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26/04/2020

Poutou 2022 dès le premier tour ?

Le 15 mars dernier, le premier foyer du virus en France n'était pas dans le Grand Est, mais à Bordeaux. Là, au premier tour des municipales, Philippe Poutou arrivait en 4ème position avec 11,77%, 6470 personnes contaminés par le virus trotskyste. On pensait l'épidémie éteinte en France depuis des décennies, mais force est de constater qu'elle repart de plus belle et que rien ne l'arrêtera. Chaque jour, des velléités de nationalisations en masse, de réquisitions, de l'intendance suivra pour les salaires et la dette se font jour sur les réseaux sociaux chez des patients qui n'attendent manifestement qu'une présidentielle pour mettre Poutou au pouvoir dès le premier tour. A moins qu'ils ne prennent le Palais d'Hiver, c'est à dire l'Elysée, dès le 11 mai, ce qui sera coton en respectant les gestes barrières (le port du masque peut aider) ? 

C'est fou, quand même, de voir que le même peuple qui a élu un type il y a 3 ans qui fait ce qu'il avait promis (à savoir abolir l'ISF, instaurer une flat tax et autres sucreries façon Friedman), voudrait désormais d'un revenu universel inconditionnel, de coopératives alimentaires d'État et de planification quinquennal... Si on ajoute les 20% de votes Fillon, 45% des français ont voté pour baisser les dépenses de l'État, baisser le périmètre du nombre de fonctionnaires et la fiscalité des plus riches. Ca ne fait hélas pas 55% pour le camp d'en face, car les 25% du bloc le Pen-Dupont Aignan sont difficilement amalgamables, et au final, peu perméable au partage. Tous ceux là, donc, qui étaient pour des baisses des minima sociaux, une augmentation de la compétition au détriment de l'entraide et que l'état foute la paix aux honnêtes gens et honnêtes commerçants, ont soudainement vu la lumière solidaire à la grâce d'un virus ? Alleluia !  

Personnellement, ça ne me dérangerait pas, ça me réjouirait, même. En 2017, ce qui faisait l'objet de mon choix, c'était le 100% de taxation au dessus de 360 000 euros, la règle verte de planification industrielle, le protectionnisme solidaire et autres. Bon, nous ne fûmes pas assez à pousser ça. Dans la dernière ligne droite, l'ensemble des médias mainstream présentaient même ce programme social-démocrate (façon 1981) comme le phare avancé du bolchévisme. Eux aussi ont du tourner casaque. Je me réjouis de ce soutien inattendu, l'opinion étant avec nous, 2022 m'a l'air plié...

Le problème, c'est qu'avant 2022, y a 2020 et 2021 qui vont mécaniquement être des années de crise sans nom. Le revenu universel inconditionnel ne sera pas là, en tous cas pas tel qu'on le voudrait, c'est à dire un filet de ressources pour survivre en plus, mais qui n'ôte rien des protections sociales existantes. Et pour le financer (un petit 40 milliards par an) va falloir s'attaquer vilainement au capital qui a mangé plus de 10 points sur le dos du travail, ces dernières années... Pas exactement la courbe qu'on prend. Il n'y aura pas non plus de réquisitions alimentaires, on comptera sur les Restos, la solidarité des voisins et des cagnottes en ligne. Youpi...

Un truc me frappe, vraiment, avec tous ceux qui disent "l'état n'a qu'à", c'est qu'ils ne voient pas les centaines de milliers de chômeurs assurés, mécaniques, qui nous attendent. Toutes les faillites de commerces, d'artisan.e.s, d'indépendants qui sont là devant nous. Ca n'est pas une paille. Hermès en Chine, et Mc Do chez nous avec des queues de 3h pour la réouverture ça n'est pas une fatalité, ça n'est pas certain, mais ça donne un avant goût de la reprise plutôt archi favorable au capitalisme as usual. Le rush conscientisé sur les AMAP, le soutien inconditionnel aux petits artisan.e.s, créateur.rice.s, aux restos indépendants et chambres d'hôtes plutôt que les hôtels ACCOR, la mise en avant de l'économie locale, j'ai comme un doute. Je crains plutôt que les centaines de milliers de fracassé.e.s par le confinement crèvent la gueule ouverte sans pouvoir retrouver un job, sans avoir les forces de se relancer à nouveau à leur compte. Ils attendront qu'on recrée des micro miettes, des jobs miséreux. 

Normalement, quand on n'a plus rien à perdre, on fait la révolution. Des notes des RG fuitent en ce sens, soulignant "des foyers de radicalisation sociale". Ils aiment alimenter la peur et surtout préparer l'opinion à la répression, car le renversement n'aura pas lieu. La révolution reste une affaire de jeunes gens et il y a fort longtemps que la France a plus de bataillons d'arthritiques que de sautillant.e.s. 43 ans de moyenne, notre pyramide des âges n'a rien de comparable avec celles des pays qui se sont soulevés lors du printemps arabe, n'a rien à voir avec la jeunesse de Hong Kong... 

Il y aura des jacqueries, des flammèches, des émeutes, dans les zones les plus touchées et les plus jeunes. La Seine Saint Denis est toute désignée : département le plus jeune de France et avec 28% de taux de pauvreté contre 14% pour le pays, ce territoire à l'abandon public depuis des décennies est depuis quelques semaines le théâtre de pays les moins avancés. Pas "en développement", non, sous développé. Des files de la faim qui font honte, des cohortes en milliers de personnes. Eux se soulèveront peut être, mais en face, il y aura le préfet Lallement, nostalgique de Pétain (pas un effet d'annonce, authentique nostalgique) qui les attend de pied ferme. Le scénario hollywoodien ou les CRS enlèvent leurs casques et prennent les insurgés dans leur bras n'arrivera pas non plus. Les militaires et les flics touchent leurs payes à 100% en ce moment, et toutes les études montrant que, plus les années passent, plus ils votent RN à plus de 50% désormais, donc l'accès d'empathie, je doute bis. 

Aux États-Unis, où le chômage partiel n'existe pas, des millions de personnes sont en train de basculer dans la très grande pauvreté, accumulent des dettes plus qu'angoissantes. Et ils sont armés avec plus de flingues que d'habitants dans ce pays, il faut s'attendre au pire. Surtout avec le Néron du Capitale qui encourage ouvertement à prendre les armes, là, ça peut très mal se passer... L'an dernier, 40 000 morts par balles dans le pays, sans situation insurrectionnelle. Je n'ose imaginer le chiffre avec.  

Chez nous, depuis des années l'opposition sociale violente est ultra minoritaire. Ultra soulignée par les médias comme les idiots utiles, les black blocks, les casseurs, ceux prêts à aller à l'affrontement physique n'ont jamais été des milliers. Ni pendant les premiers mai, les manifs El Khomri ou celles de gilets jaunes. Quand nous étions des centaines de milliers à marcher contre les retraites, la dispersion laissait peu de monde quand on entendait les mortiers. Tous mes potes quadras et quinquas, bon.ne.s pères et mères de famille prépareront pas leur LBD, mais leurs mouchoirs. Faut arrêter de hurler au grand soir demain. Demain, c'est loin et c'est même pas nous qui décidons de la date d'ouverture, alors pour le reste... 

 

24/04/2020

Choisir son récit de crise

D'aucun.e.s me trouveront trop optimiste, hermétique aux risques, trop partial en somme. Toutes critiques que j'endosse volontiers. Parce que, contrairement à mes contradicteur.rice.s, je n'ai jamais cru à un récit objectif de l'existence, d'une crise, de l'histoire. Certains lisent en 1789 l'irruption de la justice sociale et la montée en puissance du désir égalitaire, d'autres y voient la fin de l'harmonie et du raffinement. On choisit son camp. En l'espèce, j'ai, sciemment, choisi celui de la vie contre la claustration. Je le reconnais. 

On fait des choix, on choisit ce qu'on lit, ce en quoi en croit, ce qu'on veut voir, on gratte. Ceux qui prétendent à la neutralité du récit sont des benêts. Le récit sera ce que nous en faisons et la meilleure preuve de cela, c'est que le récit change constamment. Celui de la prévention, de l'auto-régulation voire de l'immunité collective ont prévalu et puis, petit à petit, nous nous sommes rangés à l'avis et la solution d'une dictature inhumaine, qui figure en antépénultième position au classement de la liberté de la presse, ce qui explique que nous ne saurons jamais ce qui s'est passé la bas.

C'est tout de même le fondement du problème actuel : le monde entier a opté pour la situation à la chinoise au motif spécieux que cela aurait été efficace. Évitons les thèses complotistes de Montagnier sur le labo et voyons les morts en Chine. Ils disent 3 000, les médecins et journalistes chinois censurés et disparus (ou mort du covid pour le lanceur d'alerte médecin) disent plus de 100 000. Convenez que c'est pas exactement le même récit, qu'on en tire pas exactement les mêmes enseignements, que c'est pas la même macédoine (que je situe sur une carte, loin de la Chine). Ils ont probablement merdé à fond de balle au début de crise puis fliqués de façon inhumaine la population avec des drones hurlant sur les gens de rentrer chez eux et une application traçant les déplacements. Toutes nos belles âmes ont dit (recherchez, internet oublie rien) "c'est des méthodes de barbares, nous sommes une démocratie, jamais nous ne gèrerons une crise sanitaire ainsi". Deux mois après, je vous le donne Émile, les braves français.e.s qui ne respectent pas le confinement sont rappelés à l'ordre par drone et nous aurons le choix d'avoir ou non l'application comme les russes peuvent ou non voter pour Poutine...

C'est quand même ça la réalité de base. La Chine a merdé comme jamais, pété sa croissance et quand le virus s'est répandu en Italie, les transalpins ont fait pareil. Je ne nie pas les scènes horribles dans les hôpitaux italiens, les sirènes d'ambulance en boucle, les médecins forcés de choisir entre deux patients, je sais tout cela, et je sais que c'est vrai. Mais à ne regarder que cela, on ne regarde pas tous les pays où la crise du Covid est gérée. Je parle des démocraties et laisse le "miracle" vietnamien de côté. Ils ont le même amour pour la liberté citoyenne et d'informer que la Chine donc le zéro mort vaut ce qu'il vaut... Mais la Corée du Sud, 52 millions d'habitants dans un pays hyper dense, ne confine pas et tout se passe très bien. Ils testent à fond, isolent tous les malades chez eux pour les célibs ou dans des hôtels pour les autres et ça va. 52 millions d'habitants. Plein de plus petits pays y arrivent aussi, mais je prenais un gros pour dire qu'en France, on peut. On pourrait à minima faire du confinement doux à l'allemande, où le BTP fonctionne, la plupart des commerces et ils ont 4 fois moins de morts que chez nous. Il n'y a pas de supériorité ontologique du confinement. On oublie de le rappeler et on s'est tous rétractés comme des tortues dans leur carapace face à un prédateur...

Par ailleurs, on parle toujours des chiffres comme s'il s'agissait d'une tragédie inédite, folle. Sans remonter à la grippe espagnole et aux conditions particulières liées à la première guerre mondiale, la grippe asiatique de 1957 a causé 100 000 morts en France. A population constante, cela ferait 150 000 aujourd'hui. Les hôpitaux étaient nécessairement débordés, mais on l'acceptait, on n'a pas tout fermé, tout arrêté. Idem pour celle de Hong Kong, en 69. On vivait.

Nous ne sommes pas en guerre, mais nous nous comportons comme si. La seule fois où Roland Garros et le tour de France n'eurent pas lieu, c'était les années de la guerre de 40. Pour la culture, de sombres années avec seuls les artistes collabos qui pouvaient se produire (des coeurs sur Charles Trénet Tino Rossi) et même ça, on a plus. Les pro covid sont quand même priés de faire rideau. Avignon aurait pu se tenir, les Charrues aussi, Solidays itou. On aurait limité la programmation à des artistes français, un peu plus de Zaz et de Françis Huster, c'était pénible mais un mal nécessaire pour qu'on sorte quand même, non ? 

À mes amis pétrifié.e.s par le 11 mai, faut choisir notre camp et ce qui relève de notre responsabilité. Dire qu'on est gouvernés par des branques qui ont mal géré et vouloir se claustrer, c'est s'infliger une double peine. Le risque zéro, c'est le vaccin et un traitement efficace. Ca peut prendre six mois comme deux ans, comme plus. La période est anxiogène et le récit qui en fait tous les jours l'est mille fois plus. Avouez que vous sortez marcher ou faire vos courses, ça n'est pas non plus l'apocalypse. Il est logique d'avoir peur, mais vain de la dompter en pliant toute forme de volonté. Aujourd'hui, on ne nous parle que du rebond, du second pic épidémique. Je ne nie pas que cela puisse arriver, moi aussi j'y pense. Mais je pense bien plus aux suicides, aux décompensations, aux violences à foison de celles et ceux qui ne tiennent plus. Je crains, surtout, les scénarios liés à des émeutes. De plus en plus, des gens ont faim. De plus en plus de gens, qui ont de plus faim et de moins en moins de choses à perdre. Les RG font fuiter des pseudo notes où ils disent craindre des manifs d'ultra gauche et d'ultra droite. Tu parles. Sans foule compacte, les black blocks et les nervis sont facile à appréhender. Ils craignent des scènes de pillages, d'émeutes, de magasins dévalisés, comme en Afrique du Sud où les gens refusent de mourir, littéralement, de faim. Ça et la réaction de flics armés m'effraye plus qu'un rebond du virus qu'on ne maîtrise pas. Faut choisir 

Françaises, français encore un effort pour sauver des vies

Hier, plusieurs amis m'ont adressé la dernière étude précisant que le confinement aurait permis de sauver 60 000 vies et m'ont demandé si, en voulant ressortir et vivre, je n'étais pas un génocidaire larvé. Un épigone de Trump et Bolsonaro... C'est vrai ça. Quelle sécheresse de coeur de ma part.

J'ai noté que toutes et tous ont pris au pied de la lettre une étude qui annonce des ordres de grandeur de 1 à 5 au minimum. Le confinement aurait évité au virus de toucher 10 à 47 fois plus de personnes, tout est au conditionnel (et comment pourrait-il en être autrement) sur le nombre de personnes infectées. Avec une règle de 3 mâtinée de saturation de lits d'hôpitaux divisé par l'âge médian des personnes infectées pondéré par la moyenne des cas graves, je vous en mets 60 000 qui seraient morts sans le confinement.

J'imagine que 100 000, ça faisait trop. Trop rond, trop parfait. 60 000, ça fait sérieux, une ville moyenne, ça vaut le coup de se confiner, quoi. Tout le monde reprend benoîtement, magiquement, 60 000 vies sauvées. Les mêmes n'ont jamais bougé une oreille, jamais tressailli, jamais demandé une once de changement lorsque sortirent des études, pourtant tout autant scientifiques, sur les centaines de milliers de mort de la pollution, du tabac, de l'alcool... Ce sont pourtant les mêmes méthodologies avec des échantillonnages, de l'exposition aux risques, et une part d'aléas. Certains boivent une bouteille par jour et vivent centenaire et des faibles buveurs meurent d'une cirrhose, des fumeurs impénitents rejoignent le cimetière dans leur sommeil quand des crapoteurs intermittents trépassent d'un cancer du poumon. C'est injuste. Il n'en demeure pas moins que pour éviter les risques, mieux vaut ne pas boire et fumer. Ne pas respirer d'air vicié. Ne pas manger gras, salé, sucré... Et pourtant, on le fait. Mais on fait gaffe. 

Si vraiment nous entamons la révolution copernicienne visant à mettre la vie au dessus de toutes considérations politiques et financières, super, mais allons y pleinement. Françaises, français encore un effort pour sauver des vies ! On peut sans doute épargner des millions de morts en interdisant le tabac, l'alcool, les usines, l'automobile.... A ce propos, si elle est suivie de décisions concrètes, la lettre du MEDEF demandant de surseoir aux normes environnementales tuera plus que le COVID. En faisant sauter les gardes fous sur les sites Seveso, on se prépare de nouveaux Lubrizols, en bétonnant, des crues mortifères partout, des inondations dantesques. On pourrait aussi oublier nos précautions sur le gaz de schiste puisqu'il faut relancer la croissance et renforcer notre souveraineté énergétique. Ca serait une bonne idée, non ?   

Alors, bien sûr, les travailleurs et travailleuses de tous ces sites industriels vont connaître des risques de morts bien plus forts. Sans compter tous les riverain.e.s, mais on s'en fout c'est des prolos. Ce sont d'ailleurs eux qui risquent plus aujourd'hui, on le signale, mais on s'en fout. Mon contempteur d'hier, d'ailleurs, celui qui me comparait élégamment à Bolsonaro n'est pas sorti de chez lui depuis le 16 mars. Il se fait livrer régulièrement ses courses. C'est déjà bien assez que des précaires prennent des risques, pourquoi les privilégiés s'exposeraient aussi ? On sait que le Covid ne comprend pas les distinctions de classe, il a eu le toupet d'emporter Patrick Devedjian, nous sommes tous susceptibles de périr sous ses attaques ! Même Bojo et Tom Hanks ont souffert, quelle horreur, le Covid n'a aucun scrupule, aucune limite ! Bien sûr, pour l'heure, les prolos meurent beaucoup plus (la Seine Saint Denis a deux fois plus de surmortalité que Paris à 3km d'écart...), mais quand même, nous ne sommes pas à l'abri. 

Ces inégalités folles face au Covid ne vont pas disparaître avec le déconfinement. Comme le soulignait parfaitement Denis Maillard au moment des grèves RATP, "le fait d'être touché directement par les grèves est la nouvelle distinction de classes : énormes galères pour les plus précaires qui s'entassent à l'aube dans les rares RER présents quand les cadres peuvent télétravailler". Il en ira de même le 11 mai. On va rouvrir, mais les tous petits commerçants prendront les transports pour lever le rideau quand les cadres continueront à Zoom Zoom zens. 

Le registre à adopter face à cette crise sanitaire n'est pas courage vs couardise, mais responsabilité vs inconscience. Aller dans le métro, ça n'est pas prendre les armes à Alep contre les troupes de Bachar et rester chez soi, ça n'est pas être collabo. Dans tous les cas, il s'agit d'être responsable face aux risques sanitaires mais de vivre, bordel.

On peut mourir en traversant la rue (quand on trouve pas un job) et pourtant on marche. On s'attache en voiture, on porte des maniques quand on sort un plat fumant du four, on laisse un pilote dans l'avion... Face aux risques de l'existence, on se protège, mais le risque zéro n'existe pas. On mettra des masques et on se lavera les mains, on va éviter Woodstock, les fan zones et les partouzes pendant quelques temps. Ok, ça n'est pas une raison pour continuer à se calfeutrer dans un mode de vie qui fait passer les Amish pour des décadents.