Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/01/2011

Beaucoup d'essais, peu de réussites...

Ashkénazy.jpg

Parmi mes bonnes résolutions pour 2011, il y avait "lire moins d'essais" car après tout, vu où va le monde quel intérêt d'en lire ses analystes quand les romanciers ont toujours un temps d'avance.

Mais un brin de mauvaise conscience et dix heures hebdomadaires à détricoter l'actualité pour mes étudiants font que pour l'heure, j'en lis encore beaucoup et je vous en déconseille beaucoup.

Heureusement, il y a "la révolution fiscale" de pim pam poum, AKA, Piketty Landais et autres à venir en compte rendu, parce que l'économie vue par Ashkénazy, c'est Jean-Marc Sylvestre du côté des gentils, mais ça reste tiédasse: Ashkénazy passe au lance-flammes les économistes au pouvoir depuis 40 ans mais se garde bien de nous proposer une seule vraie piste pour l'avenir. Tout juste concède-t-il un très convenu "la France a la capacité de se relever et de créer des centaines de milliers d'emplois", bah avec ça ma grande... Il ose aussi un "trop de travail manuel, la France a raté le train de l'économie de la connaissance", je pense qu'on le disait déjà en 2002...

Allez, je reconnais des trucs qui m'amusent: 1/ un matraquage en règle du septennat de Giscard, pire économiste de tous les temps, anti jeunes et anti immigrés. 2/ un démontage de Rocard a même de mettre KO Rocky quand il veut rappeler son bilan. In fine, m'est avis qu'on peut s'en passer...

Gracian.jpg

Sinon, ayant entendu des dithyrambes sur l'homme de cour de Balthasar Gracian (1684 initialement) je l'ai avalé... Bon. J'avoue un faible pour l'essai introductif de Marc Fumaroli, 200 pages de comique involontaire mais je ne tirerai pas sur une ambulance, fut-elle ornée du badge du Collège de France. Ensuite, quand aux quelques centaines de maximes en elle même, je trouve ça d'un pisse froid consternant. En gros, c'est soyez servile avec les puissants et forts avec les faibles. Chafouin, ne vous mêlez pas de ce qui ne vous regarde pas, ne l'ouvrez pas trop; personne ne peut avoir raison contre les autres, soyez vous entourez, n'ébruitez jamais vos rancoeurs. Je ne vois vraiment pas pourquoi certaines badernes académiques s'esbaubissent la dessus en criant à la révolution... Feu Jean Dutourd devait adorer, mais pas de quoi perturber un Debray ou un Todd.

Verdict: c'est plus gros qu'Ashkénazy donc plus de temps perdu, mais moins cher parce qu'en poche...

Quatrieme Chronique Rambaud.jpgLà, j'attendais avec délectation... Et ma déception m'inspire une réflexion clémente pour l'auteur: ce n'est pas lui qui me navre, c'est l'original. L'opus est le quatrième en quatre ans, chronique du règne sarkozyste. Les deux premiers volets m'avaient quasiment tiré des larmes de joie. Jubilatoire de lire toute la vanité et surtout tout le grotesque des intrigues de cour qui se tissaient devant nous avec la princesse de Dati, le cardinal de Guéant et autres comte de Balkany. Mais là, je n'en puis mais. J'avais oublié, Jean Sarkozy à l'EPAD, Henri Proglio et ces avantages de double salaire, François Pérol et le favoritisme et tant d'autres... Tant de calembredaines qu'on en viendrait à croire que c'est tout un règne qui est dépeint là, hélas c'est une seule année et il nous en reste encore au moins une à tirée et ça, c'est très modérément décrispant pour les zygomatiques...

Sinon, demain, nous reviendrons en force avec "la révolution fiscale" des 3 stooges de l'économie que j'ai commencé à renifler et qui me semble de bien meilleure facture. Ensuite, nous arrêterons les frais et retournerons aux romans, j'ai mis du London, du Coe de côté et autres...

23/01/2011

Chat noir / Chavez

 populisme.jpg    2011 année du bonze ? A quand un retour au calme alors que le boxon et la déconne fonctionnent à plein. Un nouveau chiffre m'a miné, et pas seulement Bernard, hier : 20% des français consultent une voyante. Plus que les psys... Non, mais 20% ! Je n'ai jamais eu la bosse des maths, mais je suppose que l'on peut dire sans trop se risquer que ça fait quelque chose comme 1 sur 5.

Hors, du monde j'en connais et des gens allant consulter les voyants, une seule. Ca m'a rappelé le sentiment de désolation que j'éprouvais en regardant la liste des séries favorites des français: j'en connais pas une. Des personnalités favorites: peut pas en blairer une. Des audiences de l'année: vu que pouic et ma télé va défunter car je l'adapterais pas à la TNT... Vis mon pays réel/ pays légal à plein tubes... 

1 français sur 5 qui va voir une voyante, qui est prêt à débourser 30 euros, payables en ligne, pour 10 minutes avec une illuminée lui assurant un avenir radieux, une rencontre avec un bel inconnu... Amusant de voir des reportages là-dessus où l'on voit que derrière ces sites, il y a des jeunes hommes proprets ressemblants à François Baroin, directeurs marketings de ces sites qui exploitent la misère humaine et le désoeuvrement, la perte des repères et de croyances.

"les mensonges des nazis sont si faux que même leur contraire ne constituent pas une vérité", écrivait Koyré pour signifier jusqu'où on avait pu aller dans la déformation de la parole. Martin Rueff, poète et traducteur, dresse un parallèle avec Berlusconi et Sarkozy comme symptômes de la parole vidée de sens. Face à cette véritable ère du vide et pas les conneries dénoncées par l'autre imbécile de Lipovetsky, la perte de repères porte au n'importe quoi et pas seulement la voyance. 

Le plus intéressant dans la montée en puissance des sceptiques, ce sont les opportunistes désireux de rejoindre le barnum du grand n'importe quoi. Que Marine le Pen, Sarah Palin ou Guy Sorman continuent à proférer leurs conneries est une chose, le plus intéressant est de noter le glissement volontaire de certaines personnes à l'intelligence louable dans le seul but d'accroître leur audience. En 2010, on peut tirer une ligne droite rejoignant Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, Michel Onfray et d'autres qui acceptent volontairement de grossir le trait à outrance, de travestir leur pensée pour plaire plus. Amusant, Zemmour et Mélenchon sont très potes et ne cessent de prendre leur distance pour s'exclure de la pensée unique qui a saturé et déprimé les français. Onfray, lui, ne peut penser toutes les conneries qui sont dans son pensum contre Freud, mais tout pour ne pas ressembler à un Marcel Gauchet ou un Finkielkraut; niveau imprécations, n'est pas Todd qui veut...

Face à tous les chats blancs de la pensée unique ils s'érigent en chat noir façon Chavez pour conquérir le peuple. A la limite près que Chavez n'est pas populaire que parce qu'il peut redistribuer les dividendes du pétrole. Or, en France, on se vante d'avoir des idées à la place de l'or noir; reste à savoir ce que valent celles de nos tribuns enflammés...

Demain, nous nous rendrons dans le quartier des proxos, dans un bouge sympathique, pour voir si la star de la rentrée littéraire n'a pas pris trop la grosse tête depuis qu'Audrey P est prête à quitter Arnaud M pour lui...

18/01/2011

Parabole du black jack informatisé où la rage contre la machine

rage-against-the-machine.jpg Hier, déjeuné arrosé comme l'Australie au resto des Barjots à Chambéry. En sortant la somnolence fondait sur moi plus vite que la neige à la Clusaz. Je me suis rendu à la gare d'Aix les Bains pour monter dans un train plus tôt que l'horaire indiqué sur mon billet. Bon, je reconnais, c'était un Prem's. Id est, un billet de pauvre. J'ai demandé avec une politesse incommensurable s'il était possible de monter dans le train, eu égard à ce qu'il était plus vide que le cerveau d'Eric-Emmanuel Schmidt. Et bah queue dalle, non seulement je pouvais pas monter, non seulement je ne paierais pas la simple différence, mais il fallait racheter un billet plein pot plus 60 euros de frais de dossier soit 150 euros de prune... Un peu chérot le caprice.

Alors que je le répète le train était vide, mais la machine dit que c'est impensable. Il y a 10 ans, quand j'avais un billet pour la bonne destination, je pouvais m'arranger et monter dans un train.

Cet anecdote fâcheuse m'a ramené à Roussé à la frontière roumano-bulgare, côté bulgare. Ville pleine de post communisme: bar à putes et casino, exit pravda et KGB, put in vodka et GHB... Avec mon acolyte, à l'heure où il n'était pas encore la star auteur de B.A.BA http://www.ruefromentin.com/portfolio/ba-ba (que mon père a trouvé librairie Dédale, et qui est épuisé à la FNAC, mais que fait Alexandre Bompard ?) on se balladait incognito attendu que il ne faisait pas encore rêver Audrey Pulvar...

N'ayant pas une passion démesurée pour les bars à putes, c'est le casino qui fut l'objet de notre choix. Nous fûmes accueillis par un videur à lunettes de soleil dans les lumières bleutées, tout cela confinait au ridicule. Deux hôtesses accortes nous dirigèrent vers un blackjack: surprise, plus de cartes, tout est informatisé. Bon, le mythe de James Bond est écorné mais n'ayant pas d'autre alternative, nous jouons après nous être entendu sur ce que nous étions disposés à perdre au jeu... Mais, alors que la fille avait un 10 et un 8 et nous un AS et déclarions '"Hit" et qu'un 10 sortait, nous exultions. Black jack. Sur l'écran en lettres rouges "you lose". Nous, "bah non, on a gagné". Elle "L'ordinateur dit perdu, je suis désolé". S'en suivirent 5 minutes de palabres à la fin desquelles sa collègue vint dévérouiller la machine et nous rendre notre dû. Que nous reperdions bien évidemment dans la foulée, mais la question était ailleurs... A ce rythme là, combien de décisions de bons droits seront bafoués par des bugs informatiques ? Je ne veux pas ratiociner, mais tout ça ne plaît guère...

Demain, nous nous consolerons en écoutant la star qui m'accompagnait dans l'est et qui, apparemment, passait ce matin dans le mouv' de Yacine Bellatar; you rule man...