchement d'un modèle où l'on privatise les profits et socialise les pertes, donc la responsabilité, elle est bien quelque part, il faut aller les chercher et les contraindre avec des mécanismes coercitifs; mais face à ça, alors que là c'est vraiment le moment de se remobliliser, les anars nous explique que ça sert à rien, ça changera pas, la fatalité quoi. Les banques continueront de se planquer aux Caïmans alors en attendant, buvons des mojitos...
Il paraît qu'être généreux et chercher à faire le bien, c'est bon pour la santé. Etre de gauche aussi, je crois. Peut être pourrait-on capitaliser là-dessus pour faire revenir ces bataillons de désenchantés pour la levée en masse comme dirait l'autre, parce qu'on ne sera jamais trop nombreux à évangéliser l'an prochain pour éviter le nain et la blonde éructante...
Demain, je vous dirais si j'ai retrouvé mon teint de jeune fille grâce à l'échantillon de "age re-perfect" qui était offert avec mon magazine dominical...
11:38 | Lien permanent | Commentaires (9)
10/12/2010
27,2° le matin...
Alors oui, évidemment, ne prenons pas les sondages et enquêtes d'opinion pour autres choses que ce qu'ils sont: des polaroïds. Les 70% d'opinion favorables de Kouchner et de Yade ne valent qu'en termes d'unité médiatique et pour permettre aux deux cités de continuer leurs roues de paon. N'empêche. Le dernier baromètre IPSOS-Le Point d'hier donne envie de vomir: 27% des sondés ont une bonne opinion de Marine le Pen...
L'antéchrist porté au pinacle, un sommet plus haut que tout ceux jamais atteint par son père. 37,2° le matin avec la brune Béatrice Dalle a fait bander la France et là, à 27°2 le matin avec la blonde Marine, la débandade idéologique est sévère. Et si l'on file cette scabreuse analogie je ne vois pas à gauche qui incarnera le viagra a même de relancer la libido du projet de société et surtout pas le priape de Washington...
27%, ce ne sont pas les 2 français sur 3 que voulaient réunir VGE mais ça fait tout de même 1 sur 4 qui a une bonne opinion de cette jeune femme au sourire de pittbull et au verbe policé par les apparitions médiatiques mais aiguisé comme une dague sur la gorge des Sarrasins qu'elle voit nous envahir. Il suffit de se promener un peu sur la toile et d'écouter ce qu'elle dit...
Elle prône notamment le rétablissement de la peine de mort et pas uniquement pour des terroristes pédophiles qui auraient fait sauter la tour Eiffel... Elle veut aussi fermer les frontières avec la détermination de nos responsables militaires, tout fier de leur ligne Maginot. Elle renverra ces "fraudeurs qui viennent profiter du système d'assistance", "ceux qui viennent honteusement se faire soigner chez nous" et ça continue ad libitum...
On connaissait les raccourcis simplistes de son père "3 millions de chômeurs, 3 millions d'étrangers", mais Marine va plus loin, elle accuse les non gaullois de l'échec de notre école, de la capillotade de notre hôpital, de notre chômage de masse, du sort fait aux femmes, du tassement des salaires et du réchauffement climatique... Avec cela, on se dit qu'elle devrait se ringardiser d'elle même et choir dans les abysses sondagières avec la célérité d'un Bruno Mégret, mais non, elle monte, elle monte l'opiniâtre...
E pur si muove contre toutes les croyances, Galilée montrait aux hommes d'église que c'est bien la terre qui tourne autour du soleil et que nous ne sommes pas donc pas, nous humains, le centre du monde. E pur si alza voilà ce qu'il faut voir, et pourtant elle monte, en espérant que cette incompréhensible révolution s'arrêtera là...
Demain, nous envisagerons, dans une France d'héritiers, ce que donnerait un débat Sophie Tapie/Marine le Pen arbitré par Arnaud Poivre d'Arvor...
07:56 | Lien permanent | Commentaires (2)