La journée du pantalon ?

Beau succès pour Adjani, "la journée de la jupe". L'idée du film c'est que le néoféminisme consiste à porter une jupe dans les cités sans se faire traiter de salope. Certes. Je crois surtout que porter une jupe revient à se conformer à la loi, puisque un texte du 26 Brumaire (comprenez que ça Sadatte comme on dit en Egypte) interdit aux femmes le port du pantalon, ou alors elle doivent demander une dérogation. En 2004, un député a tenté de relancer le débat, mais une femme, Nicole Ameline, a refusé au motif spécieux que la désuétude valait plus que le texte de loi... Mouais. Toute l'histoire, ici : http://www.cfo-news.com/Une-loi-francaise-interdit-aux-fe...

Je réalise avec effroi que je cotoie chaque matin des hors la loi, qui bravent les pandores en enfilant un jean. Alors que je ne risque rien. Troublante coincidence liberticide dans l'actualité: une entreprise anglaise interdit le port de talons de plus de 2.5cm (one inch) à ses employées pour des raisons de santé, ou 4cm si elles sont longtemps en station assise. Là encore, forte inégalité puisque les hommes peuvent foutre leur santé en l'air comme l'atteste le port systématique de 8cm de pilotis du premier des français...

Demain, nous viendrons en kilt pour tester les flics. Mais sans talons, trop casse gueule et vu que sous le kilt, hein, n'est-ce pas, ça causerait dans les chaumières après...

Ceci est bien une pipe

Manifestement, aux Etats-Unis, sucer, c'est tromper. Pour le législateur, sucer c'est aussi se tromper (ou un truc m'échappe) puisqu'une jeunesse de 17 ans, âge auquel on n'est jamais sérieux, est désormais fichée pour avoir délivré un pompier à un camarade de classe. Figurez vous que pour cet acte délictueux, elle ne doit plus se pointer à moins de 300 mètres de lieux où il y a des enfants. Et elle est donc fichée, comme délinquante sexuelle, à l'onglet "sodomie". De là à penser que ce sont des trous du cul qui gèrent ces fichiers...

Ca paraît dingue, mais l'article est assez détaillé: http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2009/09/14/incarceree-p...

Donc, aux Etats-Unis, on peut acheter un flingue sans ordonnance, faire reculer une réforme de santé avec un pôle public en prétendant que ça va recréer les couloirs de la mort, mais interdiction de se léchouiller entre jeunes. L'affaire de Clinton et Monica n'a donc pas fait bouger les mentalités d'un iota, nom d'une pipe !

Demain, nous réfléchirons à la question iconocolaste : après un black à la Maison Blanche, les Yankees sont-ils prêts à élire un apologue des pipes ?

Pour un Grenelle des "journée de"

Plus de 200 jours par an sont des "journées de", voila l'édifiant constat qu'on trouve là : http://www.rue89.com/2009/09/15/du-tricot-a-la-prostate-2...

Je vous dis ça, on est le 15 septembre, journée de la prostate et, par ailleurs, de la canne blanche. Par ailleurs, c'est la St Roland d'où les nouveaux dictons, "à la St Roland, mets des gants" ou "à la St Roland, cache ton gland". 200 journées, donc, à l'importance diverse. Capital, comme le tricot ou l'environnement, et parfois mineur comme cette journée de la femme du 8 mars...

Dans le domaine de la concurrence, seuls les Grenelle peuvent rivaliser (environnement, mer, numérique, salaire, jeunesse, insertion, recherche, grenelle du grenelle...). Or, la multiplication des "journées de" est un trouble publique. Pour ma part, je serai favorable à un "Grenelle des journées de" qui permettrait de hiérarchiser ces événements. On pourrait en éliminer un certain nombre et en créer de nouvelles, "la journée sans smiley et sans LOL", "la journée sans sondage" et puis perso, je rajouterai "la journée avec Joe Dassin" parce que moi, Lady Gaga, j'en ai rien à secouer...

Demain, nous ausculterons le moral de Motte-Piquet, victime du changement à Grenelle qui lui pique toute la notoriété...