Vraiment vraiment pas de sot métier...

Je pensais en avoir croisé des escrocs, mais aucun qui puisse rivaliser avec mon pote l'Albatros et moi quand on lancera notre agence:  "crooks & crooks consulting: you're profit is our benefit". Mais je pensais pas voir ça:

http://www.relaxation-francaise.fr/Penalites.htm

Nos amis technophiles réfléchiront à la question de savoir si c'est un "fake", un faux quoi (certains connards que je ne nommerais pas continuent de penser que ça plus chic et rigolent même si vous dites "faux" au lieu de "fake"); à vrai dire peu me chaut car le concept en lui même est fabuleux.

Clairement, entre le drapeau tricolore le chien de garde et autre chromie, on sent bien que la fraternité, la solidarité et la diversité ne sont pas les bienvenues chez ce commerçant appréciant la sueur régionale, les périnées gaullois et les fronts nationaux.... Mais il faut lire les morceaux de bravoure détaillant les pratiques commerciales: la bandaison est tolérée, car elle ne se commande pas, (n'est-ce pas Lulu ?) mais l'éjaculation est plus que proscrite: 90 euros d'amende en cas si elle est "incidentelle" (!!! véridique, voir very dick) voir carrément 135 euros s'il y a masturbation... En termes de contravention, on est quelque part entre la place de livraison et la place handicapée, non ?

Là où les choses confinent au sublime, c'est sur l'emballage final, ou le remballage... Votre masseur "vous épongera de 5 feuilles de sopalin à 0,95 euros la feuille". Qui dit mieux ?

C'était notre chronique en période de crise, remettons l'imagination au pouvoir contre les branleurs !

Demain, je vais m'aligner sur les risques des prévisionnistes internationaux : je crois franchement que demain marquera la fin du mois de janvier qui devrait laisser sa place à février dès mardi...

Portrait de la confusion de l'époque en Mathieu Pigasse...

Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît. C'est entendu. On doit pouvoir reconnaître Mathieu Pigasse alors puisqu'il ose tout, mais il n'est pas con. Sans doute est-ce pour cela qu'on ne lui reconnaît pas d'identité si ce n'est celle de la confusion de l'époque.

Dans l'absolu, il n'y a aucun problème à catégoriser le jeune homme: banquier d'affaires, aimant le risque, faisant des tours de périph à fond la nuit en écoutant du rock... Il rachète les Inrocks, met des billes dans le Monde et débauche Marc-Olivier Fogiel pour "monter des coups dans les médias". Bon, si ce sémillant jeune homme n'est pas de droite, moi je suis curé. Problème, il se proclame "viscéralement de gauche".

Il le dit sur les télés où l'on invite cet ex de Marie Drucker qui passe bien en gros plan sur ses Dior homme cintrés et mâchoires carnassières, joues rasées et émaciées puisqu'il prononce des outrances calculées comme "la bouffe, c'est un truc de bourgeois". Notez que le nabab dit ne pas l'être puisqu'il a racheté les Inrocks. Il doit donc être cool. Dans l'absolu, Mathieu Pigasse ne devrait pas avoir voix au chapitre, sa conscience de l'intérêt général étant quelque part entre Julio Iglesias et Philippe Lavil, mais avec ses dizaines de millions d'euros gagnés à spéculer sur les famines mondiales en jouant sur le cours du blé, il prend la parole partout. Déclare vouloir être Président en 2017...

Le problème c'est que nous n'avons pas trouvé quelqu'un pour lui dire avec Patrick Sébastien "ah si tu pouvais fermer ta gueule". La gauche est tellement complexée face aux ultras riches que pour une fois qu'un nouveau riche depuis Pierre Bergé se déclare de gôche, elle l'accueille bras ouverts sans voir ce que la vie de ce type, ses idées, ses fréquentations (patrons du CAC, Fogiel donc) sont radicalement incompatibles avec une vision du monde centrée sur le progrès social. A force de ne pas faire le ménage, de ne pas donner ce salvateur coup de balais dans les rangs, on risque de tousser très fort l'an prochain...

Pour mémoire, Mathieu Pigasse fut un proche collaborateur de DSK à Bercy, qui ne cesse d'en dire du bien, intellectuellement comme idéologiquement. Je dis ça, je ne dis rien.

Demain nous continuerons à réfléchir avec Kempf sur cette lancinante interrogation:"la démocratie est-elle soluble dans nos oligarchies modernes ?" 

Un uppercut de gauche pour mettre la droite K.O. en 2012

Je m'en régalais par avance, avec les bonnes feuilles dans différents canards, je faisais mon Pierre Bayard en parlant -un bien- d'un livre non lu. Depuis, je l'ai lu et mon bonheur n'en est que plus grand. 

Clair, interactif (avec la création de http://www.revolution-fiscale.fr/ plate-forme qui montre ce que seront nos impôts avant et après réforme) court, non verbeux, non jargonnant mais jamais simpliste, jamais poujadiste et pas ramenard.

Le trio de nos économistes surdoués rappellent avant tout quelques grandes vérités arithmétiques:

-Les pauvres contribuent largement à la solidarité nationale, notamment via la TVA et de nombreux autres mécanismes (CSG) de redistribution.

- Le système d'imposition français est bien pensé pour la majeure partie et est progressif jusqu'à 6000 euros.

- En revanche, après, ça barre en couille et la courbe de proportionnalité de paiement s'inverse, ce qui fait que les 1% les plus riches paient moins d'impôt que les ouvriers...

- Le quotient familial pousse à considérer les femmes comme un revenu à déduction fiscal, pousse au crime en augmentant les disparités de salaires et donc organise de façon perverse l'inemployabilité des femmes...

- L'impôt sur le revenu n'a cessé de diminuer en termes d'importances globale des revenus de l'Etat, mais il reste symbolique; de même que l'ISF, mais la gauche se contente de garder le symbole quand il faudrait vraiment taxer...

Au fond, là où le livre m'emballe, c'est qu'il rappelle ce en quoi je crois profondément: Hollande se plante avec les mecs à plus de 4000 euros, qui sont justement taxés, la gauche, jusqu'à ce trio, a négligé de penser l'ultra richesse et l'lutra redistribution, notre problème avec le 1%...

Toutes leurs propositions sont chiffrées, évidemment, argumentées, réalistes au niveau européen avec l'exigence harmonisatrice vis à vis de l'Irlande et tant d'autres... L'accent est mis avec talent étincelant sur la sous taxation du capital et l'hypertrophie prise par les biens immobiliers.

124 pages après le début de la lecture, on est rassérénés et espère simplement qu'en 2012, si le pouvoir se trouve en situation, ce trio sera suivi.

Demain, nous jetterons un voile pudique sur le dernier Alex Jardin, sans intérêt, pour nous préoccuper d'Hervé Kempf et sa vaste question "la démocratie est-t-elle soluble dans le libéralisme"?