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16/11/2016

La dialectique lepéniste de Macron

David_-_The_Death_of_Socrates_detail.jpgAvant que les thuriféraires du champion du modernisme ne me tombent dessus, je parle de dialectique, pas de programme (problème auquel je m'attaquerai par la suite...). En 1984, interrogé sur le candidat montant dans les sondages, Jean-Marie le Pen, Laurent Fabius avait eu cette réplique "il pose les bonnes questions, mais apporte les mauvaises réponses". Les bonnes questions tenaient au chômage de masse (déjà) aux fermetures d'usines (déjà) et au sentiment curieux que quelque chose s'était brisé dans la machine égalitaire et l'ascenseur social français (déjà, déjà, déjà...).

A toutes ces questions, le Pen Jean-Marie répondait "virons les immigrés, reprenons le contrôle de nos frontières et les vaches seront bien gardées". Un brouet poujadiste qui n'attirait alors qu'une minorité de révoltés, laquelle a grossi à mesure que le chômage est resté, que les usines sont parties sans rien pour les remplacer et qu'un certain nombre de services publics ont été remplacé par des plate-forme d'appel. Et aujourd'hui, les questions soulevées par Jean-Marie le Pen depuis 50 ans, et qui ont commencé à trouver un écho lors du grand dérèglement Thatcher/Reagan, sont aux portes du pouvoirs. La victoire de Trump donne des ailes à l'héritières Le Pen. Tristesse. On a les dirigeants qu'on mérite. Ceux qui se sont contentés de gérer trente ans de politiques néo libérales, sans avoir su inventer le nouvel état-providence, celui adapté à l'après chute du Mur, sans avoir tiré les leçons des baisses d'impôts folles des années 80 destinées uniquement à activer la pompe à milliardaires. Tout ne fut pas étal pendant 30 ans, il y a des nuances entre le PS et LR, raison pour laquelle chacun revendique la légitimité à incarner l'alternance. Mais des nuances et de moins en moins visibles, comme l'atteste le fait qu'entre 2005 et 2014 la France a connu la plus grosse augmentation des inégalités entre les 10% les plus riches et les 20% les plus pauvres, basculant vitesse grand V dans la direction anglo saxonne. 2005/2014, Chirac, Sarko, Hollande. Les faits sont têtus...

Aussi, un candidat qui avancerait en disant : "voilà mon programme, il consiste en une accélération violente des politiques de ces dernières années" devrait logiquement rencontrer peu d'écho. Mais, l'élection de Trump l'a rappelé sinistrement, la logique ne prémunit plus de rien du tout... Ce matin, le nouveau héros de la France Libre s'est présenté avec quelques lignes directrices pour son programme toutes confondantes de consensus suspect : 

- Il est "contre le système". Ha ? Le banquier qui s'est mis 2 millions chez Rothschild , dont le mécène récemment disparu était milliardaire, dont tous les soutiens sont des nababs et qui, qui plus est, est encensé par les médias privés (le service public, c'est heureux, est moins naïf) : de Bolloré à Drahi, de Bouygues à Lagardère, on adore Macron, on encense Macron. Anti-système ? Trump élu, les bourses flambent, tu parles d'un anti système. Le gendre idéal, idem. 

- Il est "pour une révolution démocratique profonde". Lui le nostalgique de la monarchie a une conception très solo de la politique. Qui correspond à la présidentielle, m'enfin on sent pas vraiment venir la Nouvelle Constituante. L'intelligence de happer des propositions existants depuis longtemps sur la réduction du train de vie de l'état, mais rien de concret sur le comment du renouveau démocratique, des gardes fous contre les lobbys, du vote en conscience des députés. Suivant...

- "La relance de l'Europe, notre chance dans la mondialisation". Pour mémoire : monsieur est pro TAFTA, explique que la loi El Khomri "n'est pas allée assez loin", en somme il veut pousser davantage la dérégulation et le libre échange en Europe. On pourrait peut être lui rappeler les résultats des dernières élections continentales ou celui du Brexit. Y a un amour modéré pour continuer dans la même direction... La relance, ça veut dire inversion de la pente folle en harmonisant fiscalement et socialement par le haut.

- "Mettre l'accent sur le travail" à ce propos il a récemment dit "pour un jeune 35H c'est pas long" t'as raison coco, faut les bosser 50h les caissières et les jeunes de Mc Do, c'est mieux. Y a pas de taff pour eux, on a qu'à partager encore moins... L'accent sur le travail pour quoi ? "Etre milliardaire" ? "Etre un entrepreneur à la vie plus dure qu'un salarié". Sa conception du travail c'est le retour chimérique aux 30 glorieuses avec les profits des bulles internet. On sent que ça va marcher, qu'il a bossé son sujet sur la révolution énergétique et agricole, les métiers de demain, quoi, relocalisés. L'écologie ? Pas un mot, comme d'hab...

- "Offrir de nouvelles protections, aux plus faibles". Il nous rappelle ce qu'il a fait en tant que ministre ? Couper les lignes SCNF de proximité pour mettre des lignes de bus pourraves qui ferment sitôt ouvertes sur les destinations les moins fréquentées. Faciliter les licenciements, plafonner les indemnités quand on est viré, compliquer les Prud'hommes, c'est des nouvelles protections, ça ? Ha, j'oubliais : l'entrepreneur ayant une vie plus compliquée que le salarié, c'est des nouvelles protections pour les start upers ! Plutôt que pour les salariés d'Uber, qu'il chérit comme modèle, même si on a vu récemment des chauffeurs être virés par l'application du jour au lendemain parce que leur note avait baissé. Infâme. Et il les encense. Cohérence ?

Voilà sur tous les sujets, Macron c'est la dialectique de le Pen (ou de Tapie) : on vous appâte avec des bons gros hameçons attrape-couillon et les électeurs foncent sur le constat sans regarder la solution. Oui, cher Emmanuel, moi aussi je pense que le "système" se referme et que ça tue la démocratie, que l'Europe est malade, que notre marché du travail pâtit et qu'on a besoin de protections pour les plus faibles. Et vous êtes de loin la personne la moins indiquée pour résoudre ces maux attendus que vos solutions sont juste d'augmenter les doses des saignées des libéraux. Permettez nous de ne pas vouloir essayer.  

 

14/11/2016

La politique n'a pas le monopole de la démagogie

ob_1d7820_demagogie-2.jpgAprès le Brexit, Donald Trump. Par deux fois, le résultat des urnes contredit la volonté de 90% des éditorialistes et des propriétaires de médias et ils boudent. Pour autant, le débat ne fut pas à ce point inégalitaire en termes d'attention et d'accès à l'information. La gratuité et la liberté du web permet aux outragés de tous bords de diffuser leurs opinions et très souvent avec des audiences démentielles pour des thèses peu mainstream compatibles. Hier, Etienne Chouard a rassemblé des centaines de milliers d'internautes pour s'opposer au Traité de Constitution Européenne. De l'autre côté de l'échiquier politique, les harangues d'Alain Soral et autres compagnons de route du complotisme anti gouvernance mondiale atteignent les millions de vues. Cette fascination pour la colère se retrouve dans les urnes et les tenants des canaux traditionnels refusent 1/D'y regarder de plus près 2/ D'en tirer les conséquences... Le Figaro est toujours le Figaro, mais, comme le décrit Aude Lancelin dans le récit de son licenciement, lorsque l'Obs emprunte tout au Figaro, pas étonnant que certains lecteurs aient envie de respirer un peu...

Après coup, les commentateurs mauvais joueurs arguent que les électeurs n'ont rien compris et ont été victimes de démagogues. C'est mot pour mot ce qu'avait dit VGE au lendemain du vote de 2005, et son voeu fut respecté puisque le texte est repassé avec le traité de Lisbonne, en 2008, sans repasser par les urnes. Cette bande de crétins se sont fait avoir par tous ceux qui ont osé remettre en cause des dogmes comme "la concurrence absolue est un bienfait pour l'humanité", "le libre échange ne doit pas être faussé par des contraintes sociales ou écologiques". Bah non, tous ceux qui ont perdu leur boulot, leur maison et leurs services publics de proximité trouvent cela modérément fabuleux, la mondialisation sans entrave. Et ils ne qualifient pas forcément de démagogues ceux qui disent cela... 

Le démagogue serait celui qui se contente de réflexions simplistes et joue sur les émotions. Bien. Je ne nie pas qu'il y en a, aujourd'hui, un bataillon entier parmi les responsables politiques. De Farrage à Grillo, de Sarkozy à Donald Trump, le camp des démagogues en politique a grossi avec une célérité inquiétante. Pour autant, peut-on sérieusement avancer qu'ils ne se cachent que là-bas ? Les contempteurs des politiques comme Alexandre Jardin ne sont pas des démagogues peut être ? Tous ceux qui disent "il faut se connecter au monde d'aujourd'hui, pour un président connecté et jeune" sans autre forme de procès, ça n'est pas de la démagogie, peut être ? Si, ce sont des démagogues numériques. Lesquels sont ultra nombreux parmi notre élite jeunes tendance l'Opinion/Challenge/Les Echos, qui ont une vision de société qui se résume à "le wifi pour tous". 

L'autre grande métaphore, c'est l'entreprise. Les responsables d'entreprises sauraient gérer quand les politiques seraient de piètres gestionnaires. Mais le bilan de Berlusconi, plus grand businessman italien, incite à beaucoup d'humilité... Michael Bloomberg ne fut pas un meilleur maire de New York que d'autres... Thierry Breton et Francis Mer furent-ils les plus grands ministres de l'économie que la France ait jamais connu ? Probablement pas, nonobstant une expérience de l'entreprise certaine... Pourquoi n'ont-ils pas fait mieux ? Sans doute parce que leurs bilans d'entreprises tiennent beaucoup à ce que des politiques publiques les ont soutenu à bout de bras en encourageant le libre échange à grands renforts d'incitation fiscales. Parce qu'ils n'ont rien de mieux à dire que ce qu'ils rabâchent depuis trente ans dans une réduction de la pensée type "coupez les dépenses publiques, libérez les énergies économiques, la croissance est le propre de l'homme" un raisonnement purement démagogique qui ne tient absolument pas compte de l'enjeu écologique.

Au fond, il ne s'agit pas de taper aveuglement sur "les médias", mais sur ceux qui s'y expriment de façon simpliste. Cela comporte évidemment une poignée d'éditorialistes (les mêmes depuis très longtemps) convertis aux thèses de leurs actionnaires avec une docilité de labrador. Mais également tous les "experts" bien accordés sur une vision monochrome de l'économie : de l'université aux plateaux télés, le grand nettoyage se fait. Pire, un éditeur français a osé publier un livre intitulé "le négationnisme économique" pour dire en gros que tous ceux qui ne sont pas néo libéraux refusent de voir le monde tel qu'il est... S'ils se sont sentis pousser des ailes, c'est que 95% des intervenants à la télé, des supposés experts qui bien souvent (pour ne pas dire toujours...) conseillent les grandes banques, sont des néo libéraux comme eux. Tous, avides de phrases simples : la dépense publique est une plaie pour le monde, trop d'impôts pousse les riches à partir, il faut déréguler. Et tous ces économistes sont rejoints dans leurs croisade par des sondeurs et des entrepreneurs ou des analystes boursiers qui pensent comme eux. Du coup, tout ce qui déroge à leurs dogmes est "irréaliste", "infaisable". 

Le cas de l'impôt est celui qui m'amuse le plus. A les écouter, toute demande de régulation par l'impôt s'approche du vampirisme, et Piketty serait un néo bolchévique... Les US, par exemple ont baissé de 30% (!!!!) la taxation des plus favorisés et ils continuent de vous dire qu'on en fait trop... Les 500 fortunes françaises croissent 50 fois plus vite que la croissance sans qu'ils ne créent un seul emploi en France ou s'acquittent d'un euro d'impôt sur la fortune. Est-ce vraiment léniniste d'exiger qu'ils s'acquittent de leur dû ? Je pose ça là, comme on dit, pour faire réfléchir deux secondes... La démagogie est dans la teneur d'un débat médiatique qui voit dans toute dépense publique un mal et dans toute création de richesse (fut elle crapuleuse, polluante et sans valeur sociale) une bénédiction. Ca, il me semble tout de même qu'on peut le changer assez vite. Et ça ne serait pas un luxe... 

 

12/11/2016

Le peuple aime les vainqueurs et se fout du dopage

shutterstock_51452437-1728x800_c.jpg"Comment Trump peut-il prétendre incarner le peuple alors qu'il est milliardaire ?". Cette rengaine tourne en boucle chez les supporters dépités d'Hillary Clinton. Lesquels n'ont pas potassé les leçons de l'histoire, même très récente, qui montre que le peuple aime les vainqueurs et ne regarde jamais de trop près aux méthodes ayant mené à la victoire. Dans les années 80, les figures de Silvio Berlusconi et Bernard Tapie incarnaient parfaitement ces figures de grands escrocs ultra populaires. Berlusconi, surtout. Première fortune du pays, une fortune nauséabonde, acquise avec des montages fiscaux rocambolesques, de la corruption généralisée, une certaine collusion avec les milieux mafieux et par conséquent des méthodes peu aimables pour déloger les gêneurs. Malgré une telle batterie de casseroles, Berlusconi fut élu par trois fois président du conseil entre 1994 et 2011. On peut même tromper trois fois le peuple avec les mêmes outrances. A chaque fois, les mêmes ficelles : quand le Jospin transalpin -Romano Prodi-, accusait Berlusconi, ce dernier répliquait en disant que le professeur d'économie était jaloux, ne gagnait pas assez d'argent, n'avait pas une assez belle femme...

Les femmes des populistes sont souvent de bons aiguillons de l'arnaque : botoxées, siliconnées et une intelligence discrète, on retrouve là parfaitement les conquêtes berlusconniennes, Melania Trump ou encore Carla Bruni. A propos du compagnon d'icelle, un journaliste dont le nom m'échappe avait dit à l'issue d'une grande enquête dans les prisons françaises : leur idole, c'est Sarkozy. Aux contradicteurs étonnés, il répliquait : "il parle mal, à une grosse montre et des fringues vulgaires, il aime les bagnoles et le bling et se ballade avec une bonnasse refaite. Il a réussi ça inspire le respect". CQFD...

La liste des figures extrêmement populaires dans les milieux les plus défavorisés excèdent le champ de la politique : un homme comme Pablo Escobar était une idole des pauvres, nonobstant l'origine de sa fortune. Une série d'attentas aveugles et des meurtres de policiers en série finit par changer l'opinion, mais à la base, sa grosse fortune inspirait le respect des humbles... Mesrine, le braqueur de banques, était peut être ennemi public N°1, mais pas forcément détesté pour autant...

Si vous trouvez que tout cela n'est guère cohérent, voir un peu crétin, vous n'avez pas tort, mais la rationnalité n'a pas sa place, en la matière. Prenons pour prolonger la discussion, l'exemple typique de la stupidité sans nom d'une passion populaire : le Football. On nous inflige des pensums selon lesquels les élites se sont coupées d'une passion populaire, le football. Pardon, mais c'est le football qui s'est coupé du peuple. Les matchs sont à visionner au travers de péages de plus en plus onéreux et les stades deviennent des citadelles avec des prix de place qui flambent, bien loin des revenus des milieux modestes... Pire, les clubs sont la propriété de plus en plus fréquente de nababs mondialisés. Peut-on m'expliquer la cohérence d'électeurs du FN ou de Sarkozy qui trouvent que les arabes posent problèmes et que la mondialisation rend le coût de la vie intenable et qui supportent le PSG, club aux fonds Qatari et dont ils achètent le maillot floqué chez Nike pour 100 euros avant de regarder les matchs sur Bein Sport ? Bah y en  a pas. Y a soumission au vainqueur, peu importe les méthodes...  

Autre exemple : il suffit de lire la liste du JDD des personnalités favorites des français pour voir que les fortunes acquises sans rapport avec la "valeur travail" ne dérange personne... Des stars du show biz et du sport, quelques noms présents dans les Panama Papers (salut à toi, Gad Elmaleh), mais rien de bien "moral" dans cette liste. Il y a toujours un Abbé Pierre, un Nicolas Hulot ou autre caution, mais globalement, ceux qui sont plébiscité sont ceux qui ont réussi selon une liste de critères un peu étriqués et issus des séries américaines des années 80...

Les leaders populistes ont tous compris ça et suivent donc le modèle avec une gourmande impunité. Interrogé sur le milliard de $ d'impôts filoutés, Trump rappelait qu'il respectait la loi. Des lois faibles, les lois de Clinton. Lui qui sait, lui qui triche, il sait comment il faut faire. Bah oui, autant demander à Al Baghdadi de commander l'anti-terrorisme ou à monseigneur Barbarin de pourchasser les pédophiles... Pas con... Hillary Clinton a très mal répondu à cette fraude massive, elle s'est montrée faible. C'est navrant d'écrire cela, je le concède. Mais je note que fasse à des foules affolées, on ne répond pas avec de la tisane. Quand Trump flaire le sang du FBI, il chauffe la salle à blanc qui parle d'envoyer Clinton en taule. Elle aurait du répondre "moi à la maison Blanche, j'augmente le budget d'un milliard le 1er jour, celui que Trump nous doit. Il nous a volé". Mais elle n'a pas fait ça, fidèle à sa bonne tradition de sociale libérale, habituée à se faire flouer sans cesse par les puissances du pognon... La prochaine fois, peut être penser que "je vais faire les poches de Wall Street" est plus efficace même si réducteur pour convaincre le peuple plutôt qu'une réalité proche de "Wall Street remplit mes poches". 

Cette faiblesse caractérise aussi François Hollande. S'il est autant rejeté par l'opinion, c'est bien sûr pour sa politique inconséquente et aussi proche d'une ligne de gauche que Nabilla des manières de la baronne Staff, mais aussi pour son extrême faiblesse. Dans une époque où les vrais costauds, les boss, les durs à cuire sont encensés, que penser d'un chef de l'Etat qui se fait moucher par une gamine de 15 ans, la kossovarde Leonarda ? Difficile de ne pas dire qu'effectivement, Hollande a affaibli la fonction...Au fond, Hollande ne sait pas trancher, se laisse déborder par ses ministres qui le contredisent publiquement quand ils ne le quittent pas en se payant ouvertement sa fiole. Comment voulez-vous avoir confiance dans un type qui vous dit qu'il va s'attaquer à la finance et sous le règne duquel les salaires du patron du SBF 120 augmente comme jamais. Littéralement, jamais. +20% en 2015... Idem pour les 500 grandes fortunes, lesquelles bénéficient de douceurs sur leurs ISF... Et on s'étonne qu'il ne marche pas mieux auprès des électeurs de gauche...

Cette demande de radicalité à gauche, elle est très forte et mondiale. Je note d'ailleurs la fabuleuse popularité du Pape François sur une ligne très très à gauche économiquement et écologiquement parlant. La limite est que cette ligne n'est pas suivi d'effets, puisque le Pape à une obligation de moyen et pas de résultats. Le rêve de tout politique, quoi. 

La gauche ne peut et ne doit s'aligner sur les critères des populistes d'extrême droite. Il y a une bataille culturelle à reprendre, non pas pour montrer qu'ils trichent car les résultats électoraux montrent que ça ne marche pas, mais pour dire que les tricheurs populistes sont les mêmes que les tricheurs libéraux. Leurs fortunes sont des tigres en papiers, des montagnes de montages fiscaux et il est temps de les reprendre. Ne pas jouer les malins, les profs, les doctes conseillers, mais incarner au fond une justice radicale et sans pitié. Sans craindre de se faire traiter de "populiste de gauche" si l'on promet de mettre en prison les fraudeurs fiscaux et leur interdire de remonter des affaires. Marre de l'inhibition, du repli devant les bateleurs d'estrade. Le politiquement incorrect de gauche doit relever l'affront sans nom subi mercredi.